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Un apéro avec Pascale Arbillot : « J’aurai toujours l’impression que saltimbanque n’est pas un vrai métier »

Pascale Arbillot a fixé le rendez-vous à l’heure du coup de feu. Dans une ambiance fébrile, la discrète actrice de 52 ans à l’affiche de « Mon héroïne », en salle le 14 décembre, raconte, sur un air des Bee Gees, ses amours culinaires et ses combats de femme.

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Pascale Arbillot vient de quitter la pluie battante de ce début d’automne pour s’engouffrer dans un restaurant parisien des années 1930 aux airs de repaire à touristes. L’endroit est célèbre pour son bourguignon, mais on n’est pas là pour une critique gastronomique. Elle descend les marches qui rejoignent la cave voûtée, où le photographe a installé tant bien que mal son attirail, entre la valse des serveurs. On commande un chablis et un cahors.

Manifestement encombré par notre présence, à quelques minutes du coup de feu du vendredi soir, le chef de rang se risque à nous demander à quelle heure on pense pouvoir finir… Les flashs de la séance photo crépitent et Pascale, 62 films au compteur en près de trente ans de carrière, se confie sur sa timidité. Celle qui a été vue dans Coco (2008), Les Petits Mouchoirs (2010), Papa Was Not a Rolling Stone (2014), Miss (2020) ou, ces jours-ci, Annie Colère, de Blandine Lenoir, et Maestro(s), de Bruno Chiche, se décrit comme une solitaire. « Ma nature est de me cacher, je pense que choisir ce métier m’a sauvée. Ça m’a aidée à sortir de ma tanière. »

Cette tanière, c’est d’abord chez ses parents. Pascale Arbillot a grandi entre un père trotskiste et une mère tout son contraire, « profil économiste, plutôt démocratie libérale, une tronche ». Ses années lycée se font dans la continuité de cette dernière. Comme elle, la jeune femme étudie à Sainte-Marie de Neuilly, une école réservée aux filles en uniforme dans la ville huppée des Hauts-de-Seine. Le père n’a qu’une trouille, que sa fille – « hypersage » – ne finisse embrigadée. A 16 ans, elle accepte de participer à une retraite religieuse organisée par le lycée. Mais n’est pas touchée par la grâce divine : « On nous fait répondre à un questionnaire qui donne l’impression que personne d’autre ne peut nous aimer que Dieu… Je me sens un peu manipulée idéologiquement », se souvient-elle, amusée, entre deux gorgées.

Lors de ce séjour, on ne boit ni cahors ni chablis. A vrai dire, on n’a droit qu’à du bouillon, les élèves sont là pour prier et jeûner. Un programme qui n’enchante pas l’adolescente. A l’heure du « dîner », sa copine Francine lui souffle qu’elle a clandestinement fait entrer une boîte de Chamonix, les petits gâteaux fourrés à la gelée d’orange. S’ensuit un festin dans la chambre. « Sauf qu’on est dénoncées par une camarade, et qu’on se fait choper, reprend Pascale Arbillot. Je suis cachée sous le lit, on me traîne au sol. Au passage, les ressorts du couchage en fer déchirent mon pyjama. » Le moment est violent. Elle est renvoyée de la retraite, manu militari. Et accueillie à la maison en véritable héroïne. « Mon père m’a félicitée ! », se souvient-elle, hilare.

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