France
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Pourquoi la France devrait s'inspirer des fonds souverains norvégiens

Le fonds de pension du gouvernement norvégien est une entreprise géante qui représente 280   % du PIB de ce petit pays de 5,4 millions d'habitants. Il pèse 1,24 milliard d'euros et représente les 10 plus grandes richesses du monde réunies. Depuis le début des années 1990, elle est financée par une partie des revenus pétroliers norvégiens (licences d'exploitation, impôts, dividendes des entreprises publiques, etc.). Ce produit sera investi dans 9 000 entreprises à travers le monde, fournissant des réserves pour les générations futures. Le capital valait 220 000 € par habitant fin juin, permettant aux Norvégiens d'envisager la fin des énergies fossiles. La baisse de 14  % de la valeur des réserves au premier semestre 2022, soulignée par un appel particulièrement alarmant de l'AFP, jette un doute sur ces réalisations . C'est peu probable pour une raison quelconque.

Ne rien perdre

Tout d'abord, malgré la mauvaise performance boursière des six premiers mois de 2022, les fonds norvégiens n'ont rien perdu. N'est-ce pas... % du portefeuille a perdu 17   % de valeur à fin juin 2022 par rapport à fin décembre 2021. , Aucune Depuis la fin des années 1990, aucune perte n'a été subie par rapport au capital investi et, de fait, aucun titre déployé de longue date n'a été vendu. La banque centrale de Norvège n'a pas à vendre son capital investi lorsque les marchés chutent. Ce serait une mauvaise manœuvre pour les Norvégiens.

En général, regarder la performance à court terme des investissements sur le long terme est trompeur. À la mi-août, la valeur marchande du Governement Pension Fund Global norvégien s'élevait à 230 000 € par habitant. Loin d'être anormal. Le fonds a chuté en 2008 (- 23 %), mais sa performance sur les deux années suivantes a pu compenser cette perte.

Marge bénéficiaire nette annuelle de 3,6 %

Dans une perspective à long terme, ce qui est important pour l'investissement en actions, tous les chiffres montrent que les Norvégiens sont nettement plus riches grâce aux réserves publiques. indique que Depuis 1998, lesGovernment Pension Funds Global ont réalisé un brut brut avant inflation de 5,8  % et un net net d'inflation de 3,6  %. Le gouvernement norvégien a versé 75 000 € par personne dans le fonds. Le fonds a collecté des dividendes et généré des plus-values ​​potentielles équivalentes à 90 000 € par personne (hors inflation). Cette manœuvre fait plus que doubler la mise initiale et est surtout gagnante pour la population.

Par ailleurs, la situation en Norvège est bien plus confortable qu'en France. En France, le sous-développement des réserves vieillesse va de pair avec une méconnaissance du mécanisme d'épargne et une opposition de principe aux fonds de pension. Mais la baisse de la fécondité a longtemps été l'or noir de notre système de retraite.

Recul du FFR en France

Recul du FRR C'est un bon exemple de notre manque d'anticipation. moyen ou long terme. Créé par Lionel Jospin à la fin des années 1990, ce fonds public a amassé 380 € par habitant. C'est 1/6 du plan et 1/600 des réserves norvégiennes. Au lieu de lever des fonds chaque année pour atteindre son objectif de 150 milliards d'euros en 2020, le FRR était sous-financé malgré ses excellentes performances financières. Au lieu d'honorer la vocation du Fonds, l'État vide prématurément des quotes-parts sans rapport avec la mission initiale du Fonds pour rembourser une partie de sa dette sociale ou résorber des déséquilibres de santé. Pire, l'État français a pris l'habitude de puiser dans le FRR sans réfléchir. la conjoncture économique. Par exemple, il a récemment forcé une vente de 5 milliards d'euros au moment où les marchés financiers étaient au plus bas, avoue Eric Lombard, directeur général de la National Depository Corporation, dans un livre récent. Malgré les actions incohérentes de l'État, le FRR n'a pas failli à sa mission d'un point de vue qualitatif. Depuis fin 2010, il maintient une performance annualisée de 4,7 %. Durant cette période, le fonds de réserve a généré une richesse collective de 14 milliards d'euros par rapport au coût de la dette française, malgré des dotations défensives associées à un retrait discrétionnaire de l'État.

Compétences en matière d'épargne à long terme

Au milieu des années 1970, pendant la crise du pétrole, les gens disaient ``En France, c'est le pétrole, mais nous avons une idée.''} Nous pouvons bénéficier de la mise en œuvre de ce slogan popularisé par l'Agence pour l'Economie d'Energie. La bonne nouvelle, c'est que la France a tout le savoir-faire. Nous n'avons pas de pétrole, nous n'avons pas de fertilité stable, mais nous avons toujours des compétences d'épargne à long terme. Le bilan des initiatives publiques et privées le prouve. Protégés par l'indépendance, le Sénat et la Banque de France ont su préserver et développer le capital collectif depuis plus d'un siècle. L'ERAFP, caisse de retraite publique collective, est parvenue à amasser 42 milliards de dollars au profit des fonctionnaires depuis sa création dans les années 2010. Une démographie en nette dégradation.

Le défi d'aujourd'hui est d'évoluer. Il s'agit de généraliser ces réussites locales et de passer d'une capitalisation chaotique à une capitalisation collective généralisée. C'est essentiel non seulement pour les futurs retraités, mais aussi pour le développement économique et la souveraineté. Comme les Norvégiens le comprennent bien, la prospérité et la souveraineté dépendent de l'épargne, même si nous ne pouvons pas compter indéfiniment sur les ressources naturelles et la démographie.

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 (1) En six mois, le plus grand fonds souverain du monde a perdu 170 milliards d'euros de valeur