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Sobriété énergétique: faut-il aussi «aménager le temps de travail» dans les entreprises? Syndicats et patronat divisés

Sobriété énergétique: faut-il aussi «aménager le temps de travail» dans les entreprises? Syndicats et patronat divisés

Photo d’illustration AFP

Par charentelibre.fr avec AFP, publié le 5 octobre 2022 à 14h01.

Trois mesures « simples et pragmatiques » de sobriété énergétique ont été transmises par les partenaires sociaux au gouvernement. Seul sujet à crispations entre patronat et syndicats, l’aménagement du temps de travail. On fait le point.

Régulation de la température des bureaux, aménagement du temps de travail, désignation de « référents » sobriété : le Medef a transmis au gouvernement un « compte rendu » des discussions des partenaires sociaux concernant la sobriété énergétique, en vue de la présentation du plan du gouvernement jeudi.

Sollicités par le gouvernement au début de l’été pour faire connaître leurs propositions, syndicats et patronat se sont réunis le 13 septembre, et ont « souhaité identifier des mesures simples et pragmatiques », explique ce document. Le texte liste des propositions dont toutes ne font pas consensus entre les participants. La CGT, qui a pris part aux discussions, n’a finalement pas souhaité signer le document, à l’inverse des autres organisations syndicales représentatives (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC) et du patronat (Medef, CPME, U2P).

Des « référents de la sobriété énergétique »

Première proposition, « réguler (les) températures sur les lieux de travail ». Le texte rappelle « l’utilité d’optimiser les températures de chauffage à 19° et de climatisation à 26° dans la mesure du possible » tout en soulignant que cette mesure « ne doit pas nuire au bien-être, à la santé et à la sécurité des salariés […] qui occupent des postes statiques ». Elle doit passer, selon les syndicats, par des « discussions dans le cadre de la négociation et du dialogue social de proximité », est-il précisé.

Autre proposition consensuelle, « piloter les consommations d’énergie et lutter contre le gaspillage énergétique » : il faut « éteindre les enseignes, changer les ampoules par des LED, fermer les portes », mettre en veille le matériel électrique…

Troisième point, le plus sujet à crispations : « aménager le temps de travail ». « Selon les organisations patronales, des aménagements du temps de travail peuvent permettre de diminuer la consommation d’énergie » et « des plages horaires de travail différenciées » peuvent « être un facteur de limitation des pics de consommation. Pour les organisations syndicales, cela doit se faire par une négociation avec les partenaires sociaux », écrivent les auteurs.

Négocier un plan de mobilité

Selon des sources syndicales, les représentants des salariés craignent que le patronat ne prenne appui sur cet argument pour étendre le travail de nuit ou le week-end, et plus largement accroître la flexibilité du temps de travail. Les uns et les autres divergent également sur la question des mobilités : si certains syndicats souhaitent étendre aux entreprises de moins de 50 salariés l’obligation de négocier un plan de mobilité, et envisagent une « hausse de la prise en charge des frais de transport en commun », « certaines organisations patronales émettent des réserves sur une telle orientation ».

Syndicats et patronat s’accordent en revanche sur l’instauration de "référents de la sobriété énergétique", le refus d’une "généralisation systématique du télétravail" ou la nécessité d’envisager "des investissements à plus long terme" (rénovation de bâtiment, énergies renouvelables)".