L’exécutif, qui avait initialement proposé des ventes à perte sur le carburant, a dû revoir sa copie du fait de l’opposition des distributeurs, qui jugeaient la mesure intenable économiquement.
Après l’échec de son projet d’autoriser la vente de carburants à perte, le gouvernement veut inciter, lors d’une réunion prévue à Matignon, mardi 26 septembre, les distributeurs à une commercialisation à prix coûtant pour alléger la facture des Français à la pompe.
La première ministre, Elisabeth Borne, accueille distributeurs, raffineurs, et fédérations professionnelles à 17 h 30 pour « veiller à la modération des marges » et « demander de multiplier les opérations prix coûtant, sans exclure de légiférer le cas échéant ». « Chacun doit prendre sa part », a-t-elle insisté. Devant les députés du camp présidentiel à l’Assemblée nationale, mardi matin, Mme Borne a envisagé de « légiférer » en la matière, sans donner plus de détails.
L’impact de la vente à prix coûtant risque pourtant d’être « assez marginal », car elle est déjà pratiquée par les enseignes et la grande distribution vend les carburants avec des marges de « quelques centimes », loin d’annuler la hausse des derniers mois, rappelle Patrice Geoffron, professeur à l’université Paris-Dauphine et directeur de l’équipe énergie-climat, à l’Agence France-Presse.
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E.Leclerc annonce vendre l’essence à « prix coûtant »
« A partir du 29 septembre, les 750 stations-service des hypermarchés E.Leclerc vendront quotidiennement l’essence à “prix coûtant” », a, par ailleurs, annoncé Michel-Edouard Leclerc sur X (anciennement Twitter). Le président du groupe E.Leclerc a précisé que l’essence serait vendu tous les jours « pas seulement les week-ends, comme lors de nos opérations précédentes ». Evoquant des « marges faibles, 2 centimes en moyenne au litre », le patron de Système U, Dominique Schelcher, a, lui, confirmé sur BFM-TV-RMC qu’il procéderait par « opérations » : « Ça ne peut pas être du prix coûtant permanent. »
La réunion prévue à Matignon, au lendemain d’un conseil de planification écologique, illustre une nouvelle fois la difficulté de l’exécutif à concilier réduction des émissions polluantes et préservation du pouvoir d’achat grevé par la flambée des prix des carburants fossiles. Sur le pouvoir d’achat, « l’écologie est la réponse », a répondu Emmanuel Macron dimanche. Tout en affirmant : « La bagnole, (…) moi, je l’adore. »
L’idée de vente des carburants à perte n’aura donc vécu qu’une semaine après son annonce par la première ministre, accueillie avec réticence jusqu’au sein de la majorité. Soucieux de faire oublier au plus vite ce revers, le gouvernement espère un résultat rapide. Au-delà de la vente à prix coûtant, M. Macron a annoncé la reconduction en 2024 de « l’indemnité carburant travailleur ». La mesure, d’un budget d’environ 500 millions d’euros, n’a pas convaincu les oppositions, qui dénoncent une « politique du chèque » et réclament en chœur des baisses de taxes.
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Le Monde avec AFP
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