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Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan dépasse les 11.700 morts, le président Erdogan admet des «lacunes»

LE POINT SUR LA SITUATION - Le bilan du séisme qui a frappé lundi la Turquie et la Syrie dépasse désormais les 11.700 morts, selon les bilans officiels communiqués mercredi.

Nouveau bilan meurtrier, demande d'aide de la Syrie à l'Union européenne, casques blancs et secouristes à pied d'œuvre... Le Figaro fait le point après les violents séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie lundi 6 février.

Le bilan du séisme dépasse désormais les 11.700 morts, selon les bilans officiels communiqués mercredi. La Turquie déplore officiellement au moins 9057 morts. Il s'agit du pire bilan depuis le séisme de 1999, d'une magnitude de 7,4 et qui avait fait 17.000 morts dont un millier à Istanbul. En Syrie, 2662 corps ont pour le moment été extraits des décombres, selon les autorités ainsi que les secouristes dans les zones rebelles.

Les secouristes se pressent

Dans un froid glacial, les sauveteurs mènent une course contre la montre pour tenter de porter secours aux rescapés du tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, survenu lundi à l'aube et qui a secoué le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie voisine.

Des camions acheminent de l'aide dans la province d’Hatay (Turquie), ce mercredi 8 février. GUGLIELMO MANGIAPANE / REUTERS

La route qui mène à la ville turque d'Antakya (l'ancienne Antioche), dans la province d’Hatay particulièrement touchée, est encombrée de camions d'aide, d'engins de chantiers et d'ambulances qui slaloment entre les voitures des particuliers qui fuient. La ville est à terre, noyée dans un épais nuage de poussière due aux engins de déblaiement qui fouillent les décombres. À perte de vue, ce ne sont qu'immeubles effondrés ou partiellement écroulés. Même ceux qui tiennent encore sont profondément lézardés et personne n'ose y rester. «Antakya est finie», répètent les habitants.

À Gaziantep, ville turque proche de l'épicentre, une habitante a déjà perdu l'espoir de retrouver vivante sa tante enfouie sous les décombres. «C'est trop tard. Maintenant nous attendons nos morts», confie-t-elle.

En Turquie, Erdogan reconnaît des «lacunes»

Recep Tayyip Erdogan a reconnu ce mercredi des «lacunes» dans la réponse apportée au séisme, «Bien sûr, qu'il y a des lacunes, il est impossible d'être préparé à un désastre pareil». Le président turc s'est rendu dans la province d'Hatay, une des plus touchées par le séisme, à la frontière syrienne.

Recep Tayyip Erdogan, ce mercredi dans la ville turque de Kahramanmaras. ADEM ALTAN / AFP

«Quelques personnes malhonnêtes et déshonorantes ont publié de fausses déclarations telles que nous n'avons pas vu de soldats ni de policiers» a-t-il dénoncé. «Nos soldats et nos policiers sont des gens honorables. Nous n'allons pas laisser des gens peu recommandables parler d'eux de cette façon». Il ajoute que 21.000 membres du personnel de secours avaient été déployés dans la seule province d'Hatay. «En agissant ainsi, nous donnerons une réponse au désastre de façon à ne laisser personne sous les ruines ni personne souffrir» a-t-il promis face aux vives critiques des rescapés qui attendent toujours de l'aide.

L'UE organisera une conférence des donateurs en mars

La Turquie et la Syrie peuvent compter sur l'aide de l'Union européenne qui organisera une conférence des donateurs début mars à Bruxelles pour ces deux pays frappés par un violent séisme, a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

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«Nous sommes dans une course contre la montre pour sauver des vies ensemble. Bientôt nous apporterons une aide humanitaire d'urgence, ensemble. La Turquie et la Syrie peuvent compter sur l'UE», a tweeté la responsable européenne.

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L'ONU appelle à «mettre la politique de côté» et faciliter l'accès aux zones rebelles

Les Nations unies ont appelé mercredi à «mettre la politique de côté» et faciliter l'accès aux régions rebelles sinistrées dans le nord-ouest de la Syrie frontalier de la Turquie. «Mettez la politique de côté et laissez-nous faire notre travail humanitaire», a plaidé dans une interview à l'AFP le coordinateur résident de l'ONU en Syrie, El-Mostafa Benlamlih. «On ne peut pas se permettre d'attendre et de négocier. Si on attend de négocier, ce sera déjà trop tard».

Acheminer de l'aide à partir du territoire syrien contrôlé par Damas est épineux diplomatiquement. Cela suppose aussi que le régime consente à la transmettre aux populations de la zone rebelle et que les belligérants s'accordent sur sa distribution. La Syrie est effectivement ravagée par une guerre civile depuis 2011, qui a fait un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

Des secours en Syrie, ce mercredi 8 février. FIRAS MAKDESI / REUTERS

Après le séisme, l'OMS craint une crise sanitaire majeure

L'Organisation mondiale de la santé a appelé mercredi à rétablir d'urgence les services essentiels en Turquie et Syrie, craignant une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que les séismes eux-même. Lors d'une conférence de presse à Genève, Robert Holden, en charge de la réponse au séisme à l'OMS, a expliqué que l'objectif immédiat était de sauver des vies mais qu'«en même temps, il est impératif de s'assurer que ceux qui ont survécu à la catastrophe initiale continuent de survivre».

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«Nous sommes clairement préoccupés par le fait (...) qu'une crise sanitaire secondaire n'émerge» qui va exacerber les risques sanitaires déjà existants dans la région, a ajouté à ses côtés la Dr Adelheid Marschang, une autre responsable des urgences à l'OMS. Dans le cas de la Syrie, les autorités craignent surtout des maladies diarrhéiques, telles que le choléra, mais également des maladies respiratoires, de la leishmaniose et des traumatismes psychologiques et physiques, a insisté Adelheid Marschang. Les organisations humanitaires s'inquiètent particulièrement de la propagation de l'épidémie de choléra, qui a fait sa réapparition en Syrie.

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