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Réforme des retraites : Dussopt ciblé, droite éparpillée et « jean-foutre »… On vous résume la journée à l’Assemblée

A l’Assemblée nationale,

Au lendemain d’un démarrage tonitruant sur la réforme des retraites, l’Assemblée nationale avait besoin de souffler. Dans les travées feutrées du Palais-Bourbon, ce mardi à la mi-journée, l’ambiance était bien plus apaisée que la veille. Le choix d’une large majorité d’élus Nupes de se joindre à la nouvelle journée de mobilisation contre le texte gouvernemental y était sans doute pour quelque chose.

Mais les débats se sont tout de même électrisés au moment des Questions au gouvernement, à 15 heures. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, soupçonné de favoritisme par le Parquet national financier dans l’attribution d’un marché public en 2009, a été particulièrement ciblé par l’opposition. On fait le point sur cette nouvelle journée.

Dussopt attaqué, défense lapidaire de Borne

Aurélien Saintoul devait se sentir un peu seul dans les rangs parsemés de la gauche. Mais le député LFI des Hauts-de-Seine n’a eu besoin d’aucune aide pour réveiller la représentation nationale un peu assoupie, en ciblant violemment le ministre du Travail. « Monsieur Dussopt s’était fait connaître par sa capacité à trahir les siens […] Il s’était vendu pour un strapontin ministériel, c’était déjà lamentable. Mais Mediapart nous apprend qu’il n’était pas novice… », cingle-t-il, égrenant les révélations du journal d’investigation contre l’ex-élu socialiste. « Qui peut croire qu’il agit aujourd’hui pour l’intérêt général et pas pour sa carrière d’exécuteur des basses œuvres ? »

Déjà malmené la veille, l’intéressé a les yeux dans le vague. Et laisse Elisabeth Borne répliquer. « Vous n’êtes pas un procureur et nous ne sommes pas dans un tribunal ». La cheffe du gouvernement redit bien sa « confiance » envers son ministre. Mais la réponse est lapidaire, et seule la moitié des élus macronistes se lève pour applaudir. En ce jour de mobilisation sociale, c’est service minimum pour la majorité.

L’article 7 sur les 64 ans sera-t-il débattu ?

Après les discussions hachées de la veille, les huées, les rappels au règlement et autres suspensions de séance, la question était sur toutes les lèvres ce mardi : L’Assemblée pourra-t-elle débattre de l’article 7, qui contient le report de l’âge légal de 62 à 64 ans ? Les débats doivent se terminer le 17 février au Palais Bourbon, et il n’est pas du tout certain que les députés aient le temps d’évoquer la mesure emblématique du projet de loi. « Il y a, je crois, un peu plus de 10.000 amendements à discuter avant l’article 7. On ne parle pas du fond, on tourne en boucle sur des amendements loufoques… », soupire Jean-Paul Mattei, président du groupe MoDem, qui cible « l’obstruction parlementaire » des insoumis. Son collègue des Yvelines, Bruno Millienne, y va plus franco. « Ces gens, pour moi, sont des jean-foutre, pardonnez-moi du terme ».

Même chez les alliés socialistes, la stratégie insoumise semble remise en question. « On souhaite pouvoir discuter de l’article 7, article majeur du projet de loi… », glisse l’élue PS Christine Pirès Beaune. Faut-il alors revoir la stratégie avec les insoumis ? « C’est ce qu’on fait… », ajoute-t-elle. Avant de cibler l’exécutif. « Mais ceux qui ne veulent pas aller au bout du texte, ce n’est pas l’opposition, c’est le gouvernement. On a proposé de déplacer notre niche parlementaire jeudi, ils ont dit non. On a appris hier qu’on ne débattrait pas non plus ce week-end… », regrette-t-elle.

La droite éparpillée façon puzzle

Qu’ils vont paraître interminables à la droite, ces quelques jours de débat sur les retraites. Le vote des Républicains s’annonce crucial pour faire passer le texte à l’Assemblée, mais les élus LR semblent toujours aussi divisés. Peu avant midi, salle des Quatre Colonnes, le député Pierre-Henri Dumont indique que son groupe est « divisé en 3 sur le texte : 20 pour, 20 contre et 20 abstentions ». Interrogé en conférence de presse sur cet éparpillement, le patron des députés LR a un rire gêné. « Les retraites sont un sujet sensible qui crée de l’émotion dans le pays […] On n’est pas des robots et les députés rentrent peu à peu dans le texte, beaucoup cheminent. Je n’ai absolument pas de certitude sur les équilibres du groupe… », évacue Olivier Marleix. « Mais si le gouvernement avance sur nos propositions, une majorité du groupe LR soutiendra le texte », dit-il.

Dans la foulée, le député corse Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons, n’épargne pas ses anciens collègues. « On pourrait attendre l’unanimité du groupe LR. Sur les retraites, les programmes de cette famille politique ont toujours été assez clairs. Et ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu une présidentielle récemment… »