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Roland-Garros : Stress, crampes et apprentissage… Alcaraz prend son élimination contre Djoko avec philosophie

A Roland-Garros,

Pas plus tard qu’hier matin, on se demandait encore s’il existait quelque chose capable de venir enrayer la machine de combat Carlos Alcaraz, le jeune Espagnol semblant très fort, trop fort, et trop complet, depuis le début de la quinzaine, pour que qui que ce soit ne puisse l’empêcher de remporter, à 20 ans seulement, son premier Roland-Garros. A peine quelques heures plus tard, le gamin nous a finalement servis lui-même la réponse sur un plateau. Pris de crampes en début du troisième set, lors d’une demi-finale contre Novak Djokovic partie sur des bases prometteuses, le Murcien a craqué à la fois physiquement et mentalement. Preuve une nouvelle fois que le corps et l’esprit sont intimement liés, la carlingue d’Alcaraz a lâché à cause du carafon.

Interrogé en conférence de presse une heure après sa défaite en quatre sets sur les raisons de ces maudites crampes, le numéro 1 mondial a mis ça sur le dos de « la tension due au match ». « J’étais très nerveux en début de partie, lors du premier set et deuxième set, a-t-il expliqué. Les deux sets ont été très intenses, avec de beaux échanges, des échanges difficiles, des amorties, des sprints, et encore des échanges. Il y a eu une combinaison de différents styles de jeu, mais la raison principale, c’était la tension que j’ai éprouvée ». En cause, l’enjeu d’une première finale à Roland à portée de tir, bien sûr, mais aussi et surtout l’identité du bougre d’en face, en quête de son 23e titre en grand Chelem.

Djokovic a déjà connu ça

« Ce n’est pas facile de jouer contre Novak. C’est une légende de ce sport. Si quelqu’un dit qu’il rentre sur le court pour jouer contre lui sans se sentir nerveux, il ment ! Bien sûr, jouer une demi-finale, on est très nerveux, mais encore plus quand on est face à Novak, a-t-il admis avec le sourire. C’est ça la vérité. La prochaine fois que je serai confronté à lui, j’espère que je me sentirai un peu différemment, mais je serai nerveux quand même ! ». De passage en conf’ quelques minutes plus tard, on a relaté à Djokovic ce qu’Alcaraz venait de déclarer, avant de lui demander si, lui aussi, avait déjà connu ce syndrome des crampes de stress.

Réponse : « Oui ça m’est déjà arrivé plusieurs fois, je comprends ce qu’il a pu ressentir et je sais que les émotions peuvent t’affecter physiquement. Etre sur l’un des plus grands tournois du monde, pour la première fois dans la position de favori et non d’outsider, ça a dû l’affecter. Mais ça fait partie de l’apprentissage, il est jeune, il a encore le temps, il fait déjà preuve de grande maturité. C’est le plus jeune numéro 1 mondial de l’histoire, il a déjà remporté un grand chelem à 19 ans, j’ai un immense respect pour ce qu’il a déjà accompli ».

Des crampes dans tout le corps

C’est bien beau tout ça, mais au fait, des crampes de stress c’est quoi Jammy ? Hé bien, comme leur nom l’indique, ce sont des crampes dues… au stress. Merci Docteur, ça fera 70 euros. On rigole mais c’est aussi simple que ça. Selon nos confrères de Santé Magazine, « lorsque nous sommes stressés, nos muscles se contractent, pouvant alors provoquer des douleurs au niveau de la tête, de la nuque, du dos… ».

Pour Alcaraz, ça a commencé dans le bras, avant de se propager à tout le corps. « J’ai eu une crampe dans le bras, et au début du troisième set, j’ai commencé à avoir des crampes partout dans mon corps, pas seulement dans les jambes, les bras également, toutes les parties des jambes. Il était très difficile pour moi de me déplacer dans le troisième set. Lors du quatrième set, j’ai eu une petite occasion, mais c’était vraiment difficile. Tout mon corps a commencé à subir des crampes. »

Alors que l’Espagnol se faisait masser sur le court en début de troisième set, le Docteur Andy Roddick a tenté de lui prodiguer de bon conseil sur Twitter : « Il doit se ménager pour les 20 prochaines minutes. Pas de grandes courses. Il doit sacrifier ce set si nécessaire… Prendre tout le temps qu’il faut entre les points. Il doit commencer à manger régulièrement immédiatement. », a écrit l’ancien joueur américain sur Twitter avant, quelques minutes plus tard, de dresser un nouveau diagnostic, plus sombre. « Peut-être qu’il était proche d’être à bout physiquement. Il aurait besoin de 2 heures en parfaite santé pour surmonter ça. Ses jambes n’ont pas ce qu’il faut. Je pense que c’est fini… ». Bien vu, Andy.

« Ça fait partie du processus », écrit Kyrgios

Mais alors qu’on imaginait le voir débarquer abattu en conférence de presse, Carlos Alcaraz est apparu plutôt à la cool. D’un naturel optimiste, il a choisi de voir la chose avec philosophie. « C’est décevant de finir comme ça, mais ce sont des choses qui arrivent, il faut accepter. Ça me fait mal bien sûr, partir de Roland en demie de cette manière… Mais j’ai toujours dit que j’étais quelqu’un de positif, je vais donc essayer de le rester. Donc je me dis que je vais prendre cette expérience et essayer d’en retirer le meilleur pour la suite. »

Feel for Alcaraz. Just a big learning process, pretty sure every tennis player goes through this feeling. Cramping due to nervous energy and the anxiety of playing a match with this magnitude. He will learn how to deal with this in the future for sure. Then we should be scared🫣

— Nicholas Kyrgios (@NickKyrgios) June 9, 2023

A la différence des nombreux pépins physiques qui lui sont tombés sur le coin du museau ces derniers mois – l’Espagnol a enchaîné pas moins de cinq blessures en sept mois – ce coup de mou là ne semble pas aussi préoccupant puisque lié en premier lieu à la gestion émotionnelle de l’évènement. Il pourrait même être un mal pour un bien en vue de la suite de sa carrière.

C’est en tout cas ce qu’en pense Nick Kyrgios, l’un de ses plus grands fans sur le circuit. « Une pensée pour Alcaraz, a-t-il écrit sur Twitter vendredi. Ça fait partie de son processus d’apprentissage. Des crampes dues à la nervosité et à l’anxiété de jouer un match de cette ampleur, je suis presque sûr que tous les joueurs de tennis doivent en passer par là. Il apprendra à gérer cela à l’avenir, c’est certain. Et nous aurons peur. »