« Je peux vous assurer que cette réforme, elle protège les femmes », a de nouveau insisté la Première ministre Élisabeth Borne, jeudi soir, sur France 2. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que son message a du mal à passer auprès des principales intéressées.
Selon un sondage OpinionWay (1) publié à la veille de la mobilisation du 31 janvier, 69 % des Françaises soutiennent le mouvement contre la réforme des retraites, soit un bond de sept points en 15 jours.
Deux études, diffusées en cette fin de semaine, confirment que les femmes sont devenues l’un des principaux moteurs de la contestation. Selon l’institut YouGov (2), seules 16 % d’entre elles se déclarent favorables au projet gouvernemental, contre 26 % des hommes. Même différentiel quand il s’agit de répondre à la question : « Les femmes sont-elles pénalisées par la réforme ? » Elles sont 65 % à répondre « oui », contre seulement 55 % de leurs homologues masculins.
Sentiment d’injustice
L’institut Elabe (3) enregistre la même tendance, avec 74 % des femmes opposées à la réforme des retraites voulue par l’Exécutif, contre 67 % des hommes. 76 % des sondées la considèrent comme injuste, soit cinq points de plus que leurs homologues masculins.
Motif d’espoir pour le gouvernement, une proportion importante de Françaises pourrait accepter la réforme en cas de « meilleure prise en compte de la spécificité de carrière des femmes, notamment liée à la maternité ». 26 % des sondées s’y disent prêtes (contre seulement 9 % des hommes qui changeraient d’avis si ce point était amélioré).
La question des inégalités entre les femmes et les hommes a pris une place très importante dans le débat public suite aux propos du ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, reconnaissant que les femmes étaient « un peu pénalisées » par la réforme.
Parmi les alliés du gouvernement, le MoDem paraît particulièrement sensible à cette question. « Il faut que les années de maternité ne soient pas un handicap pour la retraite des femmes », indiquait, mercredi matin, sur BFMTV, son leader, François Bayrou.
(1) Sondage OpinionWay pour les Échos, réalisé du 25 au 26 janvier, auprès d’un échantillon représentatif de 1 007 Français.
(2) Sondage YouGov pour le HuffPost, réalisé du 30 au 31 janvier, auprès d’un échantillon représentatif de 1 014 Français.
(3) Sondage Elabe pour BFMTV, réalisé du 31 janvier (20 h) au 1er février, auprès d’un échantillon représentatif de 1 001 Français.
