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Sécheresse : les pluies du mois de septembre vont-elles suffire à améliorer la situation ?

Après un été marqué par une sécheresse très forte, certaines zones du pays commencent à retrouver des niveaux corrects. C'est le cas en ex-Languedoc-Roussillon, notamment grâce aux pluies récentes. Pour autant, le niveau de sécheresse est tel que l'humidification des sols ne permet pas un retour à la normale partout. 

C'est un peu le bout du tunnel. Après des mois de sécheresse intense, des départements entiers placés en situation de "crise", l'ex Languedoc-Roussillon, à la faveur des pluies intenses du mois de septembre semble retrouver des niveaux proches de la normale.

Bonne recharge au mois de septembre

"La situation n'est plus dramatique. La recharge a été efficace au mois de septembre", explique Perrine Fleury, hydrologue au BRGM à Montpellier. Pourtant, fin septembre, de nombreuses zones de la région restent soumises à des niveaux de restrictions plus ou moins élevés. "Le niveau des nappes est assez inertiel, il faut un peu de temps après les pluies pour que la recharge soit effective. On peut dire d'ores et déjà que la recharge a débuté et qu'elle va se poursuivre avec les pluies automnales".

Selon l'hydrologue, les restrictions en cours devraient d'ailleurs évoluer d'ici les prochains jours, pour être levées dans des zones comme l'Hérault et le Gard, où les précipitations de septembre ont permis de recharger convenablement les nappes phréatiques. 

Éric Servat, directeur du centre international de l'Unesco sur l'eau à Montpellier et hydrologue à l'IRD reste en revanche prudent pour l'avenir. "Compte tenu de la sécheresse, c'est difficile de croire que la situation peut s'améliorer rapidement dès qu'on entre dans l'automne d'autant qu'on a accumulé plusieurs années consécutives de sécheresse, avec un été dernier particulièrement sec".

Une situation encore tendue en France

Pour lui, un automne et un hiver humide sont indispensables pour conserver un niveau normal. Car la perspective d'un hiver sec aurait des conséquences directes sur les accès à la ressource en eau. "Si on repartait en 2023 sur une période sèche, de la fin du printemps à la fin de l'été, on se trouverait sans doute dans un cas de figure où il faudrait durcir les arrêtés qui ont été pris cet été et on ne serait pas à l'abri de voir des communes amenées à couper l'eau à certaines périodes de la journée", prévient Eric Servat.

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Face à la situation de sécheresse intense en France, le ministère de la Transition Ecologique met à jour quotidiennement une carte représentant le niveau de gravité limitant les usages de l'eau par département. Et ce lundi 3 octobre, le constat est toujours saisissant, malgré les pluies de septembre : "90 départements sont concernés par une restriction au-delà de la vigilance sur au moins une partie du territoire dont 63 en crise".

Si la situation est finalement meilleure sur notre région, la saison sera sans doute déterminante. Pour l'heure donc, pas de prévisions de coupures d'eau potable, mais le risque existe ailleurs. C'est ce que redoute par exemple le préfet de la Côte d'Armor, qui alertait la semaine dernière sur l'épuisement inévitable des ressources à moyen terme insistant sur "un risque sérieux de rupture de l’alimentation en eau potable se dessine pour les dernières semaines d’octobre". 

Ce lundi 3 octobre, Météo France revient sur le bilan du mois de septembre, avec un constat globalement encourageant : "À l’échelle du pays, la pluviométrie moyenne depuis le 1er septembre atteint déjà 94 millimètres au 2 octobre, soit un léger excédent de 15 % sur cette période". L'impact, aussi positif soit-il, reste en revanche atténué par le niveau record de sécheresse atteint dans le pays et Météo France rappelle que "les sols sont toutefois plus secs qu'habituellement à cette période de l'année".