Après André, ou encore San Marina, un autre chausseur bien connu des Françaises connaît des difficultés : Minelli a été placé en redressement judiciaire ce jeudi 28 septembre par le tribunal de commerce de Marseille. Une décision radicale, dans le but de « préparer la cession (du chausseur) à un nouvel actionnaire pour garantir une poursuite d'activité la plus efficace possible », a annoncé la direction à l'AFP.
L'enseigne spécialisée dans la chaussure, qui avait été reprise début 2022 par les dirigeants de la marque marseillaise San Marina, désormais liquidée, emploie 500 salariés et compte 120 boutiques et corners en France.
Le redressement judiciaire « va permettre à l'entreprise de bénéficier d'une bouffée d'oxygène financière », espère la direction.
Dans le sillage de San Marina ?
La marque de chaussures destinées principalement aux femmes, et d'articles de maroquinerie, a été créée en 1973, et comptait début 2022 encore 700 salariés dans 14 pays. Elle avait été cédée par l'ancien fleuron du textile français Vivarte (ex-groupe André) à Stéphane Collaert, qui avec Laurent Portella avait déjà racheté à l'ancien fleuron français, l'enseigne San Marina, deux ans plus tôt.
Cette dernière a été liquidée en février dernier par le tribunal de commerce de Marseille, qui a regretté qu' « aucun projet de reprise sérieux n'a pu être soutenu et (que) les dirigeants actuels n'ont pu faire aboutir leur projet d'offre de réserve, faute d'investisseur ». Ce sont 650 salariés dans environ 160 boutiques de cette enseigne fondée en 1981 dans les Bouches-du-Rhône qui avaient ainsi été laissés sur le carreau.
Le prêt-à-porter français en crise
Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plusieurs mois par une violente crise. Camaïeu, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Don't Call Me Jennyfer, Du pareil au même, Sergent major, Naf Naf… Ces marques bien connues des consommateurs français ont souffert d'un cocktail détonnant : pandémie, inflation, hausse des coûts de l'énergie, des matières premières, des loyers et des salaires ou encore concurrence de la seconde main et de la fast fashion.
Cette conjoncture aura été fatale pour certaines marques, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec, à la clé, le licenciement des 2 100 salariés qui avait fortement marqué les esprits. Certaines sont en redressement judiciaire, comme Naf Naf ou Burton of London.
Sans en arriver là, d'autres encore réduisent la voilure, taillant dans les effectifs et fermant des magasins, comme Princesse Tam Tam, Comptoir des cotonniers (groupe Fast Retailing), ou encore Pimkie.