Un protocole d'accord entre Olivier Faure et Nicolas-Mayer Rossignol, entérinant la victoire du premier secrétaire sortant, va être soumis au vote des délégués.
Source AFPTemps de lecture : 3 min
Lecture audio réservée aux abonnés
L'heure du rassemblement pour le Parti socialiste ? Un protocole d'accord entre Olivier Faure et Nicolas-Mayer Rossignol, entérinant la victoire du premier secrétaire sortant, va être soumis à un vote des délégués socialistes de 14 heures à 16 heures samedi 28 janvier, a indiqué la direction à l'Agence France-Presse.
Le texte détermine que Nicolas Mayer-Rossignol, sceptique vis-à-vis de la Nupes, deviendra premier secrétaire délégué aux côtés de la maire de Nantes pro-Faure Johanna Rolland. Hélène Geoffroy, chef de file des anti-Nupes, prendra la présidence du conseil national, le parlement du parti. Des ajustements à la marge étaient encore en discussion à midi.
« Nous sommes prêts à un accord », à l'issue d'un « échange transparent et démocratique », a expliqué Nicolas Mayer-Rossignol à la presse, après l'avoir présenté à ses partisans. Le maire de Rouen, critique sur l'alliance de gauche Nupes dont Olivier Faure est un artisan, a contesté pendant plusieurs jours la victoire du premier secrétaire sortant (avec officiellement 51,09 %). Nicolas Mayer-Rossignol dit incarner une ligne centrale, moins pro-Nupes que ne l'est celle d'Olivier Faure. Il ne cache pas ses réticences vis-à-vis de LFI et d'un accord qui a déçu beaucoup de socialistes.
À LIRE AUSSICongrès du PS : Olivier Faure en terrain miné
Un « équilibre des rapports de force »
Interrogé par l'Agence France-Presse pour savoir s'il reconnaissait qu'Olivier Faure était désormais sans conteste le premier secrétaire, il a défendu, sans précision, qu'il s'agissait d'une « gouvernance globale ». Le terme « direction collégiale », qu'il souhaitait, n'a pas été retenu dans le texte, a précisé la direction. Les deux camps ont passé la nuit à négocier.
À LIRE AUSSIJean-Christophe Cambadélis : « Le Parti socialiste est en grande souffrance »
Les discussions concernaient notamment la proposition d'Olivier Faure d'intégrer ses rivaux dans l'équipe de direction, mais en reconnaissance de sa victoire. « Il y a une architecture à construire dans le respect de ce que les militants ont exprimé », expliquait le chef des députés Boris Vallaud, c'est-à-dire un « équilibre des rapports de force » qui se traduit en « secrétaires nationaux thématiques » et dans « l'ordre dans l'organigramme ».
À LIRE AUSSIAu PS, les couleuvres remplacent les éléphants
À l'issue d'un premier vote sur le texte d'orientation, Olivier Faure avait obtenu 49 % des voix et le maire de Rouen autour de 30 %, devant une troisième candidate, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy (autour de 20 %). Les négociations se sont notamment débloquées lorsque cette dernière, qui n'avait pas pu se maintenir et avait décidé de soutenir Nicolas Mayer-Rossignol, a indiqué qu'elle ne souhaitait pas intégrer la direction, mais rester dans l'opposition.
« Rassembler les gens et ne pas les écraser »
« Ils assument d'être la minorité, mais ne sont plus avec Nicolas Mayer-Rossignol, ce qui change la donne » et le rapport de force, explique une proche d'Olivier Faure. « Notre but, c'est de rassembler les gens et de ne pas les écraser », a expliqué cette même source, alors que la guerre intestine que se livrent les deux camps a fracturé le parti et dégradé l'image du PS, déjà fragilisé par l'échec historique de sa candidate à la présidentielle, Anne Hidalgo (1,7 %).
À LIRE AUSSIPS : Nicolas Mayer-Rossignol, le quadra qui fait trembler Olivier Faure
Mais la proche du patron sortant du PS a souligné que chez les militants d'Olivier Faure, réunis vendredi soir, la tension avait été « forte », car ils étaient « remontés » après les accusations de fraudes dans le vote formulées par Nicolas Mayer-Rossignol.