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Simples différences tactiques ou ADN différent ? Radioscopie radiographique des fractures entre droites et opposants compatibles avec Macron

Olivier Macron, vice-président et nouveau président du groupe parlementaire républicain, pose pour une photo de famille avec le député LR au Parlement le 22 juin 2022.

© Alain JOCARD / AFP

Fracture

Emmanuel Macron tente de faire venir une quarantaine de membres dans son camp. Au sein du Parti républicain, les deux lignes coexistent. L'un est constructif, plus pro-Macron, ouvert à la coalition, et l'autre s'oppose au chef de l'Etat et veut rester dans l'opposition.

Christophe Boutin est un politologue français et professeur de droit public à l'Université de Caen. . . -Normandie, il a notamment publié Legrandis Cosdu XXesiècle  (Flammarion 2009) et co-édité dictionnaire conservatisme( Cerf 2017),Dictionnaire populisme(Cerf 2019) etDictionnaire progressiste (Seuil 2022). 

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Chercheur Principal au CNRS, Économiste, Anthropologue, Principal'Iribarne a de nombreux ouvrages sur l'époque moderne. Enjeux liés à la mondialisation et à la modernité (multiculturalisme, diversité mondiale, immigration, etc.). Dans celui-ci, "la logique de l'honneur" et "l'étrangeté de la France" sont devenues des classiques. Le dernier ouvrage qui a publié « Country, Future Resources » co-écrit avec Bernard Bourdan.

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Atlantico : La majorité présidentielle frustrée aux prochaines élections Lors d'une élection post-législative , Emmanuel Macron rassemble dans son camp 41 députés élus parmi les non inscrits, les "solitaires" ou les élus susceptibles de sortir du groupe actuel. Au sein de LR, les deux lignes semblent coexister jusqu'à présent. L'un est constructif, plus pro-Macron, ouvert à la coalition, et l'autre s'oppose au président de la République et veut rester dans l'opposition. Actuellement, il existe un véritable fossé entre ces deux parties de la famille Les Républicains.  

Christoph Bhutan :Ces deux lignes sont Emmanuel Macron. Même ceux qui cherchent à rester en dehors de la Grande Coalition proposée par le président de la République envisagent ici une « opposition constructive » ou une « opposition utile », c'est-à-dire une révision au cas par cas du texte. Texte proposé et consensuel voté à la majorité des présidents.

Philippe d'Iribarne  :La plupart des Républicains avaient déjà rejoint Emmanuel Macron en 2017. D'autres l'ont fait. Apparemment, ceux qui sont prêts à franchir le pas hésitent encore. Ils semblent former des nébuleuses avec différents degrés d'hésitation par rapport au flux réel. D'autre part, le courant réel est déterminé à résister. Il y a une ligne de rupture entre cette nébuleuse et ce courant, mais cela ne semble pas clair.

Dans la situation actuelle, quelles sont certaines des différences tactiques concernant la meilleure stratégie à adopter pour la pesée ? Et surtout gagner en 2027. 

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Christophe Boutin :Il n'y a pas beaucoup de différence tactique sur cette question de pesée. Peser ici s'engage à s'opposer à tel ou tel texte, à le faire de manière médiatique pour montrer qu'on existe de manière indépendante, et à fusionner avec le Parti républicain dans une coalition élargie. En dehors de cette coalition. Pondérer, c'est aussi réussir à changer le sens du texte, par des amendements et par des négociations, pour montrer au public que le Congrès a en quelque sorte retrouvé son pouvoir et son rôle. Se démarquer des autres formations de l'hémicycle, de plus en plus idéologiquement différentes des ensembles, NUPES, ou RN, sans aller apparemment à une simple vérification de la proposition de la majorité présidentielle.

Mais le choix tactique de 2027 est certainement un facteur important. Car, on le sait, le président de la République ne peut exercer qu'un deuxième mandat consécutif, donc sauf amendement constitutionnel, Emmanuel Macron quittera le gouvernement en 2027. Dans ce contexte, la question est certainement de savoir comment fixer une date pour présenter une candidature en 2027, qui ne renouvelle pas l'effondrement qu'a connu Valérie Pécrez cette année.

Mais qu'en est-il d'une candidature de droite crédible en 2027 ? , Droite et Gauche, Extrêmes Les candidats Républicains intégrés à cette coalition pourraient devenir le grand champion, sinon ensemble, en 2027, mais cette place est déjà largement préemptée Edouard Philippe et Horizons 

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Alors il vaudrait mieux rester en dehors de cette grande coalition et voter sur une "opposition constructive", au cas par cas, texte qui nous semble juste. En affichant une position claire non seulement sur l'économie et l'Union européenne, mais aussi sur certaines dérives sociales qui irritent les électeurs. Ces deux tactiques peuvent désormais être opposées au sein du Parti républicain. C'est une dichotomie qui trouve au moins quelques clivages idéologiques.

Philippe d'Iribarne :Les perspectives pour 2027 semblent assurément de bonne augure.

De quoi miser sur la situation pour gouverner ensuite " En même temps " accompagne la mondialisation libérale et sécurise certains des droits souhaités d'un côté Adapter la société française à cette mondialisation, d'autre part, une partie de l'aile gauche centrée sur la défense des droits de la " minorité " est très pertinente pour le peuple d'Emmanuel Macron. Cette union perdure au-delà du départ de ce dernier de la politique scène, comme il semble être. Autour de l'alliance entre le modem, Horizon (groupe d'Edouard Philippe), et les Républicains, on peut s'attendre à une restructuration du côté droit. Des représentants de ce groupe sont susceptibles de se présenter en finale de l'élection présidentielle contre des opposants à l'Union nationale. Au vu du niveau de tension actuel au sein de la NUPES, en 2027 la gauche était socialiste et les Verts (certainement la gauche de Macrony qui a rendu les autres orphelins). Dès lors, il semble très peu probable que l'ailier gauche soit présent au second tour.

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Depuis, deux questions stratégiques sur les droits se posent : Qui 2027 Quelle position doit-elle prendre pour la représenter aux élections présidentielles de l'année et maximiser ses chances de victoire ? Edouard Philippe semble être la personne à la plus haute présidence. Il continue d'être obsédé par la mondialisation libérale et mène une droite assez ouverte aux attentes de la gauche championne de la " minorité ", même avec des avertissements par rapport à son précédent quinquennat. On l'imagine. On peut s'attendre à ce que ces droits soient très favorables au président de la République pendant son mandat de cinq ans. Dans ce cas, elle aussi incarne visiblement un parti d'électeurs seniors du quartier huppé et perd au second tour de l'élection présidentielle de 2027 face au candidat " Patriotique ". Il y a un risque. Il provoque la partie du LR la plus proche de lui. Une autre méthode est sans doute plus prometteuse en élections et, au contraire, conduit à prêter quelques serments au camp " Patriotes " sans être ouvertement approché, bien plus au président. Une république durant ce nouveau quinquennat. Cependant, on ne sait pas quelle personnalité au statut présidentiel fort pourra incarner une telle tendance en 2027.

Au contraire, quelle est la part de la vraie différence idéologique ? ADN différent entre ces deux franges à droite. 

Christophe Boutin :Rappelons-nous cette différence idéologique. C'est l'héritage de la fusion des gaullistes et des centristes. Pour leurs intérêts idéologiques.

Il y avait certainement une autre raison tactique ici  : la fusion du RPR et de l'UDF oppose un grand parti de droite au PS, qui a fait baisser le CP au-delà de ses limites. C'était pour donner la capacité. Le bipartisme français dont rêvaient certains écrivains n'a pas beaucoup avalé les Verts. Cela n'a pas pu empêcher une forte contradiction  : Ceci est maintenant clairement visible sur le côté gauche. Le PS est cassé et le green se sent enfin à gauche du centre gauche. Exactement de la même manière, un rassemblement moderne et centriste a eu lieu d'une part, mais en 2017 des républicains ont été élus à Emmanuel Macron, et d'autre part un rassemblement plus restreint a eu lieu en 2022.

Chez les Républicains, il y a une tendance progressiste apparemment ainsi envisagée par Valérie Pécrez, par exemple, conservatrice, ou du moins nationalement opposée au centre-gauche. Il est vrai qu'il y a une tendance à expliquer que il y a. Il est symbolisé par l'Union européenne, et par exemple Julian Obert. Et je comprends qu'il est très difficile d'intégrer les deux branches d'un pays qui pense que la souveraineté politique de son peuple doit être prioritaire et un pays supranational. Ceux qui croient qu'il faut nettoyer le passé et éviter de toucher aux principes de notre société, et au contraire les modernistes éveillés, à moins qu'ils ne veuillent protéger leurs intérêts financiers.

Philippe d'Iribarne :Bien sûr, ces différences tactiques sont étroitement liées à des différences idéologiques. À cet égard, il est éclairant d'intégrer la distinction classique entre les trois ayants droit, orléaniste, légaliste et bonapartiste, créée par René Rémond. Les droits actuels semblent se caractériser par un fort clivage entre les deux premiers. Les droits d'orléaniste sont liés à la prospérité de l'entreprise. Rappelez-vous le slogan de Gizotto, " devient riche ". Elle se considère comme obsédée par le progrès, et surtout le progrès économique, condition de tout progrès social. Bien que libérale, elle admet que le pays prend des mesures en faveur des entreprises. Elle est assez ouverte à la " diversité " et a une vision assez positive de l'Islam en particulier. Des tenants de cette droite, comme Didier Lemaire et Edouard Philippe, ont rejoint Emmanuel Macron en 2017, une minorité restant au Parti républicain. Les droits des légitimes, quant à eux, sont liés à la continuité historique de la civilisation, à la force de la famille dans sa vision classique et au rôle de l'école dans la transmission du patrimoine mémoriel. Ce droit est moins ouvert à la " Diversité " et est réservé, notamment à l'Islam. François-Xavier Bellamy en est une parfaite représentation, avec notamment Laurent Wauqiez. Il lui est très difficile de rallier Emmanuel Macron. Il incarne la vision de l'orléaniste alors qu'il pense que l'orléaniste est sur une voie mortelle.

Quel est le facteur le plus descriptif dans la contradiction actuelle de LR ? Les deux tendances qui divisent actuellement la LR ne peuvent-elles pas se concilier ?

Christoph Bhutan :Depuis la fusion des centristes et des gaullois, ils vivent ensemble depuis des décennies, donc ce n'est pas inconciliable. Auparavant, au sein du parti de Gaulle, il y avait ceux qui restaient très réservés à l'intégration à l'Union européenne et ceux qui succombaient de manière décisive aux sirènes européennes. Cependant, ces divisions n'ont pas conduit à l'effondrement de la maison commune. Bien qu'il y ait eu un départ remarquable en 2017, il n'y a eu aucune tentative de redéfinition du corps de l'idéologie et les deux lignes ont continué à coexister.

Les élus sont le meilleur moyen de continuer, le meilleur moyen de profiter d'un large espace politique, d'autant plus que les électeurs s'y attendent lors des élections locales. Enfin, ils ont coexisté, comme vous vous en doutez. Des élections législatives avec peu de circonscriptions peuvent ne pas ressembler à des élections locales. Vous continuerez à voter pour les titulaires sans vous poser de questions sur les frontières idéologiques.

Au moins, le score de Valérie Pécrez à la présidentielle aurait pu atteindre la limite de ce choix tactique, mais en revanche, la bévue du parti aux législatives. A force d'être convoqué, il conserve une partie des sièges uniquement grâce aux racines personnelles d'un candidat particulier, et non en votant en faveur d'une ligne politique inexistante, ou n'existe plus.

Philippe d'Iribarne :Les aspects tactiques et idéologiques sont inextricablement liés. Adopter une position tactique qui va à l'encontre de sa position idéologique est difficile à tenir et donne aux électeurs l'impression d'un double jeu. Cela s'est vu chez Valérie Pécrès. Cela s'appuie sur la conviction de la part des orléanistes des droits, et il a quitté LR lorsque Francis Xavier Bellamy a mené sa liste aux élections européennes. Pourtant, lors de la présidentielle, elle a participé à sa campagne, vu le score réalisé par Eric Chiotti, relativement proche des droits des légitimes. Elle ne semblait pas savoir ce qu'elle voulait. Le courant en question, bien sûr, peut être une alliance tactique, comme l'ont fait les partis qui ont formé la NUPES, mais les avantages restent irréconciliés.

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