Ils ont des proches à Gaziantep, Maras, Alep… ou tentent d’aider leur pays d’origine dans une situation apocalyptique : l’importante communauté d’origine turque et les Franco-Syriens s’organisent du nord au sud de l’Alsace.

Les parents de Marc Aslan ont eu de la chance. Ils n’étaient pas là quand le tremblement de terre a fauché l’immeuble de huit étages où ils habitaient, à Elbistan, le matin de ce 6 février. Depuis le double séisme – si violent qu’il a été ressenti jusqu’au Liban ou à Chypre –, ce Strasbourgeois représentant de la Fédération de l’union des alévis de France (FUAF) est pendu au téléphone avec des proches originaires, comme lui, du sud-est de la Turquie. « Chaque minute allonge la liste de morts », confie-t-il, la voix nouée. « Un ami vient de m’annoncer qu’il a perdu ses parents et son frère. »

Une région pauvre et un millefeuille ethnique

Côté turc, les villes martyres s’appellent Gaziantep, Kahramanmaras, Hatay, Malatya, Kilis, Adiyaman… La catastrophe a touché une région de montagnards pauvres et un véritable millefeuille ethnique et religieux, entre Turcs sunnites, minorités alévie, kurde… et réfugiés syriens, pour qui elle représente la porte d’entrée de la Turquie. Sous le choc,...