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Se masturber favorise la reproduction et prévient les IST

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur The Conversation

Le royaume animal ne manque pas de créativité quand il s'agit de trouver des moyens de se donner du plaisir sexuel. Pourtant, il peut être difficile de concevoir quel rôle la masturbation peut jouer dans la survie de l'espèce. Elle est d'ailleurs le plus souvent considérée comme un comportement déviant. Certes, la pratique du plaisir en solitaire ne participe pas, en tant que telle, à la reproduction, et peut même représenter une perte de temps et d'énergie, notamment en cas de menace sur l'individu.

Mais «ceux qui condamnent la masturbation comme étant une déviance devraient jeter un œil à nos cousins primates», affirme Matilda Brindle, qui présente dans The Conversation les résultats de sa thèse. Ses recherches ont mis deux choses en évidence: chez les primates mâles, la masturbation favorise la reproduction et réduit les risques d'infections sexuellement transmissibles.

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Pour sa recherche, Mathilda Brindle a rassemblé les données existantes dans la littérature scientifique et recueilli les observations de ses collègues travaillant auprès des primates qui, mâles comme femelles, se masturbent régulièrement. C'est en croisant ces données comportementales avec celles de l'évolution des primates, puis en les associant à certaines caractéristiques, telles que leur exposition aux IST ou leur système d'accouplement, que Mathilde Brindle et son équipe sont parvenues à ces résultats.

La masturbation, ingrédient secret d'une compétition entre mâles

L'étude montre tout d'abord que la masturbation favorise la fertilité des mâles. En compétition lors des périodes d'accouplement, les plus petits primates useraient de la masturbation pour parvenir à féconder une femelle, en dépit de la pression des individus plus costauds qui peuvent les interrompre en pleine copulation. En effet, la masturbation en amont du rapport sexuel amène les individus à éjaculer plus rapidement, ce qui peut être utile si jamais l'acte vient à être perturbé. D'autre part, la masturbation et l'éjaculation qui s'ensuit permettent au sperme de se renouveler, et d'être ainsi plus fertile.

De la même manière, l'éjaculation contribue à l'élimination des pathogènes. Grâce à la masturbation, les espèces les plus exposées aux IST survivraient malgré tout.

Ce n'est toutefois pas le cas pour les femelles. Si la stimulation sexuelle augmente le pH du vagin et produit alors de bonnes conditions pour la véhiculation du sperme, la hausse du pH crée également un environnement favorable pour le développement des pathogènes.

La masturbation chez les femelles n'aurait-elle alors aucun intérêt? «Je ne crois pas que ces résultats reflètent la réalité», explique la chercheuse, qui n'a pas pu pousser ses recherches sur les femelles en raison du manque de données pré-existantes. «Cela reflète plutôt une tendance globale dans la science qui reste lacunaire dans ses connaissances sur l'anatomie et les comportements sexuels féminin.» On n'attendra cependant pas les résultats pour assurer, ainsi que le rappelle Mathilda Brindle, que la masturbation féminine est naturelle.