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Saint-Brice : les opposants à l’aire de grand passage aux Mullons ne désarment pas

Étape essentielle avant toute prise de décision...

Étape essentielle avant toute prise de décision, l’étude environnementale du site - classé Natura 2000 - s’est terminée en septembre. Une étude de type 4 qui portait sur la faune et la flore sur les quatre saisons de l’année. Si le rapport définitif devrait être rendu en janvier, les premières conclusions ont déjà atterri sur le bureau du président de l’Agglo. Que disent-elles ? « Que rien ne serait rédhibitoire. Natura 2000 n’empêche pas le projet, mais pour certaines données, cela nécessiterait des mesures compensatoires », indique Jérôme Sourisseau, qui entend être « très transparent » dans ce dossier épidermique qui lui « pourrit la vie » (sic).

Pas de quoi réfréner le duo d’opposants aussi remontés contre le projet que contre le président de Grand Cognac, qu’ils accusent de faire pression sur les maires pour passer en force. « On ne veut pas être mis devant le fait accompli par une décision de Monsieur Sourisseau qui agit seul et contre la décision des maires de Saint-Brice et de Gensac, dont les conseils municipaux se sont tous prononcés contre le projet à l’unanimité (1). » Et de le menacer carrément de sortir des dossiers compromettant pour faire pression sur lui. Pas de quoi effrayer l’intéressé qui décrit des « gens déraisonnables qui sont contre tout et avec lesquels toute discussion est impossible ».

S’ils affirment ne rien avoir contre les gens du voyage, Jean-Louis Boujon et Didier Navarre persistent et signent : le terrain des Mullons est « complètement inadapté » pour accueillir une telle aire. « C’est un site Natura 2000 situé dans le couloir aérien des avions de la base aérienne ; c’est une zone à risque car le sous-sol de cette ancienne champignonnière est un vrai gruyère ; c’est un site pollué ; c’est un secteur boisé, donc à risque pour les incendies ; et c’est une zone déjà surchargée sur la route avec l’activité des spiritueux que l’arrivée de centaines de caravanes saturerait », argumentent-ils. Sans compter la crainte d’une chute des prix de l’immobilier. « Et les frais d’aménagement seront trois fois plus élevés qu’aux Métairies. »

Vers une responsabilité tournante des communes ?

Les Métairies, où ils avaient trouvé un terrain « idéal » (au lieu-dit « Les Cheniasses »), qui cochait, selon eux, toutes les cases. Sauf que le syndicat des gens du voyage l’a retoqué, rappelle Jérôme Sourisseau, car trop éloigné des grands axes routiers et de l’hôpital. Trop petit également (2,6 ha).

Pointé du doigt par le collectif pour sa gestion du dossier, le président de Grand Cognac veut rester « pragmatique ». « S’il y a trop de freins environnementaux, si les compensations sont trop importantes, on ne le fera pas », affirme-t-il. Et ce sera retour à la case départ. « En attendant, il faudra bien trouver une solution », avance l’élu, sommé par l’État d’aménager une aire de grand passage, conformément aux directives du schéma départemental d’accueil des gens du voyage « qui nous oblige à disposer de deux aires de grand passage » [la première ayant été créée à Roullet-Saint-Estèphe en 2020, Ndlr].

Une solution envisagée pourrait être « une responsabilité tournante des communes ». « On louerait un champ chaque année dans une commune différente, avance Jérôme Sourisseau. Il faudrait trouver un terrain de 3 ha, carrossable, où il y ait l’eau et l’électricité et qui ne soit pas planté en vignes », décrit-il, sans trop y croire. Toujours est-il qu’il a commencé à sonder les maires de l’Agglo. « Je n’ai eu qu’une seule réponse à ce jour, celle - positive - du maire de Cognac qui souhaite prendre sa part. »

(1) En mars dernier pour Saint-Brice et en octobre pour Gensac.