France
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Vers une année d’études en plus pour les internes en médecine générale

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, elle pourrait entrer en vigueur dès la rentrée universitaire 2023. Le ministre de la santé, François Braun, compte allonger d’un an la durée des études de médecine générale, en ajoutant une quatrième année d’internat, portant à dix ans la durée totale de cette formation.

Cette mesure, présentée dans le projet de loi de finance de la Sécurité sociale qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 20 octobre, vise à lutter contre les déserts médicaux, où cette quatrième année d’internat aura vocation à se dérouler, exclusivement en ambulatoire.

Dans le Loiret, l’interminable lutte contre le désert médical

« Compte tenu de la démographie médicale et de la répartition des professionnels sur le territoire, cette année de consolidation aura vocation à se dérouler en priorité en zone sous-dense », écrivent les ministres de la santé François Braun et de l’enseignement supérieur Sylvie Retailleau dans une lettre de mission adressée à quatre praticiens chargés de mener la concertation sur le projet, citée par l’Agence France-Presse. La mesure toucherait plusieurs milliers d’internes chaque année : pour l’année 2022-2023, 3 634 postes d’internes en médecine générale ont été ouverts.

« L’ajout de cette phase de consolidation au diplôme d’études spécialisées de médecine générale, qui serait exercée exclusivement en pratique ambulatoire, viserait à compléter la formation, ainsi alignée sur les autres diplômes d’études spécialisées », expliquent les ministres. Ils espèrent aussi que cette mesure permettra d’« armer les jeunes médecins généralistes en prévision d’une installation rapide ».

Fronde des syndicats d’internes

Sauf que le projet est très mal accueilli par les syndicats d’internes en médecine générale, qui dénoncent une mesure de « coercition ». « Le gouvernement veut nous obliger à aller nous installer dans les zones « sous-denses » pour corriger les problèmes d’accès aux soins. On s’y oppose fermement. Parce qu’on sait combien l’État économise grâce aux internes », a protesté sur Twitter l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI), estimant que « les patients méritent plus que des médecins contraints, seuls ».

« Cette quatrième année, on la vit comme une injustice », a également réagi sur FranceinfoRaphaël Presneau, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). « Si on veut faire une dixième année de formation, il faut qu’elle soit formatrice », a souligné le syndicaliste, prévenant que « si on est obligés d’aller dans les zones sous-denses, on n’aura pas forcément de médecins autour de nous pour nous former ».

Internes en médecine, une jeunesse sur le fil

Cette annonce intervient dans un contexte de relations déjà tendues entre le gouvernement et les syndicats d’internes en médecine, en particulier en milieu hospitalier, où les dépressions et démissions ne sont plus si rares chez les médecins en formation. En juillet, les syndicats avaient déjà protesté vigoureusement contre la hausse des indemnités de garde annoncée par le ministère de la santé, qui ne concernait pas les internes. Dans un arrêté du 30 août, le gouvernement avait finalement corrigé le tir en majorant cette indemnité.