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Village du réemploi : deux ministres au soutien du projet ïkos à Bordeaux

L'émotion était palpable, ce vendredi 27 janvier à Bordeaux, au sein de la boutique éphémère ïkos, du nom du collectif qui porte le projet d'un vaste village du réemploi au nord de la ville. La directrice d'ïkos, Marion Besse, et les représentants des structures qui le composent ont accueilli le maire de Bordeaux, des représentants de la Métropole, de la Région, des députés et deux membres du gouvernement à un moment clé dans la vie de ce projet. Lieu de réemploi et lieu de vie, le village prévoit de s'étendre sur 15.000 m2 à Bordeaux. 13.000 tonnes d'objets (livres, meubles, vêtements, jouets, petit électroménager...) y seront traitées et 100 emplois créés dont la moitié en insertion.

« Le terrain a été trouvé mais le projet, ambitieux et novateur, nécessite 19 millions d'euros d'investissement. Or, à ce stade, sur les dix millions d'euros d'aide publique, il nous reste six millions d'euros à trouver pour boucler le financement. Nous avons réuni la ville de Bordeaux qui se porte garante d'un prêt, la Métropole, la Région qui s'engagent financièrement mais nous n'avons pas l'Etat autour de la table », a déclaré Marion Besse à Bérangère Couillard, secrétaire d'Etat chargée de l'Écologie, et Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire (ESS) et de la Vie associative.

Feu vert pour ïkos, le projet de village du réemploi à Bordeaux Nord

Les possibilités de financement

Se sachant précisément attendue sur la question du financement, Bérangère Couillard n'est pas venue les mains vides. « Pour moi, le projet ïkos découle de la loi Agec [relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire du 10 février 2020] et de la volonté du gouvernement de développer le réemploi », a confié la secrétaire d'Etat à la Tribune avant d'apporter quelques éclairages.

« La loi met en place les filières à responsabilité élargie des producteurs (REP), la filière textile étant l'une des premières à avoir été déployée en 2022. Elle prévoit, par le biais des REP, un financement pour le fonctionnement, mais pas l'investissement. Pour y remédier, un fonds de 22 millions d'euros dédié à l'investissement pour le réemploi du textile a donc été créé par le ministère de la Transition écologique. Les critères ? Être financé par les REP et être innovant. Cela veut dire que la partie habillement d'ïkos pourrait être financée par la REP textile. Demain, nous comptons faire la même chose sur d'autres secteurs », explique Bérangère Couillard à la Tribune.

« Il faut que cela marche »

S'il reste aujourd'hui à travailler sur la mécanique, la secrétaire d'Etat a officiellement apporté son soutien au projet.

« ïkos est pionnier et nous sommes prêts à accompagner le collectif. Il faut que cela marche. Il faut montrer qu'il y a une voie pour l'économie circulaire, le réemploi et l'économie sociale et solidaire », a t-elle déclaré.

Pour le collectif qui travaille sur ce projet depuis 2017, bien avant la loi Agec, c'est évidement un bon signal. « Avec ce concept, nous avons tapé dans le mille. C'est rassurant », réagit Marion Besse qui reconnaît que le collectif essuie les plâtres mais bénéficie de soutiens. « Si une boutique éphémère a pu ouvrir dans un centre commercial de Bordeaux puis aujourd'hui dans le centre de Bordeaux, c'est grâce au bon vouloir des bailleurs qui n'appliquent pas les loyers du marché », ajoute-t-elle.

« Des appuis petit à petit »

« On plante des appuis petit à petit », complète Fabrice Kaïd, directeur de la recyclerie créative l'Atelier d'éco solidaire et président d'ïkos. Le projet est en effet aussi lauréat de l'appel à manifestation d'intérêt national dédié aux pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Un appel à manifestation d'intérêts lancé par secrétariat d'État chargé de l'ESS et de la vie associative et dont les résultats ont été dévoilés en fin d'année dernière. Le collectif va pourvoir bénéficier d'un accompagnement financier à hauteur de 100.000 euros pendant deux ans sur du fonctionnement, ainsi que d'un accompagnement pour renforcer leur développement.

Marlène Schiappa compte également citer ce projet en avril à l'ONU où elle se rendra avec le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, pour porter une résolution sur l'économie sociale et solidaire. « C'est important de pouvoir illustrer l'ESS, parfois perçue comme quelque chose de théorique, avec des projets concrets », estime-t-elle.

Pierre Hurmic à l'ONU pour porter la voix de l'économie sociale et solidaire

Selon le collectif ïkos, seule la Suède met en place un projet similaire. Mais porté par des auto-entrepreneurs, il n'aurait pas de volet solidaire. « Or, c'est une évidence, c'est ce qu'il faut faire », a déclaré Marion Besse. « On est en train d'inventer l'économie de demain », a abondé Pierre Hurmic. Et si toutes les étoiles étaient désormais réunies pour envisager une ouverture en 2025 ?

Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Économie sociale et solidaire (ESS) et de la Vie associative, aux côtés de Sandra Jensen, directrice de Replay. Crédit HL.