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Au moins 3 morts dans une attaque contre un convoi de l’ONU en RDC

Au moins trois personnes ont été tuées mardi soir lors de l’attaque d’un convoi de l’ONU dans l’est de la République démocratique du Congo, nouvelle action hostile à la force onusienne accusée par la population d’inefficacité face aux groupes armés.

La mission des Nations unies en RDC (Monusco) « déplore la mort de trois manifestants durant l’attaque violente de son convoi » au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, a annoncé la Monusco dans un communiqué.

« Les Casques bleus revenaient d’une mission de ravitaillement à Kiwanja », ville située à quelque 70 km au nord de Goma où ils se rendaient, « accompagnés par des FARDC » (militaires congolais), précise le texte. Peu avant d’arriver à Goma, « ils ont été assaillis par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le convoi à s’immobiliser ».

Des « assaillants » ont alors mis le feu à quatre camions dont ils ont « subtilisé la cargaison ». « Trois personnes ont malheureusement perdu la vie durant les échauffourées », tandis que les Casques bleus et les FARDC « tentaient de protéger le convoi », ajoute la Monusco. « Une enquête conjointe avec les autorités congolaises permettra de déterminer les circonstances de ces décès regrettables », dit-elle.

Jean-Claude Mambo Kawaya, président de la société civile du territoire de Nyiragongo, où a eu lieu l’attaque, a indiqué que celle-ci était survenue à hauteur de Kanyaruchinya, où se trouvent des milliers de déplacés de guerre. Des véhicules ont été incendiés et, quand « la foule a voulu forcer un conteneur qui contenait des armes, les Casques bleus ont ouvert le feu », a-t-il ajouté. Selon lui, cinq personnes auraient été tuées.

« La population et les déplacés ont attaqué un convoi de la Monusco », a simplement déclaré le colonel Patrick Iduma, administrateur du territoire, sans plus de précisions sur le bilan.

« Passivité »

Les manifestations se sont multipliées depuis l’année dernière contre la Monusco, à qui les habitants reprochent de ne pas parvenir à neutraliser les dizaines de groupes armés qui sévissent dans l’est de la RDC depuis près de 30 ans, notamment les rebelles du M23.

En juillet, des manifestations meurtrières accompagnées de destructions et pillages avaient eu lieu dans plusieurs villes pour réclamer le départ des Nations unies. A Goma, Butembo, Beni et d’autres localités, des manifestants avaient pris d’assaut les installations de la Monusco. Selon les autorités, 36 personnes, dont quatre Casques bleus, avaient été tuées.

Parmi les plus importantes et plus coûteuses missions de l’ONU au monde, la Monusco est présente en RDC depuis 1999. Elle compte environ 16.000 soldats de la paix.

La mission indique mardi soir que sa cheffe, Bintou Keita, « compatit avec les familles des disparus » et « réitère son appel à la population pour faciliter la libre circulation » de son personnel. Le même type d’hostilité a commencé à poindre récemment à l’encontre de la force régionale est-africaine déployée dans l’est de la RDC, accusée par la population de « passivité » face aux rebelles du M23.

Lundi, une journée ville morte avait été décrétée à Goma et a dégénéré en manifestations violentes, avec des pillages de boutiques et de certaines églises fréquentées par des « rwandophones ». Le Rwanda est accusé par la RDC de soutenir le M23, ce qui est corroboré par des experts de l’ONU et les pays occidentaux, bien que Kigali s’en défende.

Mouvement majoritairement tutsi, le M23 (pour Mouvement du 23 mars) est apparu en 2012 et avait été vaincu l’année suivante par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus. En novembre 2021, il a repris les armes et s’est emparé depuis de vastes pans de territoires au nord de Goma.

Mardi, l’armée congolaise a défilé dans la ville pour, selon un porte-parole, « rassurer » la population, lui montrer que l’armée est là, « prête à parer à toute éventualité ».

Un Casque bleu sud-africain avait été tué et un autre grièvement blessé dimanche lors de tirs contre leur hélicoptère dans le Nord-Kivu. Le 29 mars 2022, huit Casques bleus (six Pakistanais, un Russe, un Serbe) avaient été tués dans le crash de leur hélicoptère au-dessus d’une zone de combats entre l’armée congolaise et le M23.

AFP