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Réforme de la justice en Israël : les négociations entre majorité et opposition continuent

Alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé "mettre en pause" sa controversée réforme de la justice après plus de douze semaines de manifestations, une première rencontre de dialogue entre la majorité et l'opposition s'est tenue mardi "dans un esprit positif", selon le président Isaac Herzog. Les entretiens se poursuivent ce mercredi.

Les négociations entre partis de la majorité et de l'opposition sur le projet ultracontroversé de réforme de la justice en Israël se poursuivent mercredi 29 mars, après une première rencontre "dans un esprit positif" la veille, a indiqué le bureau du président israélien Isaac Herzog. "Après environ une heure et demie, la rencontre, qui s'est déroulée dans un esprit positif, a pris fin", a annoncé mardi soir le bureau du président dans un communiqué. "Demain, le président Isaac Herzog poursuivra la série de rencontres", a-t-il ajouté.

Cette première "rencontre de dialogue" a eu lieu à la résidence de Isaac Herzog à Jérusalem entre "les équipes de travail représentant la coalition au pouvoir", ainsi que les formations d'opposition Yesh Atid et Parti de l'unité nationale, selon le communiqué. Yaïr Lapid et Benny Gantz, chefs respectifs de ces deux partis centristes, avaient annoncé lundi être prêts à dialoguer avec la majorité, sous l'égide d'Isaac Herzog.

Peu avant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait annoncé avoir "décidé d'une pause" dans l'examen du projet controversé de réforme de la justice qui divise le pays, afin de donner "une chance à un vrai dialogue" en vue de l'adoption d'un texte plus consensuel lors de la session parlementaire d'été qui commence le 30 avril.

"Nous remercions le Président d'avoir ouvert sa maison au processus de négociation au profit des citoyens d'Israël. Nous l'avons rejoint au nom d'un large public qui a compris à quel point notre démocratie est fragile et vulnérable", a déclaré le parti Yesh Atid sur Twitter.

Mise en garde

Le président américain Joe Biden, dont le gouvernement avait salué la "pause" annoncée par Benjamin Netanyahu, a de nouveau plaidé mardi soir pour un abandon du projet. "Ils ne peuvent pas continuer sur cette voie et je pense que je me suis fait comprendre", a dit le président américain en marge d'une visite en Caroline du Nord. "J'espère qu'ils y renonceront", a-t-il encore affirmé plus tard à propos du texte de loi, une fois de retour à Washington. Il a ajouté qu'il ne prévoyait pas d'inviter "à court terme" Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche.

Porté par un des gouvernements les plus à droite qu'ait connu Israël, le projet de réforme de la justice a donné naissance à un des plus grands mouvements de mobilisation populaire du pays.

S'ils ont accepté la médiation d'Isaac Herzog, Yaïr Lapid et Benny Gantz ont aussi mis en garde le gouvernement contre toute duperie. Faisant allusion au projet de loi sur la composition de la commission chargée de sélectionner les juges, un des volets parmi les plus contestés de la réforme, leurs deux partis ont prévenu dans un communiqué commun qu'ils quitteraient "immédiatement" la table des négociations si ce texte "est mis au programme du Parlement".

Manifestations à Tel-Aviv et Jérusalem

Pour le gouvernement, la réforme vise à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement. Ses détracteurs estiment au contraire que la réforme risque d'entraîner une dérive illibérale ou autoritaire.

Plusieurs membres de la coalition au pouvoir assurent que la réforme sera votée à terme. Pour Yohanan Plesner, président de l'Institut israélien pour la démocratie, un centre de réflexion, "il s'agit d'un cessez-le-feu peut-être pour regrouper, réorganiser et ensuite, potentiellement, charger en avant".

Un des collectifs à l'origine des manifestations contre la réforme a annoncé la poursuite de la contestation "tant que le coup d'État judiciaire n'est pas totalement stoppé". Des manifestations ont eu lieu mardi soir à Tel-Aviv et devant la résidence d'Isaac Herzog à Jérusalem.

Avec AFP