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Uber se met au taxi et relance la guerre parisienne

Sur les applications des plates-formes de VTC, on peut désormais réserver une course en taxi. Chacun cherche une solution au manque de chauffeurs.

La guerre entre les taxis et les VTC est relancée… sous une nouvelle forme. Depuis octobre 2022, l’application Uber propose à ses clients franciliens de choisir s’ils veulent se déplacer en berline, en van ou… en taxi. Si vous optez pour cette solution, c’est un taxi avec son lumignon – souvent un G7 – qui se déplace et vous réglez la course en fonction du prix affiché sur le taximètre. Avantage : le chauffeur peut utiliser les couloirs du bus, et donc vous faire gagner du temps. Lorsque les tarifs d’Uber s’envolent parce que la demande est élevée, le prix des taxis reste encadré par le compteur.

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Uber n’est d’ailleurs pas la seule appli à proposer cette option. Freenow, qui a démarré en Allemagne sous le nom de Mytaxi, une applicatin destinée à réserver des taxis, a été la première à proposer l’option dès le mois de juin 2022. Le groupe allemand, filiale de BMW et de Daimler, revendique 1 500 chauffeurs de taxis actifs sur sa plate-forme. Uber s’est lancé il y a quatre mois et compte 1 200 chauffeurs inscrits.

Parmi les chauffeurs de taxi, les discussions vont bon train : faut-il rejoindre Uber, Freenow ou Bolt pour optimiser le nombre de courses et finir plus tôt sa journée ? Ou, au contraire, faut-il tout entreprendre pour maintenir l’étanchéité entre les deux services ? Pourtant affilié à G7, Issam a choisi la première option. Ce jeune professionnel met en avant un avantage proposé par Uber : sur cette appli, le chauffeur voit le point de départ de la course mais aussi celui d’arrivée. Ce qu’il ne voit pas lorsque l’on commande un taxi sur l’appli G7. Il note aussi qu’il peut prendre une course Uber avant d’avoir terminé la précédente, alors qu’il doit avoir déposé son client avec G7. Il joue donc sur les deux tableaux.

500 euros pour un parrainage

Mais surtout, il profite de la campagne d’Uber pour « draguer » les chauffeurs : un bonus de 250 euros à l’activation du compte, une offre de 500 euros pour le parrainage d’un collègue et de 500 euros pour ce collègue après 50 courses, « ce qui va vite », précise Issam. Pour l’instant, il ne paie pas de commissions et espère que cela demeurera en l’état, avec peut-être un système d’abonnement mensuel comme pour G7. Il ne resterait pas sur cette plate-forme avec un prélèvement de 25 % sur les courses comme Uber le pratique pour les chauffeurs de VTC. A partir du 1er février, ces derniers ont obtenu d’avoir un revenu minimum par course de 7,65 euros.

A l’inverse, Adel, taxi G7 lui aussi, refuse de céder aux sirènes d’Uber ou de Freenow. Pour lui, ces plates-formes n’ont qu’un objectif : avoir suffisamment de taxis dans leurs rangs pour demander les mêmes avantages au ministère des transports, à savoir l’utilisation des couloirs de bus, la possibilité de faire du transport conventionné, pris en charge par la Sécurité sociale, ou même le bénéfice des primes offertes pour acheter un véhicule accessible aux personnes à mobilité réduite, soit 40 % du coût d’acquisition jusqu’à 16 500 euros pour un moteur électrique.

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« Ce n’est pas le sujet, précise la porte-parole d’Uber. Nous avons tout simplement besoin de plus de chauffeurs disponibles pour répondre à la demande. Les touristes sont revenus, la clientèle internationale notamment a représenté 25 % des courses cet été contre 20 % avant le Covid-19. » Le PDG de G7, Nicolas Rousselet, observe, serein, cette concurrence, convaincu d’être protégé par une bonne application et par la montée en gamme de ses services. Il dresse surtout le même constat : « L’an dernier, la demande a augmenté de près de 20 % par rapport à 2019. Et nous avons fait un très bon mois de janvier, alors que c’est habituellement une période creuse. »

« A ce rythme, en juin, on manquera de taxis », estime-t-il. Sur 19 000 taxis en Ile-de-France, près de 4 108 ont choisi le transport conventionné, surtout en grande banlieue. Il y a aussi entre 600 et 1 000 départs à la retraite par an. Il demande donc au gouvernement de délivrer 600 licences supplémentaires par an – un doublement – pendant cinq ans. Ce chiffre serait conforme au protocole signé avec l’Etat en mai 2008 qui prévoyait de faire varier le nombre de licences, désormais gratuites et incessibles, en fonction d’indicateurs d’activité. Il a été mis en sommeil pendant la pandémie.

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Sophie Fay

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