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Renaissance d’une zone humide à Lachaise : mode d’emploi

Renaissance d’une zone humide à Lachaise : mode d’emploi
Margot Piette et Carole Violon (de gauche à droite) montreront comment une ancienne peupleraie peut retrouver son état initial de zone humide naturelle.

Photo CL

Par Pascal HUORD - p.huord@charentelibre.fr, publié le 6 février 2023 à 15h32.

Le conservatoire d’espaces naturels renforce sa présence sur la vallée du Né de Coteaux-du-Blanzacais à Gimeux. Il participe à la préservation de prairies naturelles. Et il les montrera au public.

Le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine a mis un pied dans la vallée du Né. Dans quelques jours, Carole Violon, chargée de mission territoriale auprès du conservatoire guidera le public vers la nouvelle zone humide en cours de renaissance à Lachaise. Elle sera accompagnée par Margot Pierre, technicienne au syndicat du bassin-versant du Né. L’une et l’autre ont dans leur mission de conservation ou de préservation des missions...

Le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine a mis un pied dans la vallée du Né. Dans quelques jours, Carole Violon, chargée de mission territoriale auprès du conservatoire guidera le public vers la nouvelle zone humide en cours de renaissance à Lachaise. Elle sera accompagnée par Margot Pierre, technicienne au syndicat du bassin-versant du Né. L’une et l’autre ont dans leur mission de conservation ou de préservation des missions d’animations auprès du public. Objectif : infuser et expliquer toutes les démarches entreprises qui ne se voient pas toujours « ou qui peuvent être mal interprétées ».

L’intérêt de cette prochaine visite, c’est de présenter concrètement comment il est possible de restaurer une ancienne prairie naturelle qui avait été totalement asséchée et transformée en peupleraie par le propriétaire. Le conservatoire a pu racheter ce terrain après que le propriétaire a vendu le bois. « Lorsqu’une zone boisée a moins de 30 ans, ce qui était le cas ici, on peut revenir à la précédente destination », explique Carole Violon. Et sur cette parcelle de 7 ha, lorsque les grumes ont été récupérées, le CEN après avoir obtenu le financement via l’Europe et les programmes Natura 2000, fait intervenir une entreprise spécialisée. « L’entreprise a rogné les souches restantes au ras de la terre, les branchages ont été broyés puis ratissés », détaille la chargée de mission. Un chantier de 23.000€. « C’est pris en charge à 100 %, sinon on ne peut pas le faire. On présente le programme et il est accepté ou non en fonction de l’intérêt. Le plus souvent nos projets sont validés », souligne Carole Violon.

Brosser la terre pour trouver les bonnes graminées

Les deux animatrices expliqueront sur place la démarche suivie. Le CEN a procédé à des surcreusements par endroits pour favoriser la remontée des eaux. Enfin le CEN a réintroduit des graines de prairies cet automne. « On n’utilise jamais de graminées du commerce. En juin, nous avons fait passer une brosseuse dans des prairies analogues à celles de Lachaise. On le fait au moment où les graines sont prêtes à fleurir. Ensuite, on tamise ce que l’on récupère pour éliminer les déchets puis on trie les graines et ce sont elles que l’on a semées. Et on commence à voir le résultat », détaille Carole Violon. Un travail très minutieux et efficace puisque les graines ont déjà levé.

« Ensuite l’objectif est de trouver un éleveur qui vienne faucher chaque année. Cela permet d’entretenir la prairie, de la revivifier et il récupère le fourrage pour son compte. C’est une forme d’échange que l’on pratique le plus souvent possible sur les terrains que nous possédons », ajoute la chargée de mission.

Dans la vallée du Né, le CEN n’intervient pas seulement à Lachaise, mais aussi en amont sur le secteur de Coteaux-du-Blanzacais (Blanzac et Cressac-Saint-Genis) où le conservatoire gère une vingtaine d’hectares et c’est là, avec le syndicat du bassin-versant du Né, que des méandres ont été créés sur l’un des bras du Né rectiligne. Une manière de retrouver les lits d’origine et de faire en sorte. Enfin le Conservatoire a également dix hectares déjà en prairies naturelles à Bellevigne, du côté de Pont-à-Brac et vingt-deux hectares entre Ars et Gimeux « Nous y avons détecté la présence de vison d’Europe, à ne pas confondre avec les visons d’Amérique. Nous avons récupéré ces terres grâce aux mesures de compensation des travaux LGV et notre objectif dans ce secteur est de favoriser le développement de cette espèce », indique Carole Violon.

Sur l’un des bras du Né, avant.
Sur l’un des bras du Né, avant.

Repro CL

Après.
Après.

Repro CL

Parallèlement, le syndicat de bassin, dont le siège vient de s’installer à Lagarde-sur-le-Né, attend le résultat d’une enquête publique qui doit lui permettre d’engager de nombreux chantiers sur les dix ans à venir. «Nous sommes en train de répondre aux remarques des habitants», détaille Margot Piette, avec l’espoir que cette enquête aboutisse favorablement.

Visite du site de Lachaise le samedi 25 février. Inscriptions obligatoires auprès de Carole Violon au 06 46 19 44 81. Rendez-vous au parking de la mairie de Lachaise. Prévoir des vêtements adaptés à la météo et des bottes.

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