Xavier Niel ne veut pas rater le coche de l'intelligence artificielle. Son groupe de télécoms Iliad, maison-mère de Free, a annoncé ce mardi 26 septembre d'importants investissements dans cette technologie. Au total, le groupe entend y consacrer, pour l'heure, environ 200 millions d'euros.
En premier lieu, Iliad a fait l'acquisition d'un supercalculateur. Il a choisi le modèle SuperPOD de l'Américain Nvidia. D'après Iliad, il s'agit de « la meilleure plateforme de calcul dédiée aux applications IA du monde ». Ce supercalculateur a déjà été installé dans un data center du groupe, en région parisienne. Iliad mise sur cet investissement pour « accroître, à court terme, la capacité de calcul disponible pour ses clients ».
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Sur ce front, Scaleway, sa filiale dédiée au cloud, débute ce même jour la commercialisation d'« une gamme complète de solution 'Cloud IA' ». L'objectif est, ici, de proposer immédiatement des solutions aux entreprises désireuses de mettre en place, par exemple, des systèmes intelligents pour automatiser certains processus, doper leur production, ou déployer de nouveaux services.
Un laboratoire dédié à l'IA
Enfin, Iliad annonce la création d'un laboratoire de recherche entièrement dédié à l'IA. Celui-ci va absorber plus de la moitié de son investissement dans cette technologie, soit plus de 100 millions d'euros. « Une équipe composée de chercheurs fondateurs, experts internationalement reconnus dans leur domaine, est déjà constituée », affirme le groupe. Sa mission ? « Construire et démocratiser une intelligence artificielle générale. » En parallèle, une conférence annuelle sur l'IA sera organisée tous les ans. La première édition aura lieu le 17 novembre prochain, à Station F, l'incubateur de startups de Xavier Niel.
Le milliardaire espère séduire les entreprises avec une solution d'intelligence artificielle estampillée « 100% française ». L'idée est de les rassurer, en promettant que leurs données resteront, ainsi, en France, et ne navigueront pas sur des serveurs étrangers, américains ou chinois par exemple. « C'est une question de souveraineté, insiste Xavier Niel. Pour protéger nos données, on a besoin de plateformes implantées sur notre territoire. »
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Numériser l'économie
Son groupe souhaite aussi devenir un partenaire privilégié, capable de fournir tous les services essentiels à la numérisation de l'économie. Cela va de la connectivité (via Free Pro, lancé il y a peu), au cloud (avec Scaleway), à la cybersécurité, et désormais à l'IA. En France, le marché reste à conquérir. Les Etats-Unis et surtout la Chine sont aujourd'hui très en avance en matière de numérisation. L'usine chinoise de l'équipementier automobile IKD, implantée à Ningbo et qui a été la première à se convertir à la 5G, en témoigne.
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