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Procès en appel de Nicolas Sarkozy : les nombreuses affaires judiciaires de l’ancien président

Nicolas Sarkozy comparait lundi 5 décembre au palais de justice de Paris pour son procès en appel pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des « écoutes ». Cette affaire implique son avocat Thierry Herzog, avec l’aide de qui il aurait corrompu l’ex-magistrat Gilbert Azibert, pour obtenir des renseignements sur les enquêtes en cours le visant.

En première instance, à l’issue d’un procès électrique où il avait dénoncé des « infamies », en mars 2021, Nicolas Sarkozy avait été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme. Il devenait ainsi le premier chef de l’État de la Ve République condamné à de la prison ferme. Et ce n’est pas la seule procédure judiciaire en cours visant l’ancien président de la République.

► Affaire Bygmalion

Nicolas Sarkozy sera à nouveau au tribunal en novembre 2023 pour le procès en appel de l’affaire Bygmalion, concernant le financement de sa campagne présidentielle de 2012. Il avait été condamné en septembre 2021 en première instance à un an de prison ferme, le tribunal correctionnel de Paris le déclarant coupable de « financement illégal ».

Dans cette affaire politico-financière, l’UMP aurait mis au point un système de fausses factures avec l’agence Bygmalion pour masquer les dépassements de frais de campagne du candidat à l’élection présidentielle de 2012. Contrairement à ses 13 coprévenus (anciens cadres de la campagne et de l’UMP ainsi que de la société Bygmalion), l’ex-président n’est pas mis en cause pour le système de fausses factures, mais pour avoir dépassé le seuil légal des dépenses.

► Affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007

L’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle, autre affaire politico-judiciaire tentaculaire rendue publique en 2012 par Mediapart, implique également Nicolas Sarkozy. Après plusieurs années d’enquête, l’ancien président est mis en examen en mars 2018 pour corruption passive, recel de détournement de fonds publics et financement de campagne électorale.

Il est accusé d’avoir reçu 50 millions d’euros de la part du régime libyen de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Il est également mis en examen pour association de malfaiteurs en 2020. L’enquête est toujours en cours.

► Conseil en Russie

Parmi les autres affaires visant l’ancien chef de l’État se trouvent ses lucratives activités de conseil en Russie. Elles font l’objet d’une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF). L’instance soupçonne cette fois l’ancien président d’un possible « trafic d’influence ».

Selon Mediapart, cette enquête ouverte à l’été 2020 vise à déterminer s’il « se serait adonné à des activités de lobbying potentiellement délictuelles » pour le compte d’oligarques russes.

► « Corruption » avec l’UEFA et le Qatar

Alors que la Coupe du monde de football 2022 bat son plein au Qatar, la justice enquête aussi depuis 2019 pour « corruption active et passive » sur un déjeuner tenu en 2010 entre Nicolas Sarkozy, alors président de la République, deux hauts dirigeants qataris et Michel Platini, à l’époque patron de l’UEFA.

L’objectif de cette enquête est de déterminer si le vote de Michel Platini en faveur du Qatar pour le Mondial-2022 de football a été obtenu en échange de contreparties.

► Affaire Woerth-Bettencourt

Nicolas Sarkozy a également été mis en cause dans d’autres affaires désormais classées. Parmi elles, l’affaire Woerth-Bettencourt, qui éclate en juin 2010, lorsque Mediapart révèle des enregistrements de conversations de la milliardaire Liliane Bettencourt, avec le ministre du travail d’alors, Éric Woerth.

Nicolas Sarkozy est un temps soupçonné d’avoir bénéficié de versements de la part de la première actionnaire du groupe L’Oréal, notamment pour les élections régionales de mars 2010. La justice avait finalement abandonné ses poursuites.

► Affaire des sondages de l’Élysée

Plus récemment, quatre ex-membres du premier cercle de Nicolas Sarkozy ont été condamnés en janvier dans l’affaire dite des sondages de l’Élysée, facturés sans appel d’offres entre 2007 et 2012. L’ancien secrétaire général de la présidence et ex-ministre Claude Guéant, condamné en 2021 à un an d’emprisonnement dont huit mois ferme, a fait appel.

L’ancien chef de l’État, couvert par l’immunité présidentielle, qui prévaut pour les actes accomplis en cette qualité, n’a jamais été mis en cause dans ce dossier.