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Réforme des retraites: le député RN Julien Odoul dénonce la «tartufferie» des «sociaux-traitres»

Le porte-parole du RN juge hypocrite l'opposition des partis de gauche à la réforme des retraites alors qu'ils ont appelé à voter Macron au deuxième tour de la présidentielle.

Chacun cherche à apparaître comme la première force d'opposition. L'affrontement entre le Rassemblement national et la France insoumise se poursuit autour de la réforme des retraites. Interrogé ce dimanche 29 janvier sur le plateau de Franceinfo, le député du Rassemblement national Julien Odoul a fustigé la «tartufferie» des députés de la France insoumise, qu'il a qualifiés de «sociaux-traitres».

Le député RN de l'Yonne n'a pas voulu condamner les manifestants qui se mobilisent contre le projet de réforme d'Emmanuel Macron, rappelant qu'«un grand nombre de Français n'ont pas voté pour cette réforme des retraites». Il a néanmoins pointé du doigt les élus de la gauche qui se joignent aux cortèges, fustigeant «la tartufferie d'une bande (...) de sociaux-traitres». «Parce que la France insoumise qui aujourd'hui nous fait le petit jeu du meilleur opposant, ils ont tous validé cette réforme des retraites», a déclaré Julien Odoul en référence à l'appel à voter Macron pour faire barrage à Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. Et de conclure : «(...) le seul parti légitime à s'opposer à cette réforme des retraites, c'est le Rassemblement national.»

Lénine au Rassemblement national

Le terme de «social-traître» employé par Julien Odoul à l'encontre des élus de la France insoumise est issu du lexique communiste. Il était utilisé initialement contre les camarades jugés trop timorés, ralliés au capitalisme et ennemis de la classe prolétaire. En France, il fut utilisé par les communistes pour désigner les socialistes après la rupture du congrès de Tours en 1920. Plus largement, il est utilisé à gauche pour fustiger une personne ou une ligne jugée trop peu radicale.

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La terminologie stalinienne ne manque pas de piquant dans la bouche d'un élu du Rassemblement national. Julien Odoul cherche ainsi à souligner ce qu'il considère comme une contradiction du camp mélenchoniste : puisque la France insoumise a appelé à voter pour Emmanuel Macron, pourquoi a-t-elle l'hypocrisie selon lui de se joindre aux cortèges des manifestants qui demandent l'abandon de la réforme des retraites, contenue dans le programme du président réélu ?

Julien Odoul n'est pas le seul à tirer à boulets rouges sur la gauche. L'exécutif et la majorité aussi, pour d'autres raisons. Dans une interview publiée samedi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin n'a pas épargné la Nupes qui, selon lui, «ne cherche qu'à bordéliser le pays». De son côté, Jean-Pierre Raffarin n'a pas hésité à s'en prendre aux manifestants. «La rue ne gouverne pas», a fustigé l'ancien premier ministre. Quant à Élisabeth Borne, elle a déclaré ce dimanche matin que le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, qui cristallise les désaccords des syndicats et de la plupart des opposants aux textes, n'était «plus négociable».