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Réforme des retraites : Plusieurs milliers de manifestants à Vire, terre d’Elisabeth Borne

Nul n’est prophète en son Pays. Ce samedi, au moins 6.000 personnes, selon les syndicats, et 3.100 selon la préfecture, ont défilé dans le calme à Vire dans le Calvados, sous la pluie et le vent, pour dénoncer la réforme des retraites.

« On veut venir exprimer notre colère (…) C’est plus possible les 49.3 à répétition. On n’est plus en démocratie », considère Anthony Mosconi, 34 ans. Non syndiqué, cet employé d’un supermarché est venu depuis Flers (Orne), à une trentaine de kilomètres, avec sa compagne et ses deux enfants de 3 et 4 ans.

Un choix symbolique

La sous-préfecture de Vire-Normandie (Calvados), qui compte environ 16.500 habitants suite à un regroupement de communes, avait été choisie pour ce rassemblement régional par l’intersyndicale car la Première ministre, Elisabeth Borne, y avait été élue députée lors des dernières législatives.

« J’espère que tout le monde pourra être dans la manif parce qu’ils font tout pour qu’on vienne pas. Ici, c’est le pays où tout est bloqué », avait regretté au micro, avant le départ du cortège, Philippe Brossard, un représentant de la CGT de l’Orne. Des barrages filtrants avaient en effet été mis en place par les forces de l’ordre sur toutes les voies d’accès à la ville.

« On vient poursuivre l’œuvre d’Ambroise Croizat », le père de la Sécurité sociale, explique Stéphane Davenel, 62 ans, venu de Cherbourg, à 125 kilomètres Lui et ses sept collègues CGT assurent avoir été contrôlés « au moins six ou sept fois » avant d’entrer dans Vire.

« Il n’y a pas de violences ici »

Le syndicaliste s’étonne de voir de nombreux commerces, principalement des banques ou des agences immobilières, aux vitrines recouvertes de plaques de bois : « On n’est pas des casseurs. Les manifs de l’intersyndicale sont très bien tenues », assure-t-il. D’ailleurs, le parcours retenu ne passait pas devant la permanence du suppléant de Elisabeth Borne, le député Freddy Sertin.

Pour Noé Gauchard, 23 ans, adversaire d’Elisabeth Borne lors des législatives sous l’étiquette LFI-Nupes, « la préfecture a voulu faire peur, dresser les commerçants contre les manifestants, alors qu’on a les mêmes intérêts et qu’ils perdent du chiffre » en étant fermés ce samedi. « Il n’y a pas de violence ici ».

Parmi les multiples pancartes brandies, « rien n’est bon dans le Macron » ou encore « je veux des paillettes dans ma retraite ».

« Aucune dégradation constatée »

Au nombre des slogans, « Ohé Jupiter, lâche l’affaire, l’interpro dans la rue va te bloquer le c..», scandé au mégaphone depuis la voiture de tête, ou encore « C’est qui les casseurs ? C’est qui la racaille ? Dehors, ce gouvernement qui casse les retraites et les services publics, qui nous gave et qui nous gaze ».

A l’issue de la manifestation, au cours de laquelle « aucune dégradation n’a été constatée », « un groupe minoritaire d’individus (…) s’est dirigé vers la mairie en tentant de forcer le dispositif mis en place », a indiqué la préfecture dans un communiqué.

« Après avoir effectué les sommations d’usage, les gendarmes mobiles ont dû faire usage d’un seul moyen lacrymogène afin de disperser les individus cherchant le contact », a précisé la préfecture. Celle-ci indique avoir, avant la manifestation, « mis en place un dispositif de contrôles des véhicules afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens et éviter tout trouble à l’ordre public », précisant que ces contrôles ont donné lieu à « quatre procédures judiciaires ».