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Roland-Garros : la ministre Oudéa-Castéra met en garde Djokovic après son message «militant» sur le Kosovo

Après le communiqué très tiède de la Fédération française de tennis la veille, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a plus durement jugé ce mercredi 31 mai le message de Novak Djokovic écrit après son match à Roland-Garros lundi qualifiant le Kosovo de «cœur de la Serbie». La ministre et ex-directrice de la Fédération française de tennis (FFT) a affirmé que la sortie du champion serbe «n’est pas appropriée». «Il ne faut pas que cela recommence», a-t-elle prévenu sur France 2, taxant ce message de «militant» et «très politique».

Elle a précisé que la directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, «avait pu échanger avec lui et avec son entourage», évoquant le principe «de neutralité du terrain de jeu».

Tensions au Kosovo

Invitée à commenter l’expression de positions politiques pendant ce tournoi du Grand Chelem, comme celles des sportifs ukrainiens depuis l’invasion russe de leur pays, la ministre des Sports a souligné qu’elle ne mettait «pas les deux sujets sur le même plan». «Quand on porte des messages qui sont de la défense des droits de l’homme, des messages qui rapprochent les peuples autour de valeurs universelles, un sportif est libre de le faire», a-t-elle dit. Mais, quand il s’agit d’un message «militant, très politique» comme celui du joueur serbe, «il ne faut pas que cela se reproduise».

A contrario, «ce qui se passe pour les Ukrainiens et Ukrainiennes sur le circuit est tellement douloureux, tellement difficile», a-t-elle défendu. «On peut comprendre, même si on aimerait qu’il y ait toujours du fair play jusqu’au bout de serrer la main, il y a une douleur qui est là, que je respecte», a-t-elle ajouté. Dimanche, l’Ukrainienne Marta Kostyuk n’a pas salué la Bélarusse Aryna Sabalenka à l’issue de leur match, ce qui lui a valu les sifflets du public de Roland-Garros.

Après son match remporté lundi face à l’Américain Aleksandar Kovacevic 6-3, 6-2, 7-6 (7/1), Novak Djokovic, armé de son marqueur, a inscrit quelques mots en cyrillique sur la caméra du court Philippe-Chatrier : «Le Kosovo c’est le cœur de la Serbie ! Stop à la violence.» Cette sortie du N.3 mondial intervient alors que le nord du Kosovo est le théâtre depuis plusieurs jours d’affrontements entre des soldats de la force internationale emmenée par l’Otan (KFOR) et des manifestants serbes qui réclament le départ de maires albanais de la localité.

La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province et des tensions éclatent régulièrement entre Belgrade et Pristina.

La charte d’éthique de Roland-Garros proscrit les prises de position politique ou religieuse. Mais la FFT a publié un communiqué assez sibyllin, sans aborder la question d’une éventuelle sanction : «Les débats qui traversent l’actualité internationale s’invitent parfois en marge du tournoi, c’est compréhensible», a simplement déclaré la fédération.