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Unsuk Chin, compositrice : « Mes goûts musicaux me rapprochent de la France »

Fil rouge du festival Présences de Radio France, la musicienne d’origine coréenne confie, dans un entretien au « Monde », être venue en Allemagne pour cultiver une radicalité, dont György Ligeti lui a conseillé de s’écarter.

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Née à Séoul en 1961 et installée en Allemagne depuis 1985, la compositrice Unsuk Chin est la tête d’affiche de la 33e édition de Présences, le festival de création musicale qui se déroule à la Maison de la radio et de la musique, à Paris, du 7 au 12 février. A l’instar d’Isang Yun (1917-1995), son aîné, également originaire de Corée du Sud, elle a su créer un langage dépassant les relations Est-Ouest pour faire entendre une voix parmi les plus originales de la musique contemporaine.

Vous avez déclaré avoir, très jeune, perçu de la beauté dans la musique de Beethoven. Comment est-ce possible quand on n’a autour de soi que des repères de musique coréenne ?

C’est vrai que, à cette époque, on entendait beaucoup de musique traditionnelle coréenne et que j’avais très peu de contacts avec la musique occidentale. Néanmoins, quand j’ai entendu la Sonate « Pathétique », de Beethoven, j’ai été émerveillée. Je pense que cela en dit plus sur la qualité de la musique que sur les moyens que j’avais alors de l’apprécier…

Dans quelles conditions l’avez-vous entendue ?

Un soir, chez des amis qui possédaient une télévision, ce qui était très rare à l’époque, nous avons regardé un film avec Ingrid Bergman, Gaslight [film de George Cukor sorti en France en 1947 sous le titre de Hantise], dans lequel un pianiste interprétait cette œuvre. Ce fut mon premier contact avec la musique classique européenne. J’avais environ 8 ans.

Et de quand votre premier contact avec la musique date-t-il ?

J’avais 2 ou 3 ans quand mon père, un pasteur presbytérien, a fait l’acquisition d’un piano. C’était la première fois que je voyais un instrument de musique et, après avoir tâté du clavier, j’ai été immédiatement fascinée. A ce moment-là, nous n’avions pas de radio ni d’autre possibilité d’entendre de la musique, alors je me suis très vite attelée à l’apprentissage du piano grâce à un recueil de pièces très faciles écrites par Ferdinand Beyer. Un peu plus tard, je suis passée aux sonates de Clementi. Ce sont les seules choses que je connaissais avant de découvrir Beethoven, mais dès mes premiers contacts avec le piano, j’ai compris que je serais musicienne.

Etre musicien ne signifie pas obligatoirement composer…

A cette époque, je voulais embrasser la carrière de pianiste. Ce n’est qu’à l’âge de 13 ans que j’ai décidé de devenir compositrice, parce que ma famille n’avait pas les moyens de me payer des leçons de piano et que, à l’école, mon professeur de musique, qui était lui-même compositeur, m’a orientée dans cette direction. J’ai découvert Brahms et Mendelssohn, puis, une fois admise à l’université nationale de Séoul, les principaux représentants du début du XXe siècle : Bartok, Stravinsky, Ravel, Debussy.

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