France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Procès Elon Musk vs Twitter : les deux parties se renvoient la balle

Elon Musk a payé des analystes pour prouver que le nombre de faux comptes est plus élevé que celui avancé par Twitter. Mais les résultats sont nuancés.

Source AFP
Elon Musk soutient que la proportion de spams depasse  largement  les 5 % des comptes estimes par Twitter.
Elon Musk soutient que la proportion de spams dépasse « largement » les 5 % des comptes estimés par Twitter. © Photo STR / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Publié le 28/09/2022 à 04h47

Le procès ne débute que dans trois semaines, mais Elon Musk et Twitter continuent d'avancer des arguments pour justifier leur point de vue dans ce divorce sans mariage. Le 8 juillet dernier, alors que le milliardaire américain s'était engagé à racheter le réseau social (un contrat pesant 44 milliards de dollars), il avait finalement fait machine arrière, arguant que la proportion de faux comptes sur le réseau était « largement plus élevée » que celle estimée par la plateforme. Mais, selon les avocats de Twitter, les analystes payés par Elon Musk pour prouver cela n'ont pas permis de donner raison au très riche homme d'affaires.

Twitter et Elon Musk ont débattu mardi, par l'intermédiaire de leurs avocats, des éléments juridiques à fournir lors d'une audience préliminaire aux États-Unis organisée via Zoom. Les avocats d'Elon Musk ont de nouveau réclamé l'accès à plus de données sur les comptes inauthentiques ou automatisés, et sur les méthodes de calcul du nombre d'« utilisateurs monétisables et actifs au quotidien ».

À LIRE AUSSITwitter, présidentielle : passe d'armes entre Elon Musk et Donald Trump

Elon Musk soutient en effet, dans sa lettre du 8 juillet annonçant la rupture du contrat, que la proportion de spams dépasse « largement » les 5 % des comptes estimés par Twitter. Mais deux sociétés d'analyse de données engagées par l'homme d'affaires, Cyabra et CounterAction, ont évalué ce taux à 11 % et 5,3 %, respectivement, a indiqué Brad Wilson, un avocat de Twitter. « Aucun de ces rapports ne soutient, même de loin, ce que Musk a dit à Twitter et au monde entier dans sa lettre du 8 juillet », a assené Wilson.

Début juillet, le groupe basé à San Francisco a lancé des poursuites contre Elon Musk, pour le forcer à honorer le contrat d'acquisition signé fin avril. Selon le conseil d'administration, la question des faux comptes est un prétexte mis en avant par le multimilliardaire, qui aurait changé d'avis en voyant la valeur des sociétés chuter en Bourse ces derniers mois.

« Vif du sujet »

« Passons la rhétorique et entrons dans le vif du sujet », s'est exclamée la juge Kathaleen McCormick, après plus de trois heures d'argumentation où les deux parties se sont mutuellement accusées de faire obstruction ou d'abuser du secret professionnel des avocats.

Ceux d'Elon Musk estiment notamment que Twitter leur demande trop d'informations sur leurs échanges avec Peiter Zatko, ancien chef de la sécurité du réseau social devenu lanceur d'alerte, qui a accusé cet été son ancienne entreprise d'avoir dissimulé des vulnérabilités informatiques et menti sur sa lutte contre les faux comptes.

À LIRE AUSSI« Foutaise » : Elon Musk a-t-il causé le divorce d'un dirigeant de Google ?

Début septembre, la juge a autorisé la défense à inclure ces accusations dans ses arguments. Avant cette intervention surprise, le marché donnait l'avantage à Twitter, la loi étant a priori favorable au respect des contrats. La présidente de la cour a accordé à l'entreprise un procès rapide, alors que le multimilliardaire voulait attendre l'année prochaine et demandait des quantités astronomiques de données.

Le procès doit avoir lieu du 17 au 21 octobre dans un tribunal spécialisé de l'État du Delaware (côte est des Etats-Unis), peu après la déposition à huis clos d'Elon Musk, qui a été reportée aux 6 et 7 octobre, d'après la convocation consultée par l'AFP.

La bataille judiciaire pourrait déboucher sur « un accord, le paiement de frais pour rupture du contrat, l'obligation de racheter Twitter comme prévu et une myriade d'autres résultats », considère Dan Ives, de Wedbush Securities, dans une note mardi. L'analyste continue aussi de croire « possible que les parties négocient en coulisse ».

Vous lisez actuellement : Procès Elon Musk vs Twitter : les deux parties se renvoient la balle

100 %