Le Petit Roi, de Mathieu Belezi, le Tripode, 114 pages, 12,50 euros
La réédition de ce premier roman de Mathieu Belezi (paru en 1999 chez Phébus) participe d’un projet éditorial un peu fou, initié par le Tripode et son directeur, Frédéric Martin : republier sur plusieurs années l’ensemble de l’œuvre de Mathieu Belezi, « afin de la faire entendre ». Rappelons que cet auteur a été récompensé par le prix littéraire du journal le Monde, à l’automne dernier, pour son roman Attaquer la terre et le soleil, dans lequel il explorait – pour la quatrième fois – la colonisation sanglante de l’Algérie par la France au XIXe siècle. C’est par courriel, sous la forme d’un manuscrit, que Frédéric Martin avait reçu le texte, qu’il décida de publier illico. Il s’est alors résolu à lire les précédents romans de Mathieu Belezi, tous quasiment épuisés. « Je m’attendais à quelque chose de mou, d’un peu flottant, à une déception, dit-il dans la plaquette de présentation de son projet, surtout après l’expérience d’un texte qui m’avait semblé parfait. » De fait, l’éditeur tombe des nues en découvrant « non pas un, deux ou trois livres forts, mais une œuvre entière, une suite de romans avec une cohérence secrète, une évidence, la vigueur d’une langue si différente de celle à laquelle nous habitue la littérature française de ce siècle ». Le Tripode s’engage donc sur le long terme avec, pour commencer, la réédition du premier roman de Belezi, le Petit Roi, qui dit la tristesse d’un abandon maternel et une vie toute neuve confiée à un grand-père, paysan solitaire. Une œuvre âpre.
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