France
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« Tenons bon, la victoire en ligne de mire »

« P ourquoi Macron s’entête ? Est-ce qu’on peut gagner ? » interroge une enseignante. Au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), le 6 février, Fabien Roussel tient la neuvième rencontre dans le cadre de son « tour de France ». Venu à la rencontre de citoyens pour une discussion « avec vous, sans tabou », le secrétaire national du PCF quitte tout juste la séance de l’Assemblée nationale consacrée à la réforme des retraites, et s’apprête à y retourner sitôt son meeting terminé. Celui-ci durera deux heures dans une salle remplie de 300 personnes. Il y est accueilli par le maire et président du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Luc Laurent, qui salue sa campagne « dont on peut être fier » et qui « ouvre un espoir, une aspiration à la construction d’une nouvelle union de la gauche sans hégémonie d’aucune sorte ».

Une « réforme de classe »

Et si « tous les sujets sont à l’ordre du jour, sans tabous », comme le rappelle Fabien Roussel, une bonne partie des questions est relative à la réforme des retraites, posées par des citoyens de tous âges. Car cette lutte est de toute façon fondamentale : « Il faut aller voir les gens qui doutent et les convaincre de venir dans les manifestations », répond le dirigeant du PCF. « Nous devons tenir bon, avec la victoire en ligne de mire. Si on gagne, ensuite tout est possible », assure Fabien Roussel. « Les propos des ministres, quand on connaît la vie des gens, font mal, ajoute-t-il. Ils en parlent avec une suffisance qui donnerait envie de monter à la tribune et… » Le dirigeant communiste s’interrompt, la salle éclate de rire. Dénonçant une « réforme de classe », il martèle les arguments à opposer au gouvernement et à la droite, alliés pour imposer cette régression sociale au monde du travail. Et notamment les « financements supplémentaires   » pour « l’allongement de la durée de la vie » : embaucher pour créer des emplois et des cotisations supplémentaires, augmenter les salaires « alors qu’on perd en moyenne 200 euros par mois à cause de l’inflation », cotiser « 6 milliards d’euros supplémentaires en réalisant l’égalité salariale entre les hommes et les femmes »

« Je n’appelle pas à l’émeute, mais à la lutte. Il faut organiser la résistance »

Des préoccupations au-delà de la question des retraites

Les préoccupations exprimées par celles et ceux qui ont pris la parole, ce lundi soir, vont au-delà de la question des retraites. Mais tous fustigent l’attitude du gouvernement et de sa majorité à l’égard des salariés. Une AESH interpelle ainsi Fabien Roussel en lui demandant d’adresser un message à la députée macroniste Claire Guichard, qui avait déclaré que ces précaires de l’éducation nationale choisissaient leur statut pour disposer des « mercredis » pour s’occuper de leurs enfants. « Au nom de tous les AESH, vous lui direz qu’on se bat depuis des années pour sortir de la précarité. Son mépris, les petites gens le lui renvoient ! clame-t-elle,  offrez-nous le statut de fonctionnaire ! » Le message sera transmis, assure le communiste.

« Par endroits, les loyers ont doublé »

Les sujets d’inquiétudes exprimés fortement lundi soir rejoignent aussi les crises du moment. Celle de l’énergie en particulier. « De nombreux bailleurs sociaux ont procédé à des régularisations de charges. Par endroits, les loyers en ont doublé, s’inquiète une locataire.  Des gens risquent d’être expulsés, et n’ont déjà plus rien à manger. » « C’est le scandale des mois qui viennent », abonde Fabien Roussel. « Dans ma circonscription, j’ai sommé le bailleur de trouver des solutions. Et j’ai recommandé aux gens de ne pas payer. De toute façon, ils ne peuvent pas payer », explique le député du Nord. Et de continuer, citant l’exemple de l’Espagne, qui est temporairement sortie du marché européen de l’énergie : « Je n’appelle pas à l’émeute, mais à la lutte. Il faut organiser la résistance. » « Ici, ils ne le font pas, alors que les prix de l’électricité sont indexés sur la Bourse d’Amsterdam », fustige-t-il à l’attention du gouvernement.

Un « devoir de solidarité » envers le peuple ukrainien

Au cours de cette rencontre, d’autres questions fusent. La position du PCF sur l’Ukraine ne serait-elle pas trop « atlantiste » ? interroge une participante. « La Russie a violé l’intégrité territoriale de l’Ukraine, que l’on soit d’accord ou pas avec le gouvernement ukrainien », répond Fabien Roussel pour qui « l’Otan porte aussi une part de responsabilité en ayant avancé ses bases au plus près de la frontière russe ». Il invoque un « devoir de solidarité » alors que « 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays », mais prévient, en même temps, que «   plus on envoie d’armes, plus on s’éloigne de la perspective d’un cessez-le-feu ».

Sitôt l’échange terminé, le secrétaire national repart sur les bancs de l’Assemblée pour mener la bataille contre la réforme des retraites. Il lui reste encore 5 rencontres dans le cadre de son tour de France.