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Séance de psychédélisme avec The Brian Jonestown Massacre au Théâtre du Trianon

Le groupe mené par Anton Newcombe a survécu à sa sulfureuse réputation établie par le documentaire « Dig ! ».

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Ceux qui découvrirent en 2004 Dig !, documentaire américain réalisé par Ondi Timoner, n’auraient pas misé gros sur la longévité de The Brian Jonestown Massacre. Et pas seulement parce que le groupe néopsychédélique fondé à San Francisco par Anton Newcombe tire son nom d’un jeu de mots associant le fondateur des Rolling Stones, retrouvé noyé en 1969, à la secte du pasteur Jim Jones, rendue tragiquement célèbre par la mort de plus de neuf cents personnes en 1978 au Guyana. Le film montrait la rivalité entre deux formations auparavant amies, l’une, The Dandy Warhols, promise au succès, l’autre, The Brian Jonestown Massacre, vouée à la malédiction du rock’n’roll : conflits d’ego, abus de substances, chaos permanent, lutte épuisante contre le mercantilisme de l’industrie du disque.

Près de deux décennies plus tard, le quart d’heure warholien des Dandy Warhols est passé. Quand The Brian Jonestown Massacre a survécu, été entendu chez Jim Jarmusch ou dans la série Boardwalk Empire, et sillonne aujourd’hui l’Europe dans son bus de tournée. La France, terre d’accueil, a été gratifiée de six dates, clôturées, mardi 4 octobre, par un Théâtre du Trianon complet. Tôt dépeint par la légende de l’underground comme un créateur prolifique, Newcombe n’a pas failli à son image puisque Fire Doesn’t Grow on Trees, paru en juin, est le 19e album studio de son projet démiurgique, suivi de près par le 20e, The Future Is Your Past. Pour tenir un tel rythme, ralenti tout de même par le confinement, il a fallu que ce leader caractériel, qui aura vu défiler une quarantaine de membres dans son collectif, modifie radicalement son hygiène de vie.

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Ce père établi à Berlin depuis quinze ans se montre affable et souriant devant une bouteille d’eau, à quelques heures de son concert. Quoique toujours remonté contre le business – « Je sais parfaitement comment il fonctionne et c’est une comédie » − et son pays, effrayé par la « mauvaise réputation » qui lui a été faite depuis Dig ! « Les gens ne savent pas ce qu’ils ont vu. Il y avait des caméras espions, c’était le début de la télé-réalité et c’est un film qui a été fait au service des Dandy Warhols. Je n’ai d’ailleurs jamais signé pour qu’on voit mon image », maugrée-t-il sous son large chapeau.

Faille spatiotemporelle

A Berlin, cet esprit tourmenté a continué de bâtir son œuvre loin de l’agitation californienne. « J’y ai une maison de peintre et mon studio qui est comme une seconde maison », ajoute celui qui se définit comme artiste multimédia. Capable en tout cas avec l’album Aufheben (2012) de manier un concept hégélien, dialectique comme il se doit, à partir d’un mot comprenant deux sens apparemment contradictoires (garder/supprimer). « Il va falloir détruire beaucoup de choses pour sauver la Terre », illustre-t-il.

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