France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Réforme des retraites : une journée-test pour tout le monde

Un test, un vrai. D’accord, on le dit à chaque fois ou presque. Mais la journée de grève et de manifestations contre la réforme des retraites, organisée dans toute la France à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales, sera déterminante pour mesurer l’état d’esprit du pays. La première mobilisation, le 19 janvier, a apporté une réponse au-delà des espoirs des syndicats. Tout le monde s’accordait dans les jours qui précédaient pour considérer que l’humeur du pays balançait entre colère et fatalité. La très forte participation a clairement fait pencher la balance du côté de la colère. S’exprimera-t-elle plus fortement encore lors de ce second rendez-vous ? La réponse est évidemment cruciale pour les syndicats, qui ont besoin d’afficher cette fameuse dynamique dont tout mouvement social a besoin pour peser sur le rapport de force avec le gouvernement.

Une partie de la réponse peut venir de la jeunesse, lycéenne et étudiante, que l’exécutif surveille comme le lait sur le feu. Des femmes aussi, le gouvernement ayant échoué à convaincre qu’elles ont plus à gagner qu’à perdre avec cette réforme. La réponse viendra aussi de ces petites et moyennes villes qui ont créé la surprise il y a onze jours avec leurs cortèges très nourris. Si elles récidivaient, le signal serait intéressant à plusieurs titres. Pour le gouvernement d’abord, cela confirmerait l’existence d’une colère très ancrée territorialement, dont les ressorts dépassent la réforme des retraites, en reprenant des thèmes charriés lors du mouvement des gilets jaunes (sentiment de déclassement, inégalités territoriales) ou des préoccupations plus d’actualité (poids de l’inflation sur la vie quotidienne, crise de l’énergie). Au-delà de la bonne nouvelle sur le niveau de la mobilisation, les syndicats sauront de leur côté qu’ils ne contrôlent qu’en partie le mouvement, leur présence et leur influence étant dans ces petites ou moyennes villes moindres que dans les grandes métropoles. Une journée-test pour tout le monde, donc. Mais avant tout bien sûr pour Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, qui sauront mardi soir s’ils peuvent rester fermes sur leur position, ou s’ils devraient au contraire commencer à réfléchir sérieusement à changer ces bottes dans lesquelles ils se tiennent si droits.