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Référendums d'annexion en Ukraine : les votes se sont ouverts, entre soldats en armes et absence de communication

La Russie a commencé à faire voter les populations des territoires ukrainiens qu'elle occupe, dans le cadre d'un référendum dénoncé par les Occidentaux comme un «simulacre». La presse internationale décrit les intimidations dont usent les troupes russes pour contraindre les électeurs.

La Russie a commencé vendredi 23 septembre à faire voter les habitants de l'est de l'Ukraine, dans le cadre de ses «référendums» d'annexion de régions qu'elle contrôle entièrement ou en partie. Des scrutins aussitôt condamnés à Kiev et Washington, qui a promis une réponse «rapide et sévère». Les votes, qui ont débuté à 8h, heure locale, s'achèveront le 27 septembre dans les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk (est), et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud). Des centaines de bureaux de vote devaient être ouverts dans les quatre territoires, et d'autres en Russie pour faire voter les déplacés.

Et tandis qu'à Moscou, Saint-Pétersbourg et d'autres villes, les autorités ont organisé des manifestations de soutiens aux votes à grand renfort de drapeaux et de slogans, les réactions occidentales ont unanimement fustigé ce référendum considéré comme une mise en scène et ne respectant aucune règle démocratique. Dans un communiqué conjoint, les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ont appelé «tous les pays à rejeter sans équivoque ces référendums fictifs».

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Pour le G7, «ces simulacres de référendums (...) n'ont ni effet juridique ni légitimité, comme en témoignent les méthodes d'organisation hâtives de la Russie, qui ne respectent en rien les normes démocratiques, et son intimidation flagrante des populations locales». «Ces référendums dans des zones placées de force sous le contrôle temporaire de la Russie ne représentent en aucun cas une expression légitime de la volonté du peuple ukrainien, qui a constamment résisté aux efforts russes visant à modifier les frontières par la force», ont encore dénoncé les leaders du G7.

«Un soldat est entré, tenant une feuille à la main»

Et pour cause. Depuis vendredi, dans les endroits où les autorités affiliées à la Russie ont ouvert la porte aux journalistes, l'encadrement militaire du scrutin est rapporté par de nombreux médias internationaux. La BBC a ainsi constaté que dans certaines des régions occupées, les soldats russes font du porte-à-porte pour recueillir le vote des habitants. «Un soldat est entré, tenant une feuille à la main : il nous a demandé de répondre oui ou non, à voix haute, à la question posée par référendum, puis il a consigné notre vote et s'en est allé» a raconté à la BBC une femme de la ville de Enerhodar (ville située sur les bords du Dniepr, près de la centrale nucléaire de Zaporijia). Celle-ci ajoute : «J'étais tétanisée, la vue des soldats en armes m'a inspiré une peur animale».

À Kherson, dans le sud de la ville occupée également par les Russes, les soldats ont tenu un bureau de vote et escorté les habitants jusqu'à l'urne pour recueillir leurs suffrages. Les médias d'État russe expliquent qu'il n'est cependant pas possible partout dans ces territoires de convoquer les populations au bureau de vote, et que le passage de l'armée à leur domicile est nécessaire pour des raisons de sécurité.

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À Meliotopol, un autre témoignage recueilli par la BBC rapporte que lors du vote à domicile, les soldats ne comptabilisaient pas un vote par personne, mais un vote par foyer.

D'autres sources font état de l'absence totale de communication autour du vote, qui n'est encouragé dans les rues de Kherson par aucune affiche ou aucune campagne de presse d'envergure.

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