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Référendums d'annexion en Ukraine : les autorités prorusses revendiquent la victoire à Zaporijjia, Kherson et Lougansk

LE POINT SUR LA SITUATION - Les votes organisés dans les régions ukrainiennes de Zaporijjia, de Kherson, de Donetsk et de Lougansk, partiellement contrôlées par la Russie, se sont achevés ce mardi.

La Russie s'apprête à annexer les territoires conquis depuis le 24 février en Ukraine et les républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk. Ces référendums illégaux sont dénoncés par l'UE, qui prépare des sanctions contre les organisateurs de ces scrutins. La ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, s'est rendue ce mardi à Kiev. Et le Danemark a recensé plusieurs fuites de gaz sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2. Le Figaro fait le point sur les dernières informations liées à la guerre en Ukraine, ce mardi 27 septembre.

Référendums d'annexion : les autorités prorusses revendiquent la victoire à Zaporijjia, Kherson et Lougansk

La commission électorale de Russie a annoncé ce mardi que le «oui» l'emportait lors des «référendums» d'annexion, selon des résultats préliminaires portant sur les bureaux de vote en territoire russe. La commission a affirmé que le «oui» emportait entre 97 et 98% des suffrages après dépouillement de 20 à 27% des votes dans les bureaux de vote en Russie.

Les autorités prorusses des régions de Zaporijjia, Lougansk et Kherson, en Ukraine, ont également annoncé mardi soir la victoire du «oui». La commission électorale de Zaporijjia a affirmé que 93,11% des électeurs avaient voté pour le rattachement à la Russie, après le dépouillement de 100% des bulletins de vote. A Kherson, les autorités ont annoncé 87,05% de «oui» et à Lougansk, 98,42%.

Bureau de vote dans la république séparatiste de Donetsk le 27 septembre 2022 pour le référendum d'annexion à la Russie ALEXANDER ERMOCHENKO / REUTERS

La Russie achevait ce mardi l'organisation des référendums d'annexion dans quatre territoires totalement ou en partie sous son contrôle en Ukraine - les oblasts de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson -, suscitant la colère tant de Kiev que des Occidentaux. Mais des centaines de milliers d'Ukrainiens sont venus en Russie pour échapper aux combats en Ukraine, et la commission électorale a ouvert des bureaux de vote pour cette diaspora en territoire russe.

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Paris qualifie de «mascarade» les référendums

Les référendums d'annexion organisés en Ukraine sont une «mascarade», a déclaré mardi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, affirmant sur BFMTV ne voir «aucune sincérité» dans cette consultation organisée par Moscou. «Il s'agit d'une mascarade (...). Il n'y a aucune sincérité dans les votes qui ont pu être exprimés», a déclaré la cheffe de la diplomatie française. «Ils n'ont aucune légitimité, aucune valeur. Nous ne les reconnaîtrons pas, ils entraîneront des sanctions de la part de la France, de l'Europe et d'autres Etats de la communauté internationale».

«Je ne pense pas que, d'un côté comme de l'autre l'heure soit pour le moment encore à l'ouverture à nouveau d'un dialogue», a ajouté Catherine Colonna. «Personne ne peut dire quand cette guerre prendra fin. Ce qui est certain en revanche, c'est que pour qu'elle puisse prendre fin, il faudrait qu'il y ait un meilleur rapport de force entre la Russie et l'Ukraine», a-t-elle déclaré.

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Des «conséquences» sur la sécurité des régions annexées, Moscou brandit la menace nucléaire

Le Kremlin a affirmé que les «référendums» d'annexion qui s'achèvent mardi dans quatre zones d'Ukraine contrôlées par Moscou auraient des «conséquences» pour ces territoires, notamment sur le plan de leur sécurité avec une possible protection nucléaire. «Dans ces territoires, il y aura des changements cardinaux du point de vue juridique, du point de vue du droit international et du fait de toutes les conséquences respectives (des mesures prises) pour assurer la sécurité», a indiqué à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

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Plus tôt dans la journée, l'ancien premier ministre et président Dmitri Medvedev avait évoqué la possibilité que la Russie applique à ces territoires sa doctrine de dissuasion nucléaire, qui prévoit de telles frappes en cas d'attaque nucléaire contre la Russie ou de menace existentielle contre l'État. «La Russie a le droit d'utiliser des armes nucléaires si nécessaire», a-t-il martelé.

Le président russe Vladimir Poutine avec son prédécesseur, Dmitri Medvedev, en 2020. SPUTNIK / REUTERS

La Russie veut «sauver les populations» des régions annexées

Le président russe Vladimir Poutine a assuré ce mardi que les référendums d'annexion organisés par Moscou dans quatre régions occupées d'Ukraine visaient à «sauver les populations» résidant dans ces territoires. «Le sauvetage des populations sur tous ces territoires dans lesquels se tient ce référendum est (...) au centre de l'attention de notre société et de tout le pays», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion gouvernementale.

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Les «référendums» sont une «violation flagrante du droit international», selon l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a dénoncé avec force les référendums «fictifs» organisés par la Russie en Ukraine et assuré le président ukrainien du soutien des alliés au droit à l'autodéfense de l'Ukraine. «Les référendums fictifs organisés par la Russie n'ont aucune légitimité et constituent une violation flagrante du droit international. Ces terres sont l'Ukraine», a-t-il tweeté après un entretien avec le président Volodymyr Zelensky.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a lui affirmé que les Etats-Unis et leurs alliés ne «reconnaîtront jamais» l'annexion par la Russie de territoires en Ukraine.

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De nouvelles sanctions européennes en préparation

L'UE considère que ces référendums sont «illégaux» et a annoncé que toutes les personnes qui ont participé à leur organisation seront sanctionnées, a affirmé ce mardi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Josep Borrell, Haut représentant pour la politique étrangère européenne, le 20 septembre 2022 ED JONES / AFP

Les pays du G7 ont juré de ne «jamais reconnaître» leurs résultats, tandis que Washington a promis une réplique «rapide et sévère» par la voie de sanctions économiques supplémentaires. La Chine, partenaire le plus proche de Moscou, sans aller jusqu'à dénoncer les scrutins, a elle aussi appelé à respecter «l'intégrité territoriale de tous les pays».

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La ministre française des Affaires étrangères à Kiev

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'est rendue à Kiev ce mardi pour une visite de soutien à l'Ukraine face à l'invasion de la Russie. «Bonjour l'Ukraine, la France est à vos côtés», a indiqué la ministre sur Twitter, accompagnant son message d'une photographie d'elle sur une place de Kiev couverte de brume en compagnie de l'ambassadeur français Étienne de Poncins.

La ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, avec son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba DIMITAR DILKOFF / AFP

Catherine Colonna doit notamment rencontrer lors de cette visite le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le procureur général Andriï Kostine. Catherine Colonna a déjà rencontré son homologue russe, Dmytro Kouleba. Elle a souligné lors d'une conférence de presse que la France serait aux côtés de Kiev «jusqu'à ce que l'Ukraine recouvre sa pleine souveraineté et son intégrité territoriale». La ministre des Affaires étrangères a aussi évoqué une «enveloppe de plus de deux milliards d'euros» fournie par Paris à Kiev ces derniers mois, pour «l'action politique et diplomatique, humanitaire et de reconstruction et la lutte contre l'impunité» des crimes imputés à la Russie.

Fuites de gaz sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, deux explosions enregistrées

Au lendemain de l'annonce d'une fuite dans le gazoduc parallèle Nord Stream 2, le gazoduc Nord Stream 1 reliant la Russie à l'Allemagne a été à son tour touché par deux très rares fuites de gaz au large de l'île danoise de Bornholm, ont indiqué ce mardi les autorités des deux pays nordiques. Toutes trois sont localisées entre la côte sud de la Suède et la Pologne.

Le Kremlin s'est dit «extrêmement préoccupé», estimant qu'il ne fallait exclure «aucune» hypothèse, y compris celle d'un sabotage. Pour la première ministre danoise Mette Frederiksen, les fuites sont dues à «des actes délibérés». Copenhague estime que les fuites sur les pipelines, non opérationnels mais remplis de gaz, devraient durer «au moins une semaine» jusqu'à épuisement du méthane qui s'échappe des conduites sous-marines, a fait savoir le ministre danois de l'Energie et du Climat lors d'une conférence de presse du gouvernement.

Vue aérienne de la fuite de gaz de Nord Stream 2 au large des côtes danoises. HANDOUT / AFP

Deux explosions sous-marines «très probablement dues à des détonations» ont été enregistrées à proximité des sites, a annoncé mardi un institut sismique suédois. Une première «émission massive d'énergie» d'une magnitude de 1,9 a été enregistrée dans la nuit de dimanche à lundi à 02H03 au sud-est de l'île danoise de Bornholm, puis une autre de magnitude 2,3 à 19H04 lundi soir au nord-est de l'île, a expliqué à l'AFP Peter Schmidt, du Réseau national sismique suédois.

«Nous l'interprétons comme provenant avec la plus grande probabilité d'une forme de détonation», a-t-il dit. L'institut indépendant de séismologie norvégien (Norsar) a confirmé dans la foulée avoir lui aussi enregistré «une petite explosion» tôt lundi matin et une autre «plus puissante» lundi soir, qu'il suspecte d'être délibérées. «C'est une explosion d'importance. Il est tentant de penser que c'était le fait de quelqu'un qui savait ce qu'il faisait», a déclaré à l'AFP sa directrice, Anne Strømmen Lycke. «Avec des émissions d'énergie aussi importantes, il n'y a pas grand chose d'autre qu'une explosion qui peut l'avoir provoqué», a souligné de son côté M. Schmidt.

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Le président kazakh veut protéger les Russes fuyant la mobilisation

Le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, a assuré ce mardi que son pays protégera les Russes qui fuient vers le Kazakhstan pour échapper à la mobilisation militaire en cours en Russie pour envoyer des renforts combattre en Ukraine. «Nous devons nous occuper d'eux, assurer leur sécurité», a déclaré Kassym-Jomart Tokaïev. Ce dernier a une nouvelle fois condamné le conflit en Ukraine, et appelé au respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, le 16 septembre 2022 REUTERS

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Allié à la Russie et notamment membre d'une union économique et douanière, le Kazakhstan, ex-république soviétique d'Asie centrale, cultive cependant aussi des bonnes relations avec l'Occident et la Chine.

L'afflux de russes en Géorgie a presque doublé

Les arrivées de Russes en Géorgie ont presque doublé, à près de 10.000 par jour, après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine d'une mobilisation pour son offensive en Ukraine, a indiqué le ministère de l'Intérieur de ce pays du Caucase.

Embouteillage à la frontière russo-géorgienne après l'annonce de la mobilisation partielle en Russie THE INSIDER / REUTERS

«Le nombre a augmenté à quelque 10.000 par jour. Par exemple, ils étaient 11.200 dimanche et moins de 10.000 lundi», contre «5000 à 6000» juste avant l'annonce de la mobilisation en Russie le 21 septembre, a indiqué le ministère géorgien.

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Moscou ne demandera pas l'extradition des Russes fuyant la mobilisation

Le ministère russe de la Défense a indiqué ce mardi qu'il ne solliciterait pas de gouvernements étrangers pour obtenir l'extradition des milliers de Russes ayant fui le pays afin d'échapper à la mobilisation pour combattre en Ukraine. «Le ministère russe de la Défense, dans le cadre de la mobilisation partielle, n'a pas envoyé, n'a pas préparé et n'enverra pas de demandes aux autorités du Kazakhstan, de la Géorgie et d'autres pays concernant la question d'un retour supposément forcé en Russie de citoyens russes se trouvant là-bas», a-t-il indiqué dans un communiqué.

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Un navire chargé de 1000 tonnes d'aide française partira mercredi de Marseille vers l'Ukraine

Un navire quittera mercredi le port de Marseille avec à son bord plus de 1000 tonnes d'aide pour l'Ukraine constituant l'acheminement humanitaire le plus important apporté par la France depuis le début de l'invasion russe, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères. L'opération avait été annoncée le 24 août par le président français Emmanuel Macron à l'occasion de la fête nationale ukrainienne.

«Nous nous mobilisons aujourd'hui et nous nous mobiliserons demain pour aider à la résistance militaire de l'Ukraine et des Ukrainiens, et aussi pour aider demain à reconstruire», avait proclamé le chef de l'État dans un message vidéo en annonçant le prochain départ d'un navire du port de Marseille «pour acheminer des vivres, du matériel médical et de réhabilitation d'urgence».

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Poutine accorde la nationalité russe à Edward Snowden

Le président Vladimir Poutine a accordé la nationalité russe au lanceur d'alerte et ancien employé de la NSA américaine Edward Snowden, réfugié en Russie depuis 2013 après avoir quitté les États-Unis, selon un décret publié lundi.

Edward Snowden en 2016 Brendan McDermid / REUTERS

Le nom de Snowden apparaît aux côtés de dizaines d'autres dans ce décret publié sur le site du gouvernement russe. Edward Snowden, 39 ans, est recherché par les États-Unis pour avoir transmis à la presse des dizaines de milliers de documents de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) prouvant l'ampleur de la surveillance électronique exercée par Washington.

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Tokyo exige des excuses de Moscou après l'interpellation d'un diplomate

Le Japon a exigé ce mardi des «excuses officielles» de la Russie après l'interpellation et les mauvais traitements infligés selon lui à son consul général à Vladivostok (Extrême-Orient), qui a été accusé d'espionnage. Les services de sécurité russes avaient déclaré lundi avoir arrêté «en flagrant délit» Tatsunori Motoki alors qu'il recevait, «en échange d'une rétribution», des «informations confidentielles sur la coopération» entre Moscou et un pays asiatique.

Hirokazu Matsuno, porte-parole du gouvernement japonais le 7 septembre 2022. KIM KYUNG-HOON / REUTERS

Le diplomate japonais a été déclaré persona non grata et a reçu l'ordre de quitter la Russie dans un délai de 48 heures. Niant catégoriquement les allégations d'espionnage, le porte-parole du gouvernement japonais Hirokazu Matsuno a déclaré ce mardi que l'ambassadeur russe à Tokyo avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères.

Le chef de l'opposition allemande dans la tourmente

Le président du parti conservateur allemand CDU, Friedrich Merz, s'est attiré ce mardi des critiques après avoir dénoncé un supposé «tourisme social» des réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays face à l'invasion russe. Face au tollé, le chef de file de l'opposition allemande s'est excusé ce mardi matin pour ces propos, qui concernaient selon lui «exclusivement le manque d'enregistrement des réfugiés».

Friedrich Merz, chef du parti conservateur allemand, le 9 septembre 2022. FABIAN BIMMER / REUTERS

La Russie s'attend à une récolte de céréales record en 2022

Vladimir Poutine a déclaré ce mardi s'attendre à une récolte «record» de 150 millions de tonnes de céréales en Russie en 2022. «138,7 millions de tonnes de céréales ont déjà été récoltées (...) et les estimations préliminaires s'élèvent déjà à 150 millions, dont 100 millions de tonnes de blé. Ce sera un record dans l'histoire de la Russie», a déclaré le président russe lors d'une réunion gouvernementale.

Le président russe Vladimir Poutine, lors d'une réunion gouvernementale le 27 septembre 2022 GAVRIIL GRIGOROV / AFP

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La Russie, grande puissance céréalière, accuse depuis plusieurs mois les pays occidentaux d'entraver ses exportations de produits alimentaires et d'engrais, estimant que cette situation crée un risque pour la sécurité alimentaire mondiale.

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