France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Référendums en Ukraine : des résultats partiels dévoilés

Référendums en Ukraine : des résultats partiels dévoilés UKRAINE. Après quatre jours de vote, les référendums organisés en Ukraine portant sur l'annexion de plusieurs régions par la Russie sont sur le point d'être clôturés. De premiers résultats nous sont parvenus de Russie, où un peu plus de 97% de "oui" ont été enregistrés.

[Mis à jour le 27 septembre 2022 à 18h33] Les référendums en Ukraine sur l'annexion de plusieurs régions par Moscou touchent à leur fin, mardi 27 septembre 2022. Alors que la communauté internationale condamne fermement ces scrutins et a d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne changeraient strictement rien pour elle, de premiers résultats partiels nous sont parvenus. Contrairement à ce qui avait été annoncé un peu plus tôt dans l'après-midi, il s'agit des résultats partiels des bureaux installés en Russie, et non dans les différentes régions ukrainiennes concernées par une potentielle annexion.

En Russie donc, le "oui" semble, sans surprise, largement arriver en tête des résultats partiels avec plus de 97% de suffrages favorables sur un quart des votes dépouillés dans ces bureaux, selon les agences de presse russes Ria Novosti, Tass et Interfax. 

Après cinq jours de vote, les référendums en Ukraine prennent fin ce mardi 27 septembre et à la surprise générale les premiers résultats partiels ont été publiés avant même la fin du vote. En milieu d'après-midi, les agences de presse russes ont publié les résultats sur environ 25% des bulletins dépouillés et l'issue est sans appel : le "oui" est largement majoritaire avec 97% des voix. Un taux de réponses favorables à l'annexion des régions ukrainiennes par la Russie impressionnant et qui ajoute aux doutes déjà nombreux sur la sincérité du scrutin. Car même si les citoyens à avoir participé aux référendums sont pour la majorité des séparatistes pro-russes et des soutiens aux troupes de l'occupant russe, une annexion votée à plus de 90% est suspecte.

Les résultats définitifs des référendums ne seront pas connus tout de suite mais ils peuvent être attendus plus tard dans la soirée ou dans la journée du 28 septembre. A noter que l'annonce des résultats n'acte pas l'entrer immédiate des régions ukrainiennes dans le territoire national russe. Cette annexion pourrait en revanche se concrétiser le 30 septembre à l'occasion d'une prise de parole de Vladimir Poutine devant le Parlement russe selon le ministère de la Défense britannique.

Les référendums organisés en Ukraine invitent les électeurs à se prononcer pour ou contre l'annexion de leur par la Russie. Si le "non" l'emporte il marquera le statu quo mais l'hypothèse la plus probable voit le "oui" majoritaire à l'issue du scrutin. Cela aurait pour conséquence l'intégration rapide des quatre régions ukrainiennes - le Donetsk, le Louhansk, Zaporijjia et Kherson - au territoire national russe. Ainsi et comme l'a fait savoir le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le 23 septembre "la Russie considérera les tentatives de l'Ukraine de reprendre 'les territoires libérés' comme une attaque contre son territoire". Le sous texte de cette déclaration est une mise en garde contre une riposte de Moscou et une possible attaque nucléaire comme l'a laissé entendre Vladimir Poutine dans son allocution du 21 septembre. 

Les référendums en Ukraine sont finalement une tentative du Kremlin de justifier son "opération militaire" qui devait soit disant secourir les régions ukrainiennes oppressées par le gouvernement de Kiev. Et l'issue du vote pourrait à l'avenir justifier une offensive nucléaire russe, une menace plusieurs fois brandie par Moscou mais qui ne pouvait pas encore être mise en exécution. Selon la politologue Tatiana Stanovaya interrogée par le Monde, l'objectif derrière ces scrutins est de poser "un ultimatum" : "Soit l'Ukraine bat en retraite, soit c'est la guerre nucléaire. Le but n'est pas de gagner sur le champ de bataille, mais de forcer Kiev à capituler."

L'annexion des régions ukrainiennes par la Russie permettrait aussi à Moscou de bénéficier de nouveaux renforts car tous les Ukrainiens vivant dans les territoires annexés seraient mobilisables pour la guerre. Un détail qui a toute son importance alors que quelques jours avant le début des référendums, Vladimir Poutine a annoncé la mobilisation de centaines de milliers d'hommes. Face à cette perspective, les Ukrainiens ont été nombreux à quitter les régions occupées jusqu'à ce que les troupes russes retiennent de force les hommes de 18 à 35 ans.

Quatre régions ukrainiennes sont concernées par les référendums d'annexion. Il s'agit des régions de Donetsk et Lougansk, qui forment ensemble à l'est du pays ce qui est appelé le Donbass, mais aussi celles de Kherson, située dans le Sud-Ouest, et de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine. Ces quatre régions sont particulièrement affectées par les combats qui opposent Russes et Ukrainiens. Lors du référendum sur l'indépendance de l'Ukraine, en 1991, ces différentes régions avaient toutefois largement voté en faveur du "Oui" (entre 80 et 90%), contrairement à la Crimée, qui s'était distinguée avec un score particulièrement faible (54%). 

© Maxime Gil / Linternaute

Les référendums sur l'annexion par la Russie de plusieurs régions de l'Ukraine se terminent ce mardi 27 septembre 2022 après cinq jours de vote. Ils se sont organisés en urgence puisqu'initialement les forces russes prévoyaient d'organiser des scrutins le 4 novembre, jour de l'unité nationale en Russie.

Le terme employé par les autorités pro-russes étant "référendum", ce sont a priori bien les citoyens qui sont amenés à se prononcer en faveur ou contre une annexion de leur région par la Russie. Toutefois, dans un contexte de guerre et d'occupation, et alors que de nombreux Ukrainiens ont fui ces territoires particulièrement touchés par les combats, la légitimité des résultats semble d'ores et déjà compromise.

Depuis plusieurs semaines, l'offensive de la Russie en Ukraine stagne. Les troupes de Vladimir Poutine ne gagnent plus de terrain, le conflit s'enlise et les Ukrainiens ont même lancé une contre-offensive qui semble mettre à mal leur adversaire. Acculé jusque dans son propre pays, le président russe entend ainsi passer par la voie "démocratique" pour atteindre son objectif : annexer officiellement les régions de Donetsk et Lougansk, lesquelles sont autoproclamées indépendantes depuis 2014 et dirigées par un parlement de dirigeants pro-russes, bien que non reconnu par la communauté internationale. En revanche, Vladimir Poutine avait reconnu leur indépendance à l'époque. Dans les régions de Kherson et Zaporijjia, les Russes contrôlent à présent une partie de ces territoires et entendent s'y établir officiellement.

Outre la réponse de Kiev, qui a d'emblée dénoncé un "chantage" uniquement motivé par "la peur de la défaite", les Occidentaux n'ont pas manqué de réagir. Olaf Scholz, le chancelier allemand, a jugé "très clair que ces référendums fictifs ne sont pas acceptables et qu'ils ne sont pas couverts par le droit international". De son côté, Paris a dénoncé "une parodie" et "une provocation supplémentaire". "La seule chose qui existe, c'est la guerre décidée par la Russie, la résistance de l'Ukraine et la fin de la guerre que nous souhaitons", a estimé Emmanuel Macron. Enfin, Washington a, pour sa part, accusé Moscou d'organiser "hâtivement des simulacres de référendums". "Les États-Unis ne reconnaîtront jamais les prétentions de la Russie sur des parties prétendument annexées de l'Ukraine", a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, à l'occasion d'un point presse.

Ni les Etats-Unis, ni aucun autre pays, à l'exception de la Corée du Nord et de la Syrie nations alliées de Moscou, n'entend reconnaître le vote, pas plus qu'ils ont reconnu l'annexion de la Crimée en 2014. Au contraire, la tenue des référendums en Ukraine est considérée par certains comme un motif appelant à de nouvelles sanctions contre la Russie. Le mardi 27 septembre, l'Union européenne a d'ailleurs annoncé l'arrivée prochaine de nouvelles sanctions visant les organisateurs des référendums jugés "illégaux" par les 27. "Il y aura des conséquences pour toutes les personnes qui ont pris part à l'organisation de ces référendums illégaux et qui les ont soutenus", a ainsi déclaré le porte-parole de la commission européenne, Peter Stano, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.