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Présidence des Républicains : les candidats cherchent à se démarquer

« C’est le moment de souligner aussi ce qui nous distingue : il faut bien à un moment que vous choisissiez », a assumé Éric Ciotti face à ses concurrents pour la présidence des Républicains, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau. Les trois hommes étaient auditionnés par les membres du conseil national du parti, au siège parisien, samedi 26 novembre.

Sur le fond, peu de divergences entre eux. Aurélien Pradié s’est néanmoins démarqué en affirmant que « la droite fait fausse route lorsqu’elle pense que la seule réforme des retraites possible est celle de l’allongement de l’âge légal de départ à la retraite. »

La question du candidat

Pour le reste, la principale différence mise en avant intéresse davantage les militants que le grand public. Elle n’est pourtant pas anecdotique, puisqu’il s’agit du mode de désignation du candidat pour l’élection présidentielle de 2027. Si l’échéance semble lointaine, ce sera un moment crucial du prochain mandat, et donc pour celui qui sera élu à la présidence du parti, le 4 et 11 décembre, pour cinq ans.

INFOGRAPHIES - Les Républicains : atouts et faiblesses des trois candidats en cartes

Seul Bruno Retailleau souhaite conserver le système actuel de primaire fermée. « Pas de primaire ouverte, mais pas non plus de vote imposé par quelques-uns, par le bureau politique, a-t-il exhorté. Ça, ce n’est pas démocratique, ça c’est soviétique. » Selon lui, le candidat de la droite à l’Élysée doit au contraire être celui « des militants de droite ». Et de dénoncer ceux qui désignent « la primaire comme la cause principale de nos trois échecs à l’élection présidentielle : ce serait tellement facile que ces échecs viennent d’une procédure qu’il suffirait de changer pour retrouver le chemin de la victoire ».

À l’inverse, Aurélien Pradié et Éric Ciotti veulent que le candidat soit désigné en bureau politique, puis ratifié par les adhérents. « Cette méthode-là n’est pas soviétique, elle est gaulliste », a plaidé Aurélien Pradié. Insistant : « La primaire, les bidules et les machins, les systèmes de compétition interne qui y ressemblent de près ou de loin, j’en ai soupé, je n’en veux plus ».

Positionnements personnels

Sur la même ligne, Éric Ciotti va encore plus loin, en dévoilant d’emblée le nom de son champion pour la présidentielle de 2027 : « Je vous propose de supprimer la primaire dès le premier semestre 2023 dans le cadre d’un grand congrès, et de soutenir Laurent Wauquiez qui dispose à mon sens des plus grands atouts pour nous conduire à la victoire. » Objectif : présenter sa candidature comme un « ticket » avec Laurent Wauquiez, l’un pour présider le parti, l’autre pour présider la France. Un positionnement qui tranche avec celui de ses deux concurrents.

Xavier Bertrand n’a pas renoncé à un destin présidentiel

Aurélien Pradié appelle, lui, à ne « pas se tromper d’élection ». Silencieux sur son futur choix personnel, mais soutenu par des proches de Xavier Bertrand, il a vanté le rôle de « mécanicien » du président du parti, qui ne doit pas « chauffer la place » pour un autre. Ou pour lui-même - Bruno Retailleau appartient au cercle fermé des présidentiables de droite.

De fait, le président du groupe LR au Sénat a élargi son discours en appelant la droite à « porter une politique de civilisation » pour répondre à une double « angoisse » existentielle des Français, celle « du grand déclassement économique » et celle « de la dépossession du mode de vie ». Contrairement à Éric Ciotti ou à Valérie Pécresse, Bruno Retailleau évite ainsi l’expression « grand remplacement », utilisée par l’extrême droite racialiste, en ciblant autant la culture que la couleur de peau.

« Le spectre d’une marginalisation définitive des Républicains n’est pas à exclure »

Il n’empêche, et même si Aurélien Pradié a mis en avant d’autres thématiques que les questions régaliennes, les interventions des trois prétendants éloignent de plus en plus LR du centre droit. « Je viens, et j’en suis fier, du souverainisme », a par exemple exposé Bruno Retailleau, d’ordinaire discret sur son passé auprès de Philippe de Villiers. Poursuivant, au sujet de l’immigration : « On n’attend pas de la droite française qu’elle rétablisse je ne sais quel cordon sanitaire. » Une ligne de démarcation, autrefois dessinée notamment par Jacques Chirac, afin de distinguer la droite de l’extrême droite.