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Un rapport dissèque le rôle de la dette chinoise dans la crise économique du Sri Lanka

Au total, la part de la dette extérieure sri-lankaise détenue par Pékin est de 19,6 %, bien au-delà de ce qu’a toujours bien voulu admettre la Chine.

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Les prêts chinois ont-ils plongé le Sri Lanka dans la crise économique et politique au printemps ? Leur rapide augmentation, de 1 % à 19,6 % du total de la dette publique extérieure sri-lankaise entre 2000 et 2021, a alimenté des soupçons d’un « piège » tendu par la Chine pour y étendre son influence. Celle-ci a déboursé entre 500 milliards et 1 000 milliards de dollars (entre 480 milliards et 960 milliards d’euros) à des dizaines de pays situés le long des « nouvelles routes de la soie » en à peine deux décennies.

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Les deux économistes sri-lankais Umesh Moramudali et Thilina Panduwawala ont voulu « séparer le mythe de la réalité » de cette aide à leur pays, en passant au peigne fin de nombreux contrats et documents officiels signés par Colombo. Leur rapport publié, jeudi 1er décembre, par le centre de recherche China Africa Research Initiative de l’université américaine Johns-Hopkins, bat en brèche de nombreuses idées reçues.

« Nous n’avons trouvé aucune “dette cachée” délibérée dans les prêts accordés par la Chine au secteur public du Sri Lanka », affirment les deux auteurs, en guise de réponse à tous ceux qui dénoncent son opacité. Si les chiffres sont dissimulés, c’est souvent du fait du pays emprunteur, qui, par exemple, réduit artificiellement son endettement en passant ses prêts dans le bilan des entreprises publiques.

Manque de transparence

Au total, les économistes estiment que la part de la dette extérieure sri-lankaise détenue par Pékin est de 19,6 %, bien au-delà de ce qu’a toujours bien voulu admettre la Chine (entre 10 % et 15 %), qui, en plein marasme économique au printemps, a cherché à minimiser son rôle. Non seulement elle est le premier pays créancier du Sri Lanka, mais ses taux d’intérêt sont bien supérieurs (3,2 % en moyenne, contre 1,6 % au maximum pour ceux du Japon ou de la Banque mondiale).

Les prêts chinois ne sont pas pour autant transparents, en raison des nombreuses clauses de confidentialité qui y figurent. D’autres posent problème. Les auteurs du rapport ont découvert qu’en cas de défaut de paiement, Colombo avait accepté de ne pas « chercher à obtenir des conditions comparables » de restructuration à celles accordées par les autres créanciers. Une entorse au principe d’égalité de traitement chère au Club de Paris (un groupe formé par des pays créanciers) et qui risque de compliquer les négociations en cours, sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI).

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Cette montée en puissance de la Chine dans le financement du développement du Sri Lanka comble un vide laissé par les banques de développement. « Après avoir été élevé, en 1997, au rang de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, le Sri Lanka a progressivement perdu l’accès à la plupart des financements concessionnels », soulignent les deux économistes.

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