France
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Un nanar daté à la une

Quelle mouche a piqué le Film français, l’hebdomadaire de référence du cinéma et de l’audiovisuel ? Sept hommes à la une. Un titre qui reprend le nom, point d’exclamation compris, d’un parti d’extrême droite. Cette couverture est censée illustrer un dossier sur le congrès de la Fédération nationale des cinémas français, au cours duquel les exploitants se sont alarmés des difficultés à retrouver des niveaux de fréquentation d’avant le Covid. Non, nous n’avons rien contre Pio Marmaï, François Civil, Dany Boon et consorts. Mais cette une d’un autre âge nie les efforts d’inclusion et de parité affichés par le septième art hexagonal. Le féminisme et le wokisme ont bon dos. Ils n’ont en tout cas pas d’emprise sur le Film français, dont le message d’excuse publié sur Twitter inquiète plus qu’il ne rassure : « Nous avons involontairement, en souhaitant mettre en avant certains des films porteurs de 2023 (…), véhiculé une image non représentative du cinéma français… » C’est le moins qu’on puisse dire. Un petit rappel s’impose. Depuis 2020, le cinéma français, c’est aussi une palme d’or à Cannes, un lion d’or à Venise, récompensant Titane et l’Événement, deux films réalisés respectivement par Julia Ducournau et Audrey Diwan. Ce sont aussi les succès au box-office d’ Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal (765 000 spectateurs), ou d’ Aline, de Valérie Lemercier (1 300 000 entrées). Et si l’on élargit la focale, les trois derniers lions d’or vénitiens et deux des quatre ours d’or berlinois ont couronné des œuvres signées par des femmes. Cette année, quatre des cinq longs métrages en lice pour représenter la France aux oscars 2023 étaient signés par des réalisatrices. Saint-Omer, d’Alice Diop, doublement primé à la Mostra, a été choisi. Un film fort sans star pour représenter la diversité du cinéma français.