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Retraites : troisième round dans la rue contre la réforme, ambiance électrique à l'Assemblée

« Vous ne pouvez pas être député et ne pas regarder combien de personnes manifestent dans votre circonscription ! » a lancé le leader de la CFDT, Laurent Berger dans la Croix, mardi, fidèle à sa volonté de mettre la pression sur les élus pour qu'ils ne votent pas la réforme.

Réforme des retraites : le plan de la CFDT pour faire plier le gouvernement

Unis contre le report de l'âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) entendent bien continuer à mettre la pression sur l'exécutif et les députés, après deux journées réussies à plus d'un million de manifestants - selon les autorités.

Au deuxième jour de l'examen du texte, les députés auront donc l'œil sur les mobilisations qui pourraient cependant marquer le pas, comme dans le secteur clé des transports où les grèves auront un peu moins d'impact sur le trafic. La circulation des trains et des métros restera quand même « fortement perturbée » à la SNCF et à la RATP.

Réforme des retraites : pour le gouvernement, les députés LR comptent-ils plus que la rue ?

La bataille des retraites a débuté lundi à l'Assemblée ans une ambiance houleuse. Préludes à des débats électriques, la motion de rejet déposée par la gauche a été rejetée en début de soirée avant que la demande de référendum du RN pour contester la réforme ne soit elle aussi repoussée par l'Assemblée.

Le record du 31 janvier va être difficile à dépasser

Les syndicats savent qu'il leur sera difficile de dépasser le record du 31 janvier - 1,27 million selon la police. Aussi le leader de la CFDT se projette vers la prochaine journée de samedi: « nous voulons en faire une fête du travail, avec des cortèges pacifiques et festifs ».

Moins de grévistes sont attendus chez les enseignants, début des vacances d'hiver oblige. La FSU n'a d'ailleurs pas avancé de chiffres pour les écoles primaires cette fois-ci. Des actions dans des lycées et des universités ne sont pas exclues, comme à Rennes-2 où les étudiants ont voté le blocage lundi.

Avec plus de 200 rassemblements prévus dans le pays, une source sécuritaire évoque une fourchette de 900.000 à 1,1 million de manifestants, dont 70.000 maximum à Paris. Pour encadrer les foules, 11.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4.000 dans la capitale, où « plus de 1.000 gilets jaunes et 400 radicaux » sont attendus.

La CGT redoute « un problème démocratique »

La suite reste incertaine. « Si on n'est pas entendus, je pense que le climat va largement se dégrader », prédit le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, redoutant « un problème démocratique » si les députés « votent des lois qui sont contraires à ce que veut le peuple ».

Ses troupes se tiennent prêtes à hausser le ton dès la semaine prochaine, notamment dans l'énergie. « S'il faut aller vers un blocage plus large, on ira sans doute », prévient le patron de la CGT-Energie, Fabrice Coudour. La grève dans le secteur de l'énergie a provoqué lundi quelques baisses de charge dans les centrales nucléaires d'EDF.

« La réforme ou la faillite »

Pas de quoi faire reculer un gouvernement déterminé à tenir la promesse de campagne d'Emmanuel Macron. « N'ayons pas peur de le dire: en matière de retraites, mesdames et messieurs les députés, c'est la réforme ou la faillite ! », a lancé lundi le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, en ouverture du débat à l'Assemblée sur la réforme des retraites.

Le ministre a assuré que le gouvernement était « désireux d'agir pour les Français qui travaillent », fustigeant à gauche « le camp de l'asphyxie fiscale et du blocage », qui a une « obsession de taxer », « taxer tout le monde, taxer tout le temps, taxer toujours ».

 « L'immobilisme n'est pas permis », avait déjà affirmé son collègue, Olivier Dussopt. Le ministre du Travail s'est dit « ouvert aux améliorations » sur le fond du texte.

Cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot sera difficile à convaincre : « soyons clairs: cette réforme n'est ni faite ni à faire. Mais c'est dans une période de chaos que vous aggravez le chaos », a-t-elle lancé au gouvernement, en amont d'un vote sur une « motion de rejet préalable » de son texte.

Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis les carrières longues, il a évoqué un « bilan d'étape » au Parlement, avant la présidentielle de 2027. Une nouvelle main tendue à la droite, dont les voix seront cruciales pour éviter à l'exécutif de recourir à l'arme du 49.3. Les chances que tous ces sujets soient abordés sont cependant minimes : plus de 20.000 amendements ont été déposés, essentiellement par la gauche, rendant improbable un vote avant la date-butoir du 17 février.

 En Ile-de-France, les transports moins perturbés que lors des deux précédentes journées de mobilisation

La circulation des métros, RER et trains de banlieue sera « très perturbée » mardi en Ile-de-France, et elle sera encore « perturbée » mercredi sur les lignes franciliennes exploitées par la SNCF, selon les dernières prévisions. On observe globalement une nette amélioration par rapport aux deux journées de mobilisation précédentes, les 19 et 31 janvier.

-         Aucune ligne de métro ne devrait être entièrement fermée mardi, contrairement aux grèves précédentes.

Les lignes 8 et 13 ne seront ouvertes qu'à des heures de pointe élargies --de 06H30 à 09H30 et de 16H30 à 19H30-- sur une partie de leur parcours, avec 1 rame sur 3.

Les lignes 3, 10 et 11 fonctionneront également à des heures de pointe élargies --très variables--, mais sur toute leur longueur, avec 1 rame sur 2 ou 1 rame sur 3.

Les lignes 2, 5, 6, 7, 7bis, 9 et 12 fonctionneront toute la journée de 05H30 ou 06H00 à 20H00, 21H00 ou 22H00, avec 1 rame sur 3 dans le pire des cas, 2 sur 5 au mieux.

La ligne 4, partiellement automatisée, roulera toute la journée, avec 1 rame sur 2.

Les lignes 1 et 14, automatisées, ainsi que la ligne 3bis, fonctionneront normalement.

Sur toutes ces lignes, un certain nombre de stations resteront fermées, comme Alésia, Barbara, Hôtel de Ville, Opéra, Réaumur-Sébastopol ou République.

-         RER, trains, trams et bus mardi

On comptera 3 trains sur 5 en moyenne sur le RER A, et 1 sur 2 sur les branches de Cergy et Poissy exploitées par la SNCF.

Sur le RER B, la RATP table sur 1 train sur 2 au sud et la SNCF sur 1 sur 3 aux heures de pointe et 1 train sur 2 aux heures creuses au nord, l'interconnexion n'étant pas assurée entre les deux à Gare du Nord.

Mardi, la SNCF prévoit 3 trains sur 3 sur la ligne U, 1 train sur 3 en moyenne sur les lignes C, H, J, K, L et N, 2 trains sur 5 sur les lignes E et P, 1 train sur 5 sur la R et seulement 1 train sur 6 sur le RER D qui sera en partie fermé.

La situation devrait être bien meilleure pour les autobus RATP, avec 8 passages sur 10 à Paris et en petite couronne. Toutes les lignes doivent fonctionner.

Côté tramways, RATP et SNCF prévoient un trafic normal sur toutes les lignes.

-         RER et trains mercredi

Pour mercredi, seule la SNCF est affectée, avec un trafic normal annoncé sur les lignes A, B et K, 3 trains sur 4 sur les lignes P et U, 2 trains sur 3 sur les lignes E, H, J et L, 1 train sur 2 sur les lignes C et N, et 2 trains sur 5 sur le RER D, avec une coupure entre Gare de Lyon et Châtelet-les-Halles.

Enfin, la ligne R, avec 1 train sur 5 en moyenne, ne roulera pas entre Melun et Montereau.

-         Grandes lignes

Du côté des grandes lignes, la SNCF a annulé mardi 55% de ses TGV, 78% de ses Intercités et 68% de ses TER.

Les circulations « devraient connaître des perturbations » mercredi, mais SNCF Voyageurs ne donnera ses prévisions que mardi vers 17H00, selon un porte-parole.

(Avec AFP)