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Retraites : le projet entre dans le dur à l'Assemblée nationale dans une ambiance électrique

C'est parti. A la veille de la deuxième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, mardi 31 janvier, la bataille parlementaire entre dans le vif du sujet. Ce lundi, le projet de réforme commencera à être examiné pendant trois jours par la soixantaine de parlementaires de la commission des Affaires sociales. A partir de 9H30, ils vont plancher, article par article, sur le texte qui prévoit un recul de l'âge légal de 62 à 64 ans et une accélération de l'allongement de la durée de cotisation. Près de 7.000 amendements ont été déposés, en grande majorité par la NUPES. Un tour de chauffe avant le début des débats dans l'hémicycle à partir du lundi 6 février, lesquels dureront jusqu'au 17 février à minuit. Le texte sera ensuite examiné au Sénat pour quinze jours. Les délais resserrés sont imposés par le vecteur choisi par l'exécutif, un PLFRSS, un projet de budget rectificatif de la Sécu, qui limite à cinquante jours au total les débats au Parlement.

Réforme des retraites: recourir à un PLFRSS peut-il mettre en danger l'avenir du texte ?

Ambiance électrique

L'ambiance promet en effet d'être électrique avec des oppositions de plus en plus remontées par la fermeté affichée par le gouvernement, Elisabeth Borne en tête, qui a assuré ce week-end que le report de l'âge de départ n'est « plus négociable ». Alors que la réforme a été très critiquée sur son impact sur les femmes, elle se montre en revanche ouverte à une discussion sur une meilleure utilisation des trimestres « éducation » et « maternité » obtenus au cours de leurs carrières.

Les propos de la cheffe du gouvernement ont suscité de vives réactions parmi les oppositions. Une « provocation à 48 heures de la manifestation », selon le dirigeant communiste Fabien Roussel. De son côté, la patronne des députés RN Marine Le Pen a mis en garde Elisabeth Borne qui « ne devrait pas trop s'avancer, parce que, parti comme c'est parti, il n'est pas du tout impossible que sa réforme des retraites ne soit pas votée ».

Grèves

Les échanges risquent d'être particulièrement tendus mardi, jour de mobilisation interprofessionnelle nationale. Après celle du 19 janvier, qui a vu de 1 à 2 millions de personnes manifester contre la réforme, les syndicats espèrent faire au moins aussi bien, en vue d'une montée en puissance du mouvement. Un espoir conforté par des sondages attestant d'un rejet croissant dans l'opinion.

La grève devrait être encore très suivie mardi dans les transports publics pour la deuxième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, avec des perturbations à prévoir dans toute la France, du TGV aux TER et RER, dans le métro parisien et à l'aéroport d'Orly. Forts du succès de leur première journée d'action du 19 janvier, les huit principaux syndicats ont appelé « à se mobiliser encore plus massivement le 31 » janvier contre une réforme qu'ils qualifient d'« injuste ».

La première journée d'action avait réuni dans la rue 1,12 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur, plus de deux millions d'après les organisateurs. Ce jour-là, la grève avait notamment été très suivie dans les transports avec quasiment aucun train régional, peu de TGV, un métro tournant au ralenti à Paris et une grande banlieue très peu desservie.

Le front syndical restera-t-il uni ?

Mais la suite du mouvement reste incertaine. Du côté de la CGT, certaines fédérations poussent pour un durcissement. De nouvelles grèves sont déjà annoncées dans les ports, raffineries et centrales électriques à partir du 6 février. Chez les cheminots, ce sera le 7 et le 8, prélude à un préavis reconductible « dès la mi-février », ont prévenu la CGT et SUD.

Du côté de la CFDT, qui préfère « garder l'opinion » de son côté, son numéro 1 Laurent Berger estime qu' « une ou deux démonstrations de force » supplémentaires suffiront à faire entendre raison à l'exécutif. Reste à en convaincre les autres leaders syndicaux, qui se réuniront mardi soir au siège de FO.