Après Wagner, une nouvelle milice privée en Russie ? Une note russe récupérée par les services ukrainiens semble indiquer le feu vert donné par Moscou à la création d’une compagnie militaire privée au sein du géant gazier Gazprom, alors que les combats s’intensifient à l’Est que l’armée du Kremlin prépare son offensive. Un document qui n’a pas tardé à être partagé par le ministère ukrainien de la Défense sur leurs réseaux sociaux.
L’ordre en date du 4 février 2023 est signé de la main de Mikhaïl Mishustin, le chef du gouvernement de la Fédération de Russie. Il s’appuie sur «la partie 1 de l’article 97 de la loi fédérale sur la sécurité des installations complexes de combustibles et d’énergie» pour «accorder à la société par action publique Gazprom Neft le droit de créer une organisation de sécurité privée». «Le document établit que les fondateurs de l’organisation seront PJSC Gazprom Neft avec une part de 70 % du capital social de l’organisation et la société de sécurité privée Staff-Center avec une part de 30 %», précisent les autorités ukrainiennes.
Officiellement interdites, des milices privées existent pourtant en Russie via des statuts particuliers. Ainsi, le groupe Wagner officie sous le contrôle du ministère russe de la Défense. Pour le cas de Gazprom, c’est une autre histoire. Comme le mentionnent les services de renseignements ukrainiens, la création d’une «organisation» militaire est bien légale pour les entreprises pétrolières en Russie. Ainsi, les entreprises du secteur peuvent se voir tout naturellement accorder le droit de créer une «organisation de sécurité privée».
Selon les autorités ukrainiennes, la «course aux armements se poursuit dans la Fédération de Russie entre les principaux acteurs politiques, qui s’emploient activement à créer des armées privées, à l’instar de la SMP Wagner de Evgueni Prigojine.»
S’affichant lundi dans une vidéo le montrant à bord de ce qu’il présente comme un bombardier Su-24, Evgueni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a annoncé avoir bombardé Bakhmout. L’ancien cuisinier du Kremlin devenu chef de guerre semble donner des idées aux autres amis de Poutine.
