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Retraites : partout en France, la mobilisation contre la réforme s’intensifie

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Militants CGT du site Airbus de Montoir de Bretagne, pendant la manifestation dans les rues de Saint-Nazaire (44) contre la réforme des retraites (report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et augmentation de la durée de cotisation) suite à l’appel national de l’intersyndicale FO, CGT, CFDT, CFTC, Unsa, CFE-CGC, FSU, Solidaires et des organisations étudiantes et lycéennes le mardi 31 janvier 2023.
THOMAS LOUAPRE/DIVERGENCE POUR « LE MONDE »
Par Thibaud Métais

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FactuelLe mouvement contre la réforme des retraites a été plus important mardi que le 19 janvier, avec au moins 1,212 million de manifestants en France, a annoncé le ministère de l’intérieur.

Il y a des signes qui ne trompent pas. Des cortèges nombreux et massifs dans lesquels l’espoir semble chasser la résignation observée dans les mouvements sociaux des dernières années. Des primo manifestants défilant à côté de contestataires chevronnés. Des échauffourées sporadiques et rapidement maîtrisées. Et l’écart entre les chiffres de participation donnés par les autorités et ceux des organisateurs qui grandit largement.

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La bataille comptable n’éludera pas le succès de cette deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites qui a rassemblé, mardi 31 janvier, 1,272 million de manifestants partout en France selon la police, 2,8 millions selon la CGT. Un record contre une réforme sociale depuis 1995. A Paris, ils étaient 150 000 manifestants selon la Préfecture de police alors que la CGT, au nom de l’intersyndicale, en a compté 500 000. Entre 25 000 et 45 000 à Lyon. Quels que soient les chiffres, la participation est en hausse presque partout, à Marseille (40 000), à Nantes (28 000), à Rennes (23 000), à Montpellier (25 000) mais aussi dans des plus petites villes comme à Calais (5 000) ou à Périgueux (7 600). Et la mobilisation n’a pas faibli non plus à Toulouse (34 000), à Bordeaux (16 500), à Rouen (14 000) ou encore à Strasbourg (10 500).

Après une première journée réussie le 19 janvier, le mouvement s’ancre nettement dans le pays et son ampleur se confirme. Les dirigeants syndicaux n’ont d’ailleurs pas manqué de s’en féliciter avant le départ du défilé dans la capitale. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué l’une « des plus grandes manifestations organisées dans notre pays depuis des dizaines d’années ». « Partout on voit que les travailleurs, dans une grande diversité, expriment clairement leur refus de cette réforme, c’est implacable », a ajouté son homologue de la CGT, Philippe Martinez.

Dans le cortège de la manifestion contre la réforme des retraites à Valenciennes (Hauts-de-France), le 31 janvier 2023.
Dans le cortège de la manifestion contre la réforme des retraites à Valenciennes (Hauts-de-France), le 31 janvier 2023.
Des ouvriers de la raffinerie de Donges et militants de la CGT pendant la manifestation à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le 31 janvier 2023.
Des ouvriers de la raffinerie de Donges et militants de la CGT pendant la manifestation à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le 31 janvier 2023.
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Signe que la colère ne concerne pas que l’écume syndicale habituée aux mouvements sociaux, ils sont nombreux à manifester pour la première fois depuis longtemps. Voire pour la première fois tout court pour Sylvie Sutter et sa fille Marie, à Mulhouse. « J’ai 57 ans, je suis donc directement concernée. C’est la première fois que je manifeste de ma vie : la Macronie, ça commence à bien faire », s’exclame la mère, comptable. « C’était très important de venir manifester aujourd’hui, car c’est le seul moyen qu’on a de faire pression. Cette réforme n’a pas de fondement », ajoute Marie, étudiante en master d’histoire.

« Injustice »

La dernière fois, pour Sandrine, c’était en 1986, contre les lois Devaquet. A 53 ans, c’est « l’injustice de cette réforme » qui a décidé cette hôtesse de l’air chez EasyJet à redescendre dans la rue. « C’est deux ans de plus à travailler avec toujours aucune prise en compte de la pénibilité, ajoute à ses côtés sa collègue Pauline. Le chariot dans l’avion c’est presque 80 kg à tirer ! Et avec les décollages et les atterrissages, l’organisme en prend un coup ! » Ni l’une ni l’autre n’étaient présentes le 19 janvier, « mais cette fois le syndicat a affrété un car depuis Roissy », se réjouissent ces deux militantes du Syndicat national du personnel navigant commercial.

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