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Vaccin Covid : êtes-vous concerné par le 2e rappel ?

Vaccin Covid : êtes-vous concerné par le 2e rappel ? VACCIN COVID. La vaccination piétine en France ce qui a alerté le gouvernement et les experts de santé qui recommandent aux personnes à risques de se faire vacciner contre le Covid, mais également contre la grippe.

Nouvel "appel solennel" de la part du gouvernement. Après, la recommandation appuyée de la première ministre de porter le masque dans les lieux clos et de se faire vacciner ; c'est au tour du ministre de la Santé de prendre le relais et de battre le rappel. "C'est quand même absurde, on sait que si on ne vaccine pas, on va avoir des morts et on ne vaccine pas" a t-il déploré sur BFMTV le 4 décembre, mécontent de la couverture vaccinale en baisse. 

Lors d'une interview au JDD ce 4 décembre, la présidente du Covars, organisme successeur du Conseil scientifique a jugé le niveau de vaccination comme étant "désolant". A l'aube d'une neuvième vague de Covid-19 mais aussi une épidémie précoce de grippe, Brigitte Autran a déploré la couverture vaccinale actuelle, "on a le même problème avec la grippe : il y a un niveau moindre de vaccination cette année, par rapport aux années précédentes. Il faut vraiment que les Français se protègent" a rapporté Franceinfo. L'ordre national des pharmaciens l'a donc rappelé : "La double vaccination grippe-Covid-19 est vivement recommandée pour protéger les plus à risques des virus hivernaux, en prévision notamment des moments à fortes interactions sociales à venir". Fin novembre, deux millions de doses de rappels avaient été administrées. Elisabeth Borne a estimé que seulement "10 % de la population cible" - donc à risque - était protégée. 

Les nouveaux cas de contaminations au Covid augmentent en France en ce début décembre 2022. L'épidémie circule de nouveau plus intensément et les hospitalisations pour Covid aussi. Au 30 novembre, il y a eu plus de 5 800 hospitalisations de Covid, soit une augmentation de plus de 13% entre le 23 et 30 novembre. Pour protéger les personnes les plus fragiles et les plus susceptibles d'être prises en charge pour une forme grave de la maladie, les professionnels de santé recommandent vivement aux plus de 60 ans de procéder à une 4e dose de vaccin Covid, s'ils ne l'ont pas déjà faite. Aucune campagne de vaccination obligatoire ne va être relancée par le gouvernement, mais l'incitation est de plus en plus forte.

Dans cette nouvelle phase d'incitation à la vaccination, de nouveaux produits sont à disposition des médecins et praticiens. Moderna et Pfizer ont amélioré leur vaccin pour les rendre "bivalents" : ils permettent de s'attaquer à la souche initiale du Covid, mais aussi à son dernier variant, Omicron et ses sous-lignages (BA.1, BA.4, BA.5). Un nouveau Moderna et deux nouveaux Pfizer qui ne comportent pas de différence notable dans leur composition. Ainsi, il n'y a pas nécessairement de choix à faire, le rappel peut se faire avec ces nouveaux produits selon les disponibilités chez les professionnels qui les administrent. La vaccination de rappel via ces nouveaux vaccins reste possible dans les mêmes points que pour les campagnes précédentes : pharmacie, médecin traitant, cabinets d'infirmiers, dans des centres de vaccination prévus à cet effet ou les locaux de la Croix-Rouge.

Qui peut recevoir ces nouveaux vaccins ?

Ces vaccins seront administrés en priorité aux personnes éligibles à la deuxième dose de rappel (4ème dose). Ces vaccins bivalents ne sont pas utilisables pour une première vaccination. Dans un communiqué du 20 septembre 2022, la Haute autorité de santé a souhaité cibler, dans un premier temps, trois populations d'individus :

  • les personnes de plus de 60 ans.
  • les adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie : comorbidités, les femmes enceintes, personnes immunodéprimées, enfants et adolescents à haut risque
  • l'entourage de ces personnes que ce soit les personnes en contact régulier comme la famille ou professionnel du secteur sanitaire.

D'autres conditions sont requises pour se voir administrer ces doses de rappels. Les personnes âgées d'au moins 80 ans, les résidents en Ehpad et les personnes immunodéprimés doivent avoir reçu leur dernière injection il y a au moins trois mois. Pour les autres, un délai de six mois est à respecter. La Haute autorité de santé a aussi maintenu ses préconisations antérieures par rapport aux personnes de moins de 30 ans en privilégiant pour cette catégorie les vaccins de Pfizer. De plus, la HAS recommande d'ajouter à cette vaccination de rappel, la vaccination contre la grippe. Elle a aussi maintenu ses préconisations antérieures par rapport aux personnes de moins de 30 ans en privilégiant pour cette catégorie les vaccins de Pfizer.

Les vaccins bivalents Pfizer et Moderna sont-ils efficaces ?

La Haute autorité de santé, dans son communiqué, se veut optimiste : "L'efficacité clinique attendue pour ces nouveaux vaccins bivalents est au moins équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents".  La présidente de la commission technique de la vaccination, Élisabeth Bouvet, interrogée par Le Point a également pu expliquer que si le Covid-19 se remettait à circuler les vaccins bivalents "permettraient d'élargir le répertoire des anticorps disponibles pour notre système immunitaire et cela renforcerait nos défenses". De quoi éviter des contaminations, des cas graves et des admissions en réanimation. Les nouveaux vaccins des laboratoires Pfizer-BioNTech et Moderna seraient plus protecteurs que leur prédécesseur qui étaient déjà jugés efficaces à 95 et 94% contre le virus du Covid-19. Mais les produits bivalents, qui se révèlent être de nouvelles versions des vaccins Comirnaty de Pfizer et Spikevax de Moderna, ont un avantage certain puisqu'ils ciblent et immunisent mieux contre les variants d'Omicron qui sont devenus majoritaires en France. L'agence européenne des médicaments précise toutefois que les derniers variants issus d'Omicron, le BA.4 et le BA.5 ne sont pas ciblés par les nouveaux vaccins. 

L'EMA recommande d'ailleurs d'injecter les sérums uniquement aux personnes de plus de 12 ans primo vaccinées avec un ARN messager, c'est-à-dire les premières versions des vaccins Pfizer et Moderna. Les immunologistes saluent l'efficacité des vaccins bivalents mais ils mettent aussi en garde et soulignent que face à un nouveau variant à l'instar de la mutation Centaure ou du BA4.6 les sérums ne seraient pas aussi efficaces, du moins la protection immunitaire qu'il confère pourrait être mise à mal selon Morgane Bomsel. La bonne nouvelle reste que l'hypothèse de l'arrivée d'un nouveau variant n'est pas à l'ordre du jour selon le professeur d'épidémiologie et de santé publique Philippe Amouyel, note le Parisien.

Y a-t-il des effets secondaires aux nouveaux vaccins bivalents ?

Du côté des effets secondaires, les vaccins bivalents de Pfizer ou Moderna sont "comparables" à ceux observés chez les précédents vaccins anti-covid remarque l'EMA qui mentionne des "effets légers et de courte durée". Pour rappel, dans l'immense majorité des cas les effets secondaires restent des symptômes bénins rappelant des états grippaux ou des diarrhées, des maux de têtes, des douleurs musculaires et/ou articulaires et de la fatigue. L'Agence nationale de sécurité du médicament a dressé la liste complète des effets secondaires légers et indésirables des vaccins anti-covid.

En savoir plus

Pendant l'épidémie de Covid-19, la mise à disposition des vaccins a été un des challenge et les principaux produits sont arrivés dans le courant de l'année 2021, les grands laboratoires pharmaceutiques en ayant fait une priorité. C'est l'américain Pfizer, allié à l'allemand BioNTech, qui a été le premier à mettre un vaccin sur le marché en fin d'année 2020, mais bien d'autres acteurs ont ensuite apporté une réponse à la crise sanitaire avec d'autres produits.

Les principaux types de vaccins Covid

L'efficacité des vaccins Covid

Le vaccin Pfizer présente un taux d'efficacité de l'ordre de 95%, c'est-à-dire qu'il permet dans 95% des cas d'empêcher au Covid-19 de développer une forme grave de la maladie sur la personne infectée. Cette évaluation a d'abord été établie à l'issue d'un essai clinique sur près de 40 000 personnes, effectué par le laboratoire Pfizer. Les résultats avaient alors été rendus publics dans un communiqué de presse, puis sur une page dédié du site Pfizer. Une étude menée sur la vaccination massive en Israël, où plus de la moitié de la population était vaccinée début mars 2021, a par ailleurs établi qu'avec le vaccin Pfizer les formes graves de la maladie en cas d'infection n'ont pas lieu dans 92% des cas. Selon les résultats de cette étude publiée dans The New England Journal off Medicine, les infections symptomatiques après la deuxième dose sont considérablement réduites dans 94% des cas après une deuxième injection. Une autre étude scientifique, publiée en mars 2021 par le gouvernement britannique, montre que le vaccin Pfizer réduit "significativement" les cas graves des personnes de plus de 80 ans.

Quant à l'efficacité du vaccin sur les variants, une autre étude publiée en février 2021 dans la revue Nature donne des éléments démontrant que le sérum est efficient, dans une mesure certes moindre, pour en limiter les effets graves. Et le vaccin perd un peu plus d'efficacité face au variant indien selon une nouvelle étude menée par les chercheurs de l'institut Pasteur. "Les sérums de patients ayant eu un Covid-19 et recueillis jusqu'à 12 mois après les symptômes ainsi que les personnes ayant reçu le vaccin Pfizer restent neutralisants, mais sont 3 à 6 fois moins puissants contre le variant indien par rapport au variant anglais", explique Olivier Schwartz. Le scientifique tient toutefois à relativiser les chiffres : "Le vaccin Pfizer est probablement protecteur" même avec "une efficacité légèrement diminuée".

Le vaccin AstraZeneca a d'abord été présenté comme efficace à 70% dans un communiqué du laboratoire, à l'issue d'essais cliniques de phase 3. Le gouvernement britannique, qui a lancé une vaste campagne de vaccination avec ce produit, à un rythme très soutenu, a publié une autre étude, le 1er mars 2021, selon laquelle une dose du vaccin réduit les symptômes du Covid dans 60 à 70% des cas. Par ailleurs, une prépublication dans The Lancet, mise en ligne le 4 février 2021, tend à montrer une efficacité importante du vaccin AstraZeneca contre le variant britannique. La Haute autorité de Santé, en France, a reconnu l'efficacité du vaccin AstraZeneca contre les formes symptomatiques du coronavirus, recommandant en premier lieu "préférentiellement ce vaccin chez les moins de 65 ans". La HAS a ensuite considéré, le 2 mars 2021, que "la place dans la stratégie vaccinale du vaccin AstraZeneca" pouvait "être élargie aux personnes âgées de plus de 65 ans". Puis, retournement de situation ce 19 mars : après une suspension de trois jours de l'AstraZeneca en France, décrétée par Emmanuel Macron, la HAS a donné son feu vert à l'utilisation du vaccin mais l'a recommandé uniquement aux personnes âgées de plus de 55 ans. Le lundi 22 mars, le laboratoire contre attaque de nouveau et indique que son vaccin était efficace à 79% contre le Covid-19 et n'augmente pas le risque de caillots, après l'essai clinique mené aux Etats-Unis. Par ailleurs, il réaffirme que le sérum est efficace à 80% pour les personnes âgées de plus de 65 ans.

Concernant les variants, en particulier la mutation indienne, dans leur dernière étude les chercheurs de l'Institut Pasteur n'ont pu évaluer l'efficacité du vaccin seulement après une injection. Le délai de 12 semaines entre les deux piqûres et l'utilisation plus tardive du produit ne permettent pas d'obtenir suffisamment de volontaires pour étudier l'efficacité dans le cas d'un schéma vaccinal complet. L'étude estime au vu des tests en laboratoire que si AstraZeneca est efficace contre le variant anglais, il "fonctionne très peu contre les variants indiens et sud-africains". Une seule dose du vaccin se révèle donc "peu ou pas du tout efficace" sur la mutation explique Olivier Schwartz.

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Le vaccin Moderna a présenté dans un premier communiqué officiel une efficacité de 94%, à l'issue d'un essai clinique dit de phase 3. La France, par l'intermédiaire de la Haute Autorité de Santé, a salué dans un avis officiel "les résultats des études cliniques qui indiquent une efficacité vaccinale du vaccin développé par Moderna sur la réduction du nombre de cas de Covid-19 symptomatiques, y compris chez les patients de plus de 65 ans". L'EMA a de son côté publié un long rapport concluant à son autorisation sur le sol européen. Par ailleurs, Moderna assure que son sérum demeure très efficace contre le variant anglais, mais reconnaît dans un communiqué du 25 janvier des faiblesses face au variant sud-africain.

Le vaccin Janssen est considéré par les autorités sanitaires américaines, dans un avis officiel du 24 février 2021, comme efficace contre les formes graves du Covid-19 dans une fourchette de 82 à 86%. Un résultat conclu à l'issue d'un essai clinique indépendant sur 43 000 participants. Selon cette étude, le vaccin est efficace contre les formes symptomatiques dans 66% des cas et 57% contre le variant sud-africain. Le 12 mars 2021, la Haute Autorité de Santé française a rendu à son tour un avis officiel, saluant "l'efficacité et le profil de tolérance satisfaisants de ce vaccin". A noter cependant que, à la suite de la publication d'un avis de la HAS le 21 février 2022, l'exécutif français a décidé de suspendre les injections avec le vaccin Janssen, le réservant uniquement pour les personnes à risque de faire une forme sévère du Covid-19 et qui présentent une contre-indication à l'administration d'un vaccin à ARN messager. Dans son avis, la HAS souligne la "légère augmentation du risque d'infarctus du myocarde", "dans les deux semaines suivant" l'injection de Janssen chez les adultes de moins de 75 ans.

Si les vaccins des différents laboratoires ont le même objectif, à savoir immuniser contre le Covid-19, tous n'emploient pas la même technique pour ce faire. Il existe des fonctionnements diverses :

  • Pfizer et Moderna utilisent tous les deux la technique de l'ARN Messager. Cette dernière vise à donner au corps les informations génétiques nécessaires pour déclencher une protection contre le virus. L'ARN messager du vaccin s'insère et prend le contrôle de cette machinerie pour faire fabriquer un antigène spécifique du coronavirus : la " spicule" du coronavirus, sa pointe si reconnaissable qui se trouve à sa surface et lui permet de s'attacher aux cellules humaines pour les pénétrer. Cette pointe, inoffensive en elle-même, sera ensuite détectée par le système immunitaire qui va produire des anticorps, et ces anticorps vont rester. Cette méthode jamais utilisée pour l'homme pourrait provoquer quelques complications notamment sur la conservation du vaccin qui se ferait à de très basses températures.
  • AstraZeneca, Sputnik et Janssen (Johnson&Johnson) utilisent la technique du vecteur viral. Contrairement au procédé originel, celui-ci, relativement récent à l'échelle de l'histoire de la vaccination, n'injecte pas l'agent infectieux d’une pathologie, en l'occurrence le Covid-19, sous forme vivante ou inactive. A la place, on injecte à l'Homme un "vecteur inoffensif contenant un ou plusieurs gènes de l’agent infectieux codant les antigènes capables d’être reconnus par le système immunitaire", comme l'indique le site de la fédération pour la recherche sur le cerveau. Il existe deux types de vecteurs viraux. Il y a ceux qui sont dits intégratifs, lorsque l’ADN du vecteur viral s’intègre dans l’ADN de l’hôte et les non intégratifs, lorsque le gène thérapeutique demeure dans la cellule sans s’intégrer au génome de l’hôte (Source : Inserm). Plusieurs vaccins bien connus utilisent cette technique, à l'image du sérums contre l'hépatite B.
  • Sanofi, le vaccin français, utilise la technique à base de protéine recombinante. Il s'agit d'une protéine produite par une cellule dont le génome a été transformé par recombinaison génétique.