REVUE De belles voix du Liban par écrit

Diaristes libanais, les Moments littéraires, les Moments littéraires n° 49, 252 pages, 19 euros

Cela fait plus de vingt ans que la revue française les Moments littéraires donne à voir « l’écriture de soi » à travers journaux, carnets de bord, récits autobiographiques ou correspondances. Ce numéro 49 se focalise sur les écrivains libanais, et donne ainsi une suite aux précédents numéros « géographiques », consacrés aux diaristes francophones. Les journaux et carnets intimes d’écrivains qui vivent là-bas actuellement, ou qui font partie de la nombreuse diaspora, constituent une véritable mine composée de maints précieux documents, tous aptes à rendre compte de la « crise protéiforme » que traverse le pays depuis de si longues années. On peut ainsi s’attacher à lire des auteurs comme Sabyl Ghoussoub, Selim Nassib, Ritta Baddoura, Georgia Makhlouf et tant d’autres. Karl Akiki, dans sa préface, affirme très brillamment l’enjeu de cette parution. « L’exercice, écrit-il, que proposent les Moments littéraires à ces différents diaristes libanais est excitant d’un point de vue intellectuel. Cette mise à nu personnelle et collective corrobore la marche de l’histoire de la littérature libanaise francophone. Deux mouvements clairs et perpendiculaires parcourent ces écrits en suivant deux sentiments antithétiques. D’une part celui de la pudeur qui refuse de se livrer, de se dénuder et de marcher en pleine lumière. D’autre part, s’installe le sentiment de la dénonciation externe, celle qui plonge le doigt dans la plaie et qui crie ces vérités que tous les Libanais connaissent et qu’ils taisent. »