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Reforme des retraites 2023 : Élisabeth Borne souhaite étendre le dispositif de carrières longues

Dans un entretien paru dimanche dans le JDD, la cheffe du gouvernement annonce quelques ouvertures au sujet de la très contestée réforme des retraites. « Nous allons bouger en étendant ce dispositif de carrières longues à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans. Ils pourront ainsi partir à 63 ans », explique notamment Élisabeth Borne.

« Nous entendons » la demande des élus de droite, ajoute-t-elle, avant le coup d’envoi lundi des débats devant l'Assemblée nationale. Les voix des Républicains sont indispensables pour faire passer cette réforme. Ils ont fait monter les enchères et plaident depuis plusieurs jours pour éviter que « ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt (doivent) cotiser le plus longtemps », selon le président du parti Eric Ciotti. Un feu vert à leur proposition sur les carrières longues « permettra d'emporter une très large majorité dans le groupe LR », a-t-il assuré au Parisien.

« C'est une mesure qui coûtera entre 600 millions et un milliard d'euros par an, et qui concernera jusqu'à 30 000 personnes par an », souligne la première ministre. Et « comme nous conduisons cette réforme pour assurer l'équilibre du système à horizon 2030, nous devrons trouver des voies de financement ».

« Un bilan d’étape à mi-parcours de la réforme »

Actuellement, un début de carrière avant 20 ans peut permettre un départ anticipé de deux ans, et une entrée dans la vie active avant 16 ans peut donner droit à une retraite anticipée de quatre ans. Le projet de réforme prévoit que ce dispositif sera « adapté » : ceux qui ont débuté avant 20 ans pourront partir deux ans plus tôt, soit 62 ans ; ceux qui ont commencé avant 18 ans pourront partir à 60 ans, etc.

À une autre demande des LR, également portée par le groupe MoDem, la première ministre n'a « pas d'objection » : il s'agirait de faire « un bilan d'étape à mi-parcours de la réforme », en 2027. Cette année-là, « il y a une élection présidentielle et des élections législatives », ce qui « est déjà une forme de clause de revoyure », note-t-elle.

Alors que deux nouvelles journées de mobilisation sont prévues, les 7 et 11 février, Élisabeth Borne dit comprendre que la réforme reculant l'âge légal de départ de 62 à 64 ans « suscite des réactions, des réticences et des inquiétudes ». « Mais notre objectif est d'assurer l'avenir de notre système de retraite par répartition », martèle-t-elle, en disant « regrette(r) que certains, notamment à gauche, entretiennent des malentendus ».

En réponse au leader de la CFDT Laurent Berger, qui l'a accusée jeudi soir de manquer d'« empathie », la locataire de Matignon affirme que « c'est blessant, et c'est le contraire de ce que je suis et de ce que je porte ». Et si la réforme ne passait finalement pas ? « Je ne me place pas dans cette hypothèse. Je cherche le chemin », explique la première ministre.