France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Saint-Séverin : trois frères enracinés à leur terre

Saint-Séverin : trois frères enracinés à leur terre
Damien, Sébastien et Cyril Beauvais, les frères aux multiples talents ont choisi de cultiver la terre de leurs ancêtres.

Photo CL

Par Josie MERZEAU, publié le 6 octobre 2022 à 11h33.

À l’heure où beaucoup choisissent de quitter la terre, Damien, Sébastien et Cyril Beauvais, fils d’agriculteurs, sont allés à contre-courant. Ils racontent ce qui les motive.

Damien l’aîné, Sébastien le cadet et Cyril Beauvais le benjamin sont la quatrième génération d’une famille d’agriculteurs implantée à Saint-Séverin. Les trois frères de 28, 25 et 22 ans ont choisi de continuer le difficile travail de la terre de leurs ancêtres. Ils auraient pu être pompier, pilote ou dessinateur, Quelle est donc la motivation qui...

Damien l’aîné, Sébastien le cadet et Cyril Beauvais le benjamin sont la quatrième génération d’une famille d’agriculteurs implantée à Saint-Séverin. Les trois frères de 28, 25 et 22 ans ont choisi de continuer le difficile travail de la terre de leurs ancêtres. Ils auraient pu être pompier, pilote ou dessinateur, Quelle est donc la motivation qui pousse cette fratrie à s’enraciner à « Jean Joli », sur l’exploitation familiale un peu isolée à la limite de la commune ?

Leur attachement à la terre et au respect de l’environnement trouve ses racines dans l’enfance et l’éducation. « Près des bêtes, à courir les champs, très peu de télé, la conduite du tracteur dès 11 ans, un intérêt précoce pour la biodiversité… », énumèrent-ils. Les trois frères ont peu à peu trouvé leur chemin de vie : vivre « en autonomie alimentaire comme leurs parents », respecter la terre et les valeurs transmises par les anciens.

Ce n’est donc pas un hasard si Damien renonce aux produits phytosanitaires, incohérents avec son « envie de nourrir les autres » pour « agir autrement ». En 2017, il s’installe sur une trentaine d’hectares dont un en maraîchage bio plein champ pour vendre directement sa production à la ferme. « Très dur, mais je sais que je vais y arriver », affirme le jeune homme qui aimerait à l’avenir mécaniser son exploitation pour agrandir sa surface céréalière.

À part Sébastien (à gauche), très peu de mécanique dans le travail de la terre de Cyril (au centre) et de Damien (à droite).
À part Sébastien (à gauche), très peu de mécanique dans le travail de la terre de Cyril (au centre) et de Damien (à droite).

Photo CL

 À 12 ans, je pensais déjà avoir ma petite ferme, être en autosuffisance alimentaire.

Cyril raconte son « émerveillement de suivre la graine qu’on sème jusque dans l’assiette » : « À 12 ans, je pensais déjà avoir ma petite ferme, être en autosuffisance alimentaire ». Il accède à son rêve en 2019, commence à cultiver et produire ses propres légumes et à les commercialiser. Adepte de l’écomimétisme (conception de systèmes agricoles en s’inspirant de l’écologie naturelle), il cherche, expérimente, pour améliorer ses rendements.

Quant à Sébastien, son objectif est de reprendre l’exploitation familiale dont il deviendra cogérant avec son père en 2023 : 65 vaches allaitantes sélectionnées pour le veau sous la mère et une majorité des 130 ha réservée à la pâture. Les céréales cultivées nourrissent en priorité les bêtes.

Des vies personnelles riches

Chacun a une vie professionnelle mais aussi personnelle bien remplie. Pompier volontaire à Saint-Séverin pour satisfaire son « besoin d’aider les autres », Damien regrette parfois que son travail l’empêche d’intervenir autant qu’il le voudrait. Passionné d’aviation, Sébastien va passer sa licence de vol, et, sans formation, répare voitures, tracteurs et moissonneuse. Cyril s’évade par le dessin et la guitare. Autodidacte, il poétise et cite Lao Tseu ou Confucius : « Faites quelque chose qui vous plaît et vous n’aurez pas à travailler une seule heure de votre vie ».

Des jeunes étonnants, dotés d’une forte conscience écologique. Inquiet de l’avancée du désert, l’aîné plante ainsi des arbres pour favoriser les précipitations. « Réussir à préserver le patrimoine laissé par les anciens », est l’une des priorités du cadet. Quant au benjamin, il a fait sienne la morale de la légende du colibri « Si on me demande ce que j’ai fait, on ne pourra rien me reprocher. Je fais ma part ».

Damien (06 42 65 47 27) et Cyril Beauvais (06 49 54 25 61) sont présents le vendredi sur le marché Victor-Hugo à Angoulême.