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TOUT COMPRENDRE. Pénurie inquiétante de bœuf français : pourquoi les éleveurs de viande bovine donnent l'alerte

La Fédération des éleveurs bovins est très inquiète face à cette "grosse crise" qui touche son secteur qui risque de faire disparaître la viande bovine d'origine française.

Le signal d'alarme lancé ce 25 janvier 2023 de la part de la Fédération nationale de bovine FNB n'est pas à prendre à la légère. Va-t-on vers la fin du bœuf français ? Explications.

Un cheptel décimé

Une pénurie qui est due à une baisse du cheptel français. Et pour cause, depuis 2016, le premier producteur européen de viande bovine a vu une baisse de 11 % du nombre de ses bêtes.

La France a ainsi perdu 837 000 vaches à la fois des laitières et des allaitantes depuis sept ans, dont 494 000 vaches allaitantes, comme le démontrent les chiffres recensés par l'Institut français de l'élevage, l'Idele et validés par la Fédération nationale bovine. La FNB rassemble les producteurs de vaches allaitantes, donc les vaches élevées pour la viande.

Les causes

Des chiffres qui s'expliquent par le fait qu'il y a de moins en moins d'élevages en France.

Entre les fermetures d'exploitations à cause des départs en retraite des agriculteurs sans repreneurs, donc non remplacés, les arrêts d'activité à cause de nombreuses difficultés financières rencontrées ainsi que les aléas climatiques, le nombre de vaches dans les élevages français s'est effondré.

De plus, ce secteur n'arrive pas à attirer les jeunes. Cédric Mandin secrétaire générale de la FNB confie sans détour à Franceinfo : "On démotive les plus motivés d'y aller. On se retrouve dans une situation où les gens préfèrent arrêter la production", pointant du doigt l'absence de perspective d'une rémunération digne.

Une consommation stable et une hausse des importations de viande notamment de Pologne

La pénurie de viande française ne se fait pas ressentir au niveau de la consommation de bœuf en France puisque celle-ci est stable. Les Français continuent de manger de la viande. Mais cela se traduit par une augmentation loin d'être négligeables des importations. 

En effet, les importations de viande bovine ont augmenté : en 2022, les importations de viande étaient supérieures de 22,2 % à celles de 2021, comme le rapporte FranceAgriMer dans sa note conjoncturelle mensuelle. 

Près d'un quart du bœuf consommé en France est importé. L'organisme précise d'ailleurs que les "flux augmentent depuis la Pologne pour la plupart des importations, des Pays-Bas et du Royaume-Uni".

Les industriels sont ainsi dans l'obligation d'importer de la viande pour continuer à faire fonctionner leurs usines de transformation et de production afin de fournir le marché français. 

Une situation hors de contrôle qui ne peut pas être rattrapée ?

Est-on arrivé à un point de non-retour ? Le secrétaire général de la FNB Cédric Mandin est démuni face à cette situation : "On a un super produit en France, on a un produit d'exception. Il faut continuer à mettre en avant la viande française". Avant d'ajouter : "On a très peur, c'est une grosse crise."

Un avis partagé par le président de la FNB, Bruno Dufayet : "On a le sentiment que la situation est en train de nous échapper", comme le rapporte Le Figaro.

Des solutions ?

Le secrétaire général de la Fédération nationale bovine explique qu'il faudrait "sécuriser la rémunération des producteurs pour qu'on ait des jeunes qui puissent s'installer".

Le président de la FNB a tenu à rappeler que les abatteurs avaient l'obligation de proposer des contrats aux éleveurs. Ce qui pourrait "sécuriser le revenu des producteurs et l'approvisionnement" des abattoirs.

Même s'il reste pessimiste : "On n'inversera pas la tendance, mais on doit essayer d'enrayer cette baisse".