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Retraites : Elisabeth Borne dramatise les enjeux et précise les contours de la réforme

L’exécutif n’exclut pas de coupler report de l’âge et allongement de la durée de cotisation, explique la première ministre dans un entretien au « Parisien », ce vendredi.

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Elisabeth Borne maintient le cap sur l’explosif dossier des retraites. Dans un long entretien accordé au Parisien du vendredi 2 décembre, la première ministre confirme que la réforme sera présentée « avant les vacances de Noël », le but étant de « sauver notre système par répartition » en obligeant les actifs à « travailler plus longtemps ». Elle apporte peu d’indications nouvelles sur la teneur même de ce projet impopulaire, mais se dit « déterminée » à le mener à bien, dans un climat social qui se tend, avec l’envolée des prix et la menace de coupures d’électricité durant l’hiver.

La cheffe du gouvernement réaffirme ce qu’Emmanuel Macron avait dit durant la campagne présidentielle : il faut que les femmes et les hommes prolongent leur carrière professionnelle. « L’engagement » qui avait été pris consiste à décaler de 62 ans à 65 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension, a-t-elle rappelé. En poussant ce curseur de façon graduelle « d’ici à 2031 », l’ensemble des régimes de retraite pourront retrouver un « équilibre » financier « dans les dix ans ».

L’argument avait déjà été utilisé à maintes reprises, mais Mme Borne le mentionne sur un ton grave – dramatisant, diront ses contradicteurs –, ce qui n’était pas forcément habituel : « Je ne laisserai pas faire croire aux Français que, sans réforme, on ne mettrait pas notre système en péril. » Pour appuyer son propos, elle évoque « un déficit qui dépassera les 12 milliards d’euros en 2027 ». « Si on ne fait rien, nous aurons plus de 100 milliards d’euros de dette [supplémentaires] », complète-t-elle. Dès lors, il est impératif de « bouger », pour stopper la dérive des comptes, mais aussi pour « protéger le pouvoir d’achat des retraités ».

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La rhétorique de la première ministre frappe aussi les esprits, car elle se concentre, pour l’essentiel, sur la nécessité d’assurer la viabilité du dispositif. Durant la course à l’Elysée, M. Macron avait mis en avant d’autres préoccupations, afin de justifier le report de l’âge légal de départ : une telle mesure, indiquait-il, permettra de réaliser des économies qui offriront des marges de manœuvre pour financer d’autres politiques publiques (prise en charge de la dépendance, éducation, etc.). Cette idée-là n’apparaît pas dans l’interview donnée au Parisien.

Compromis possible

La locataire de Matignon tient à souligner que rien n’est arbitré à ce stade, puisque la concertation sur ce chantier avec les partenaires sociaux se poursuit. Elle assure être disposée à étudier les solutions que lui suggéreraient les syndicats et le patronat pour ramener le système sur la ligne de flottaison. Mais elle pose aussi des limites : pas question, martèle-t-elle, de « baisser le montant des retraites ou d’alourdir le coût du travail par des cotisations supplémentaires ». Sur cette base, une des pistes envisageables pourrait passer par le couplage de deux changements paramétriques : un âge d’ouverture des droits fixé à 64 ans (au lieu de 65 ans) et une accélération de la hausse de durée de cotisation pour être éligible à une pension à taux plein. Ce scénario a récemment été défendu par les sénateurs de droite et de centre-droit, lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2023, comme le rappelle Mme Borne. Elle juge d’ailleurs possible de parvenir à un compromis avec certaines forces politiques – « Les Républicains, par exemple » : « On doit pouvoir trouver un chemin. »

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