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Sick of myself, Renfield, Spider-Man across the Spider-Verse... Les films à voir ou à éviter cette semaine

Le deuxième volet de Spider-Man, une jeune femme prête à tout pour être célèbre, le pèlerinage inattendu d'un vieil homme... Que faut-il voir cette semaine ?

Spider-Man across the Spider-Verse - À voir absolument

Animation de Phil Lord et Christopher Miller, 2h20

Après le premier volet sorti en 2018, on doutait qu'il soit possible de reproduire l'exploit d'un Spider-Man animé resté en apesanteur. On sort pourtant de ce deuxième film d'animation avec l'envie de sauter de joie. Pris dans la toile de ce nouveau film dès les premières images, on décolle pour un trip sensoriel de 2h20. Le choc est surtout visuel. L'esthétique des images et l'animation sont toujours aussi innovantes. Rendant hommage à Warhol, Lichtenstein, Munch, Bansky ou Jeff Koons, le tout mêlé aux dernières tendances du street art, voire à l'art abstrait, ce deuxième film s'amuse avec les trames offset, les couleurs primaires et certains effets de flou qui donnent une impression de 3D. Sans oublier les phylactères qui surgissent dans le film comme dans la série télévisée Batman des années 1960. Le tempo est endiablé, mais sait ralentir pour offrir de jolis moments de poésie ou d'émotion. Les dialogues sont bardés d'humour. On retrouve cette touche d'impertinence mâtinée d'une dose de punk assez surprenante ! Euphorisant et plein d'énergie, nul doute que ce Spider-Man : Across the Spider-Verse marque un nouveau tournant dans le monde de l'animation. O. D.

À partir de 8 ans.

Sick of myself - À voir

Comédie dramatique de Kristoffer Borgli, 1h37

Comment de­venir célèbre quand rien ne vous distingue du commun des mortels ? La téléréalité n'est plus ce qu'elle était. Heureusement, un article lui apprend les dangers d'un anxiolytique interdit dans son pays, et disponible en Russie. Le Lidexol provoque une terrible ma­ladie de peau. La demoiselle en commande une cargaison, avale les pilules comme des M&M's. Les résultats ne tardent pas. La voilà se couvrant de plaques rougeâtres, d'excroissances purulentes. La jeune femme se frotte les mains. Elle en bave. Cette souffrance vaut le coup. Elle existe enfin. Victime, telle est maintenant sa profession. Elle tombe dans les pommes, crache du sang, s'endort n'importe où. Son état attire l'attention. Une amie journaliste l'interviewe. Une agence de mannequins inclusive l'engage, elle a droit à la couverture des magazines de mode. Un éditeur lui propose un contrat pour ses Mémoires. Le rêve est atteint. Sick of Myself est une comédie noire qui bascule dans le film d'horreur, épingle les travers de l'époque avec une réjouissante cruauté. Le narcissisme contemporain exerce ses ravages dans les esprits les plus démunis. Tout, sauf rester anonyme : ce slogan résume assez le but d'une génération perdue dans son ego. E. N.

À lire aussiNotre critique de Sick of Myself: la célébrité à tout prix

L'Improbable Voyage d'Harold Fry - On peut voir

Drame de Hettie MacDonald, 1h48

Adapté du roman à succès de Rachel Joyce, le film de Hettie MacDonald démarre sur les chapeaux de roues. Jim Broadbent est magistral en vieux mari mutique, rongé par une discrétion maladive et des secrets enfouis au fond de lui. Le spectateur emboîte le pas de ce drôle et improbable pèlerin avec intérêt et des tonnes de questions dans sa besace. Le voyage d'Harold s'apparente à un baroud d'honneur, en forme de quête de rédemption. Au hasard des rencontres, une surprenante chaîne d'amitié et de solidarité se tisse autour de lui. On reste charmé par ce mélo british assumé et sincère. Malgré quelques maladresses de mise en scène, le cheminement intérieur d'Harold Fry touche au cœur, car il est émouvant et bien rythmé. O. D.

À lire aussiNotre critique de L’improbable voyage d’Harold Fry, ou la quête du pèlerin tardif

L'Île rouge - À éviter

Drame de Robin Campillo, 1h57

Après le succès de 120 battements par minute , Robin Campillo ne parvient pas à convaincre avec son nouveau film, évocation de son enfance à Madagascar. L'absence de L'Île rouge de la sélection cannoise n'était pas très bon signe. Rien n'accroche dans cette évocation moins sensorielle que flottante, dépourvue d'enjeu véritable – Madagascar n'est pas la tragédie de l'Algérie. Campillo n'assume pas complètement le point de vue de l'enfant qu'il était, rejeton d'un couple de Français nostalgiques de ses colonies, à bout de souffle, déprimés. Comme un remords, dans le dernier mouvement du film, il donne la parole aux Malagasys, jusqu'ici figurants. Un tract militant qui laisse croire que Madagascar va devenir un havre de paix et de prospérité après le départ des Français. Campillo remplace un mensonge par un autre. Ce paradis perdu était en réalité un paradis volé ? Le paradis sur terre n'existe pas. E. S.

À lire aussiNotre critique de L’île rouge: sans battement de cœur

Renfield - À éviter

Comédie horrifique de Chris McKay, 1h33

Après les grandes cuvées du studio Hammer, les sanguinolents breuvages baroques des années 1970 et les nectars plus tardifs mixés par Coppola, voici un film de vampire façon Coca zéro. En errance dans l'Amérique de 2023, Renfield (Nicholas Hoult), laquais de Dracula, infiltre un groupe de parole et reconnaît se trouver lui-même sous l'emprise d'un patron tyrannique, narcissique et nécessiteux. Le vampire (Nicolas Cage, monstre à double-menton) n'entend cependant pas voir son servile compagnon le quitter pour des ouvrages de développement personnel. Chris McKay (The Tomorrow War ) livre ici une comédie d'horreur inclusiviste sur le thème des relations toxiques. Il fallait l'inventer. Le gag est drôle. Il s'éternise puis se gâte. Un bref pastiche du classique de Tod Browning avec Bela Lugosi est servi en ouverture. La suite navigue dans une soupe gore aussi gothique qu'un train fantôme. Un cartel de la drogue fait irruption dans cette foire, prétexte à la présence d'Awkwafina et de Shohreh Aghdashloo à l'affiche. Une mayonnaise de pitreries plus cagienne que vampirique. S. C.