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Train à hydrogène : la Touraine, vitrine d’Alstom pour ses futurs marchés

Alstom a fait circuler le 1er février son prototype de petit train régional Coradia iLint alimenté à l'hydrogène sur une distance de 47 kilomètres entre Tours et Loches, dans le sud de la Touraine. Il s'agissait d'une première en France pour le modèle présenté. Adapté aux petites lignes ferroviaires, dépourvues d'électrification, ce train de 54 mètres permet d'embarquer entre 120 et 150 passagers. La réaction chimique provoquée entre l'hydrogène stocké dans le toit du train et l'oxygène présent dans l'air permet d'alimenter sa pile à combustible. A la clé, une autonomie de l'ordre de 100 kms, sans nécessité de rechargement. Au plan environnemental, l'empreinte carbone du train iLint est réduite au maximum. Seule de la vapeur d'eau est rejetée par la machine.

« Ce modèle fonctionne déjà, également à titre expérimental, en Allemagne depuis 2018. Le réseau régional compte outre-Rhin 1.000 trains diesels classiques qui devront être remplacés dans quelques années », explique Yannick Legay, directeur technico-commercial d'Alstom France. Dans ce cadre, les Länders de Basse Saxe et de la Hesse viennent ainsi de commander respectivement 14 et 27 rames de Coradaia iLint alimentées à l'hydrogène ».

Pour le président d'Alstom, Jean-Baptiste Eyméoud, présent lors de la démonstration, le choix de mener le premier test grandeur nature de sa rame Coradia iLint en Centre-Val-de-Loire n'était pas anodin pour au moins deux raisons. La collectivité a d'une part a investi 36 millions d'euros pour rénover la ligne entre Tours Loches, opérationnelle depuis juillet 2022. La relance des petites dessertes de son territoire est un objectif affiché par l'exécutif. D'autre part, François Bonneau, président du conseil régional, et son vice-président chargé des transports, Philippe Fournié, ont rappelé le 1er février leur volonté de construire une filière hydrogène complète en Centre-Val-de-Loire. « Ce parcours est emblématique des lignes de dessertes fines sur lesquelles les régions ont pris la main », poursuit Yannick Legay. « Compte tenu de l'attitude volontariste du territoire, la Touraine peut légitimement servir de vitrine pour Alstom ».

Une douzaine de Regalis à l'hydrogène en circulation en 2025 en France

Dans l'Hexagone, la flotte des trains d'équilibre régional (TER) équipés de moteurs diesel représente 1.200 rames qui seront renouvelées entre 2028 et 2038. Sur ce nombre, 50% pourraient être remplacés par des machines alimentées à l'hydrogène. L'enjeu est donc dès à présent capital pour le constructeur français de se positionner sur le marché intérieur où la concurrence est présente. Ainsi, les fabricants allemand Siemens, espagnol CAF, et suisse Stadler disposent de leurs propres solutions sur le segment du ferroviaire tracté à l'hydrogène. Dans ce cadre, Alstom a déjà posé ses jalons dans l'Hexagone vis sa gamme Regiolis H2. Douze de ces trains, d'une capacité de transport de voyageurs supérieure grâce à leurs quatre voitures, ont été commandés par quatre régions françaises, Bourgogne-France-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Occitanie pour un montant total de 231 millions d'euros.

Bi-mode, car alimentés par de l'électricité et de l'hydrogène, ils sont autonomes sur des distances comprises entre 800 et 1.000 kms et seront mis en circulation sur le réseau à l'horizon 2025. Un laps de temps qu'Alstom mettra à profit notamment pour convaincre le Centre-Val-de-Loire de grimper à bord des nouvelles rames à l'hydrogène dans ses futurs appels d'offre. D'ores et déjà, François Bonneau a confirmé dans le Lochois être en discussion avec le constructeur français pour l'acquisition de deux ou trois trains Coradia iLint. Elles ne seront toutefois pas mises en circulation avant 2028.

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